1 00:00:05,190 --> 00:00:05,950 Bonjour. 2 00:00:06,990 --> 00:00:09,360 Pour faire face aux différentes formes d'évasion fiscale, 3 00:00:09,560 --> 00:00:12,450 en tout cas aux comportements identifiés ou assimilés à de l'évasion 4 00:00:12,650 --> 00:00:15,750 fiscale par les États, ceux-ci ne sont pas totalement 5 00:00:17,130 --> 00:00:19,020 dépourvus de moyens de réaction. 6 00:00:19,350 --> 00:00:22,200 Voyons donc la manière dont, avec certains exemples, 7 00:00:22,400 --> 00:00:25,200 ceux-ci essayent de prévenir, la France en particulier, 8 00:00:25,400 --> 00:00:29,250 de prévenir ces différentes formes d'évasion que l'on a évoquées, 9 00:00:29,450 --> 00:00:30,960 en tout cas à travers des exemples jusque-là. 10 00:00:31,440 --> 00:00:34,920 Un mot d'abord des cas de délocalisation de domicile fiscal 11 00:00:35,120 --> 00:00:36,390 à part entière. 12 00:00:36,630 --> 00:00:39,480 Et ensuite, et surtout c'est le plus important, les cas de 13 00:00:39,680 --> 00:00:42,540 délocalisation de base taxable, de revenus, de profit, 14 00:00:42,750 --> 00:00:46,740 de patrimoine, éventuellement, par une entité qui reste juridiquement 15 00:00:46,940 --> 00:00:48,270 résidente française, mais qui en réalité, 16 00:00:48,470 --> 00:00:53,880 pour payer globalement moins d'impôts, va essayer de délocaliser un certain 17 00:00:54,080 --> 00:00:57,900 nombre d'éléments de revenu ou de patrimoine. 18 00:00:58,100 --> 00:01:01,860 S'agissant, A, de la délocalisation de domicile fiscal. 19 00:01:02,060 --> 00:01:05,820 Globalement, il est extrêmement difficile pour les États, 20 00:01:06,150 --> 00:01:09,540 sauf à se transformer en sorte de Corée du Nord et d'empêcher 21 00:01:10,050 --> 00:01:13,230 ses particuliers, ses entreprises, de quitter le territoire national, 22 00:01:13,430 --> 00:01:16,200 de passer les frontières, il est très difficile d'empêcher 23 00:01:16,400 --> 00:01:19,440 ou même de dissuader l'installation à l'étranger d'un de ses 24 00:01:19,640 --> 00:01:20,400 ressortissants. 25 00:01:21,060 --> 00:01:23,940 Il y a une technique qui est celle que les États-Unis emploient, 26 00:01:26,100 --> 00:01:29,670 qui consiste à attacher l'imposition au critère de la citoyenneté. 27 00:01:29,970 --> 00:01:32,640 Et pour la peine, vous le savez sans doute, aux États-Unis 28 00:01:32,840 --> 00:01:37,530 traditionnellement, même si vous quittez à tout jamais le territoire 29 00:01:37,730 --> 00:01:40,140 des États-Unis, dès lors que vous avez la citoyenneté américaine, 30 00:01:40,340 --> 00:01:43,350 vous êtes censé tous les ans déclarer vos revenus à l'administration 31 00:01:43,550 --> 00:01:46,320 fiscale américaine, et sous réserve de l'application des conventions 32 00:01:46,520 --> 00:01:50,190 bilatérales, etc., vous pouvez être conduit à payer des impôts 33 00:01:50,390 --> 00:01:52,170 aux États-Unis alors même que vous n'y mettez jamais les pieds. 34 00:01:53,340 --> 00:01:55,890 La France pourrait imiter, techniquement, ça ne semble pas 35 00:01:56,090 --> 00:02:00,630 aberrant, impossible en tout cas, ce type de pratique, 36 00:02:00,960 --> 00:02:04,800 qui néanmoins est très à rebours de la culture française, 37 00:02:05,000 --> 00:02:07,500 et tout de même a quelque chose peut-être un peu problématique 38 00:02:07,700 --> 00:02:10,320 à plusieurs égards, mais notamment parce que cela conduirait à rattacher 39 00:02:10,520 --> 00:02:12,720 au critère de la nationalité tout de même l'imposition, 40 00:02:12,920 --> 00:02:17,490 ce qui peut avoir des relents un peu problématiques. 41 00:02:18,570 --> 00:02:24,000 Je ne les développe pas car, à ma connaissance, aucune personnalité 42 00:02:24,660 --> 00:02:27,570 politique majeure ne propose ce type de pratique. 43 00:02:28,350 --> 00:02:32,370 En tout cas, sauf dans ce cas de figure, il est effectivement difficile 44 00:02:32,970 --> 00:02:39,780 de taxer les passages de frontière, sauf à violer un certain nombre 45 00:02:39,980 --> 00:02:42,930 d'engagements de la France, notamment engagements tirés du 46 00:02:43,130 --> 00:02:43,890 droit de l'Union européenne. 47 00:02:44,090 --> 00:02:47,160 Évidemment, une restriction au fait de s'installer à l'étranger 48 00:02:47,360 --> 00:02:50,790 serait une violation directe, massive, du principe de la liberté 49 00:02:50,990 --> 00:02:53,940 d'établissement, en tout cas pour le territoire de l'Union européenne. 50 00:02:54,140 --> 00:02:57,450 Mais même à l'égard d'autres États, il y a un risque de discrimination 51 00:02:57,650 --> 00:03:00,090 qui peut s'avérer incompatible avec de nombreux engagements 52 00:03:00,290 --> 00:03:02,580 internationaux de la France, que je ne vais pas développer. 53 00:03:02,780 --> 00:03:07,560 Néanmoins, il y a un mécanisme au moins qui mérite d'être noté, 54 00:03:07,760 --> 00:03:09,570 car je l'ai déjà évoqué et je vais le rappeler brièvement, 55 00:03:09,900 --> 00:03:11,850 c'est le mécanisme dit de l'exit tax. 56 00:03:12,360 --> 00:03:15,430 Le mécanisme dit de l'exit tax, c'est pour les particuliers, 57 00:03:15,630 --> 00:03:19,320 l'article 167 bis du Code général des impôts, intégré par la loi 58 00:03:19,520 --> 00:03:22,890 de finances rectificative pour 2011, et qui, en quelques mots et je 59 00:03:23,090 --> 00:03:25,230 le simplifie un peu, permet à l'administration, 60 00:03:25,430 --> 00:03:28,050 vous vous en souvenez sans doute, de taxer les plus-values dites 61 00:03:28,380 --> 00:03:34,620 latentes, c'est-à-dire la plus-value qu'aurait réalisée un contribuable 62 00:03:34,820 --> 00:03:37,530 s'il avait vendu ses titres d'entreprise, en général de 63 00:03:37,730 --> 00:03:40,830 l'entreprise qu'il dirige, au moment où il quitte la frontière. 64 00:03:41,030 --> 00:03:44,040 L'idée, c'est que s'il quitte la frontière, avec l'idée peut-être 65 00:03:44,400 --> 00:03:48,570 de revendre son entreprise à l'étranger, pour le temps passé 66 00:03:48,770 --> 00:03:53,010 en France, et donc pour la plus-value, l'augmentation de la valeur des 67 00:03:53,210 --> 00:03:56,010 titres d'entreprises principalement attachés à cette présence française, 68 00:03:56,210 --> 00:03:59,400 si je puis dire, la France est en droit de taxer cette plus-value, 69 00:03:59,610 --> 00:04:02,970 alors même qu'elle ne serait effective, car réalisée que plus tard, 70 00:04:03,170 --> 00:04:05,310 au moment de la vente effective de l'entreprise. 71 00:04:06,300 --> 00:04:09,180 Ce mécanisme vise à dissuader non pas le fait de s'installer à 72 00:04:09,380 --> 00:04:11,610 l'étranger, mais le fait de s'installer à l'étranger pour des raisons 73 00:04:11,810 --> 00:04:14,280 exclusivement fiscales, puisque en tout cas, 74 00:04:14,490 --> 00:04:18,060 pour la période de présence française, il y aura bien une taxation en 75 00:04:18,260 --> 00:04:20,940 principe en France de ce revenu. 76 00:04:21,330 --> 00:04:27,030 Il y a un mécanisme un peu comparable qui concerne les entreprises sur 77 00:04:27,230 --> 00:04:32,430 le fondement de la transposition de la directive ATAD de 2016, 78 00:04:32,790 --> 00:04:35,370 avec un mécanisme pour la peine qui est en pratique sans doute 79 00:04:35,580 --> 00:04:36,780 très peu mis en œuvre. 80 00:04:36,980 --> 00:04:40,560 Mais en tout cas, il y a quelques tentatives de réponse juridiques 81 00:04:40,800 --> 00:04:43,080 concernant les particuliers et les entreprises qui seraient tentés 82 00:04:43,290 --> 00:04:46,330 de quitter leur territoire d'installation premier, 83 00:04:47,520 --> 00:04:52,830 au profit d'une destination fiscalement plus clémente, avec un motif 84 00:04:53,040 --> 00:04:54,870 essentiellement fiscal. 85 00:04:55,260 --> 00:05:01,430 Mais, c'est là-dessus qu'il faut insister, c'est plus à prévenir 86 00:05:01,630 --> 00:05:04,010 certaines délocalisations de base taxable, de revenus, 87 00:05:04,210 --> 00:05:09,140 de bénéfices, d'éléments liés à la présence d'un patrimoine, 88 00:05:09,470 --> 00:05:12,440 que la plupart des États, et la France en particulier, 89 00:05:12,640 --> 00:05:15,740 tentent de mettre en œuvre des dispositifs. 90 00:05:17,060 --> 00:05:20,690 S'agissant d'abord des entreprises, et ensuite des particuliers. 91 00:05:21,650 --> 00:05:26,960 S'agissant des entreprises, le principal mécanisme que l'on 92 00:05:27,160 --> 00:05:30,800 a déjà évoqué et qui est tout à fait essentiel, c'est le dispositif 93 00:05:31,000 --> 00:05:34,160 de droit interne, d'abord, qui concerne les prix de transfert. 94 00:05:34,370 --> 00:05:35,900 Vous vous souvenez de cette notion essentielle. 95 00:05:36,650 --> 00:05:40,070 Ajoutons maintenant que l'article 57 du Code général des impôts, 96 00:05:40,280 --> 00:05:42,410 depuis des décennies, est l'arme principale de 97 00:05:42,610 --> 00:05:46,310 l'administration pour contester d'éventuels transferts de bénéfices 98 00:05:46,790 --> 00:05:50,660 d'entreprises françaises vers leurs filiales ou vers leurs succursales 99 00:05:51,050 --> 00:05:53,420 éventuellement établies à l'étranger, des établissements stables, 100 00:05:54,230 --> 00:05:59,120 avec l'idée que ces éléments, ces entreprises contrôlées établies 101 00:05:59,320 --> 00:06:03,830 à l'étranger paieront moins d'impôts qu'en France sur le même élément 102 00:06:04,430 --> 00:06:05,390 de profit. 103 00:06:05,590 --> 00:06:08,000 Je vous renvoie à ce qu'on a déjà vu au titre de ces questions de 104 00:06:08,200 --> 00:06:08,960 prix de transfert. 105 00:06:09,160 --> 00:06:11,420 C'est l'article 57 du Code général des impôts qui, dans tous les cas 106 00:06:11,620 --> 00:06:14,360 de figure, avec une logique très proche de celle de l'acte anormal 107 00:06:14,560 --> 00:06:18,080 de gestion, permet à l'administration de remettre en cause les prix de 108 00:06:18,280 --> 00:06:20,240 transfert qui paraîtraient anormaux. 109 00:06:20,630 --> 00:06:24,590 C'est cette notion d'anormalité, qui est pratiquement la même qu'en 110 00:06:24,790 --> 00:06:26,000 matière d'acte anormal de gestion. 111 00:06:26,420 --> 00:06:29,600 Si le bénéfice localisé en France paraît anormalement bas, 112 00:06:30,050 --> 00:06:33,530 et donc avec une délocalisation potentielle à l'étranger, 113 00:06:33,730 --> 00:06:36,920 l'administration est en droit de taxer en France un bénéfice normal, 114 00:06:37,120 --> 00:06:38,900 de reconstituer un bénéfice normal. 115 00:06:39,100 --> 00:06:41,540 C'est une première arme, évidemment, qui vient dissuader 116 00:06:41,740 --> 00:06:44,690 les entreprises d'avoir une politique de prix de transfert qui ne soit 117 00:06:44,890 --> 00:06:47,600 pas facile à justifier, qui conduise à délocaliser trop 118 00:06:47,800 --> 00:06:48,680 de bénéfices à l'étranger. 119 00:06:49,010 --> 00:06:52,460 On trouve, dans les traités internationaux, le même type de 120 00:06:52,660 --> 00:06:55,550 mécanismes, qui permet là aussi aux deux États concernés, 121 00:06:57,140 --> 00:07:02,420 de redresser, le cas échéant, les entreprises, là aussi au profit 122 00:07:03,140 --> 00:07:05,600 d'un prix revalorisé. 123 00:07:06,500 --> 00:07:09,440 Et ce, sur le fondement d'une même logique qui est la logique, 124 00:07:09,640 --> 00:07:11,350 vous en souvenez, des prix de pleine concurrence. 125 00:07:11,550 --> 00:07:15,320 Cette notion promue par la plupart des conventions fiscales bilatérales, 126 00:07:15,520 --> 00:07:19,760 promue par l'OCDE, qui n'est pas reçue en tant que telle dans la 127 00:07:19,960 --> 00:07:23,060 loi française, mais qui est appliquée en pratique tant sur le fondement 128 00:07:23,260 --> 00:07:25,520 de l'article 57 du CGI, donc sur le fondement du pur droit 129 00:07:25,720 --> 00:07:28,370 interne, que lorsqu'une convention bilatérale trouve à s'appliquer 130 00:07:28,570 --> 00:07:30,610 sur le fondement de ladite convention. 131 00:07:30,810 --> 00:07:33,740 C'est une première arme, évidemment, qui concerne les prix 132 00:07:33,940 --> 00:07:34,700 de transfert. 133 00:07:34,900 --> 00:07:37,580 À côté de ça, il y a aussi une série d'armes très importantes, 134 00:07:38,060 --> 00:07:40,010 que la France connaît depuis assez longtemps et qui se développent 135 00:07:40,210 --> 00:07:42,620 aujourd'hui partout dans le monde, notamment parce que l'OCDE tente 136 00:07:42,820 --> 00:07:47,810 de prévoir ces dispositifs, c'est différents dispositifs qui 137 00:07:48,010 --> 00:07:51,860 visent quelques cas, disons-le, d'évasion fiscale, 138 00:07:52,060 --> 00:07:56,030 à destination d'États bien particuliers, que la pratique qualifie 139 00:07:56,230 --> 00:07:58,430 de "paradis fiscaux", et je mets les guillemets, 140 00:07:58,820 --> 00:08:01,970 et que la loi française entend justement identifier de manière 141 00:08:02,170 --> 00:08:03,300 un peu plus précise. 142 00:08:04,430 --> 00:08:06,380 Quelques dispositions méritent d'être évoquées. 143 00:08:06,580 --> 00:08:10,490 D'abord, peut-être la plus importante en pratique, c'est celle de l'article 144 00:08:11,780 --> 00:08:14,450 238 A du Code général des impôts. 145 00:08:14,900 --> 00:08:17,930 L'article 238 A du Code général des impôts, c'est l'article qui 146 00:08:18,130 --> 00:08:20,780 permet d'identifier, et la notion est très importante et il faut la noter, 147 00:08:21,410 --> 00:08:23,660 la notion d'État à fiscalité privilégiée. 148 00:08:24,150 --> 00:08:27,290 L'État à fiscalité privilégiée, selon cet article, c'est 149 00:08:27,490 --> 00:08:30,710 traditionnellement l'État dans lequel on paie moins en tant que 150 00:08:30,910 --> 00:08:36,890 contribuable, entreprise, d'impôts, à hauteur de 50 % que 151 00:08:37,090 --> 00:08:39,020 pour la même opération réalisée en France. 152 00:08:39,220 --> 00:08:42,320 Il se trouve qu'il y a une petite évolution tout de même significative 153 00:08:42,860 --> 00:08:43,730 de cette disposition. 154 00:08:44,660 --> 00:08:48,440 Depuis 2019, j'ai un petit doute sur la date exacte. 155 00:08:48,640 --> 00:08:51,620 En tout cas, aujourd'hui, c'est dans l'hypothèse où on paye 156 00:08:51,820 --> 00:08:58,970 à l'étranger 40 % de moins, ou plus évidemment, que ce que 157 00:08:59,570 --> 00:09:01,970 l'entreprise concernée aurait payé pour la même opération en France, 158 00:09:02,170 --> 00:09:06,200 que l'État concerné va être assimilé à un "État à fiscalité privilégiée". 159 00:09:06,400 --> 00:09:07,670 Qu'est-ce que cela signifie ? 160 00:09:08,180 --> 00:09:10,880 Cela ne signifie pas que les flux vers les États à fiscalité privilégiée 161 00:09:11,080 --> 00:09:11,840 sont interdits. 162 00:09:12,040 --> 00:09:12,800 Pas du tout. 163 00:09:13,000 --> 00:09:17,330 Cela signifie simplement que cet article 238 A vient créer une sorte 164 00:09:17,530 --> 00:09:23,510 de présomption que les dépenses réalisées auprès d'États de cette 165 00:09:23,710 --> 00:09:27,740 nature, mais cela peut être des États européens qui sont concernés 166 00:09:27,940 --> 00:09:28,970 bien sûr par cette législation. 167 00:09:29,170 --> 00:09:34,250 Il suffit que l'impôt sur les sociétés soit aux alentours de 15 % à peu près, 168 00:09:34,450 --> 00:09:35,780 ou 13 %. 169 00:09:35,980 --> 00:09:41,330 Et évidemment, les opérations réalisées là-bas seront considérées comme 170 00:09:41,530 --> 00:09:43,670 liées à un pays à fiscalité privilégiée. 171 00:09:44,150 --> 00:09:47,720 Dans ce cas-là, il y a simplement une sorte de renversement de la 172 00:09:47,920 --> 00:09:50,630 charge de la preuve, de présomption d'anormalité liée 173 00:09:50,830 --> 00:09:54,800 au flux qui conduit l'entreprise à devoir se justifier spécifiquement, 174 00:09:55,000 --> 00:09:59,120 de devoir justifier la réalité économique de l'activité de la filiale, 175 00:09:59,320 --> 00:10:01,990 par exemple à l'étranger, et donc de justifier le paiement 176 00:10:02,190 --> 00:10:05,020 réalisé vers cette filiale à l'étranger dans ce pays à fiscalité privilégiée. 177 00:10:05,320 --> 00:10:07,060 C'est simplement une inversion de la charge de la preuve. 178 00:10:07,360 --> 00:10:09,580 Mais vous le comprenez, avec cette inversion de la charge 179 00:10:09,780 --> 00:10:13,690 de la preuve, de la preuve de la justification économique du flux 180 00:10:13,890 --> 00:10:18,550 concerné, il y a bien une manière tout de même de dissuader des paiements 181 00:10:18,750 --> 00:10:22,240 qui seraient "évasifs" en quelque sorte, qui viseraient simplement 182 00:10:22,440 --> 00:10:24,970 à délocaliser des profits sans qu'il y ait une réalité économique 183 00:10:25,240 --> 00:10:26,050 derrière tout cela. 184 00:10:26,720 --> 00:10:31,210 Avec certains États qualifiés d'ETNC, deuxième notion après la notion 185 00:10:31,410 --> 00:10:33,670 de fiscalité privilégiée et d'État à fiscalité privilégiée, 186 00:10:33,940 --> 00:10:38,410 les ETNC, ce sont les États ou territoires non coopératifs. 187 00:10:39,400 --> 00:10:42,250 C'est une expression qui apparaît dans la loi française depuis 2010, 188 00:10:42,520 --> 00:10:48,970 à l'article 238-0A du Code général des impôts, et qui vise les véritables 189 00:10:49,420 --> 00:10:52,870 "paradis fiscaux", je remets des guillemets, c'est-à-dire une liste 190 00:10:53,070 --> 00:10:58,060 de pays, établie tant par la France que par l'OCDE, et par l'Union 191 00:10:58,260 --> 00:11:00,520 européenne également, avec parfois des petites différences 192 00:11:00,760 --> 00:11:01,520 d'appréciation. 193 00:11:01,720 --> 00:11:04,120 Mais en réalité, l'expression veut dire ce qu'elle veut dire : 194 00:11:04,320 --> 00:11:05,140 non coopératifs. 195 00:11:05,350 --> 00:11:07,870 Ce sont des territoires soit qui n'ont pas signé de convention 196 00:11:08,070 --> 00:11:10,810 bilatérale d'assistance administrative avec d'autres États, 197 00:11:11,010 --> 00:11:15,670 soit qui les ont signés, mais qui ne remplissent pas les 198 00:11:15,870 --> 00:11:17,590 dispositions ou les stipulations de ces conventions. 199 00:11:17,790 --> 00:11:21,400 Ce sont des États qui refusent de jouer le jeu de la coopération 200 00:11:21,600 --> 00:11:23,800 entre administrations fiscales, en particulier dans l'échange 201 00:11:24,040 --> 00:11:27,160 d'informations sur les flux entre États. 202 00:11:27,700 --> 00:11:30,460 Ce sont pour l'essentiel de tout petits États et de toutes petites 203 00:11:30,660 --> 00:11:33,910 économies qui sont concernées par cette liste. 204 00:11:35,290 --> 00:11:37,350 Le Panama en était sorti, il y est rentré. 205 00:11:37,550 --> 00:11:40,840 C'est un des plus gros opérateurs visés par la plupart des listes 206 00:11:41,040 --> 00:11:41,800 à l'heure ou je vous parle. 207 00:11:42,000 --> 00:11:45,100 L'Union européenne parle d'une liste noire notamment de ces États. 208 00:11:45,300 --> 00:11:47,350 Il y en a une dizaine environ dans le monde. 209 00:11:47,550 --> 00:11:51,370 Et encore une fois, des tout petits états pour l'essentiel. 210 00:11:51,570 --> 00:11:57,190 Et là, pour la peine, l'idée encore est de sur-obliger 211 00:11:58,060 --> 00:12:01,600 les entreprises françaises en l'espèce, qui opèrent avec ces États, 212 00:12:01,800 --> 00:12:05,140 à justifier économiquement l'ensemble des opérations. 213 00:12:05,410 --> 00:12:09,670 Et avec même, dans un certain nombre de cas, une taxation en France 214 00:12:09,870 --> 00:12:13,240 de ces flux vers ces États, à un niveau très élevé, 215 00:12:13,480 --> 00:12:19,270 sauf si les entreprises concernées parviennent tout de même à prouver 216 00:12:19,470 --> 00:12:21,850 qu'il y a une vraie réalité économique derrière le flux. 217 00:12:22,050 --> 00:12:24,040 Car encore une fois, il n'est pas interdit aux entreprises 218 00:12:24,240 --> 00:12:26,200 françaises de commercer avec ces États. 219 00:12:26,620 --> 00:12:30,400 Mais une sur-obligation, disons-le comme ça, de justification 220 00:12:30,600 --> 00:12:31,360 des flux en question. 221 00:12:31,560 --> 00:12:39,190 Sauf à remettre en cause non seulement un refus de déduction des charges 222 00:12:39,390 --> 00:12:42,490 liées à des paiements, et aussi une imposition de l'ensemble 223 00:12:42,690 --> 00:12:45,790 des profits localisés dans ces États à des taux très élevés. 224 00:12:46,750 --> 00:12:50,230 On retrouve, troisième dispositif, une logique assez proche, 225 00:12:50,430 --> 00:12:52,960 derrière une autre disposition du droit fiscal national très 226 00:12:53,160 --> 00:12:57,100 importante, et que l'on trouve assez proche dans de nombreux pays 227 00:12:57,520 --> 00:13:02,470 étrangers et qu'encore une fois, l'OCDE tente de promouvoir dans 228 00:13:02,670 --> 00:13:03,820 la plupart des pays du monde. 229 00:13:04,090 --> 00:13:10,000 Ce sont des dispositions dites CFC, ce sont les Controlled Foreign 230 00:13:10,200 --> 00:13:10,960 Companies. 231 00:13:11,160 --> 00:13:15,820 Ça vise des entités qu'une entreprise française, par hypothèse, 232 00:13:19,060 --> 00:13:20,140 détient à l'étranger. 233 00:13:21,130 --> 00:13:22,360 C'est des entités contrôlées. 234 00:13:23,130 --> 00:13:25,030 Cela peut être une filiale, cela peut être simplement une 235 00:13:25,230 --> 00:13:29,380 succursale, un établissement stable, un agent à l'étranger. 236 00:13:30,250 --> 00:13:34,120 Cette disposition dite CFC, cette disposition liée aux entreprises 237 00:13:34,320 --> 00:13:38,290 contrôlées, c'est l'article 209 B du Code général des impôts. 238 00:13:38,800 --> 00:13:44,830 L'article 209 B concerne les entreprises contrôlées dans les 239 00:13:45,030 --> 00:13:48,100 États visés par l'article 238 A, c'est-à-dire dans les États à fiscalité 240 00:13:48,300 --> 00:13:49,060 privilégiée. 241 00:13:49,540 --> 00:13:53,740 Dans cette hypothèse, il est à priori possible à la France 242 00:13:53,950 --> 00:13:59,860 d'imposer en France les profits délocalisés dans ces États. 243 00:14:00,910 --> 00:14:04,330 C'est toujours la même chose, sauf si l'entreprise française 244 00:14:04,600 --> 00:14:07,480 parvient à prouver, on a toujours cette logique de présomption qui 245 00:14:07,680 --> 00:14:09,730 peut être renversée, si l'entreprise française parvient 246 00:14:09,930 --> 00:14:13,780 à prouver que le profit qui a été délocalisé l'a été pour une bonne 247 00:14:13,980 --> 00:14:16,510 raison, avec une vraie activité dans l'État concerné, 248 00:14:16,900 --> 00:14:20,620 qui permet de ne pas se voir imposer en France sur ce résultat. 249 00:14:21,160 --> 00:14:26,170 On trouve là un mécanisme que reprend en grande partie le fameux pilier 250 00:14:26,370 --> 00:14:30,100 2 développé par l'OCDE, avec cette idée de taxer là aussi 251 00:14:30,490 --> 00:14:33,520 à 15 %, vous vous en souvenez, un certain nombre de profits qui 252 00:14:33,720 --> 00:14:35,510 auraient été sous-taxés à l'étranger. 253 00:14:35,710 --> 00:14:38,050 Ces deux dispositions ne s'annulent pas, elles peuvent tout à fait 254 00:14:38,250 --> 00:14:39,010 se compléter. 255 00:14:39,400 --> 00:14:43,030 Mais il y a bien cette idée de donner à un État, la France par 256 00:14:43,230 --> 00:14:47,140 exemple, un droit d'imposer un profit qui va peut-être être également 257 00:14:47,340 --> 00:14:51,010 imposé à l'étranger, mais à un niveau jugé insuffisant 258 00:14:51,210 --> 00:14:51,970 par le droit national. 259 00:14:52,170 --> 00:14:55,720 Bien sûr, ces dispositions s'appliquent sous réserve des conventions 260 00:14:55,920 --> 00:14:56,680 bilatérales. 261 00:14:56,880 --> 00:14:57,850 C'est toute la difficulté. 262 00:14:58,050 --> 00:15:01,800 Et évidemment, avec de très nombreux États à fiscalité privilégiée, 263 00:15:02,130 --> 00:15:04,920 la France a signé des conventions bilatérales qui lui interdisent 264 00:15:05,130 --> 00:15:09,180 d'appliquer l'article 209 B, dans la mesure où cela conduirait 265 00:15:09,380 --> 00:15:11,370 souvent à une situation de double imposition. 266 00:15:12,000 --> 00:15:14,940 L'article 209 B, en réalité, concerne plus volontiers tout de 267 00:15:15,140 --> 00:15:19,590 même les relations avec les États avec lesquels la France n'entretient 268 00:15:19,790 --> 00:15:21,660 pas de relations conventionnelles. 269 00:15:21,860 --> 00:15:26,360 Enfin, et je termine avec ce dernier exemple, pour donner une petite 270 00:15:26,560 --> 00:15:29,280 idée de la multiplicité de ces dispositifs. 271 00:15:29,610 --> 00:15:33,300 C'est l'article 155 A du Code général des impôts que je souhaite citer, 272 00:15:33,500 --> 00:15:35,910 tout simplement parce qu'on a déjà évoqué le cas de figure avec, 273 00:15:36,110 --> 00:15:41,580 vous vous en souvenez peut-être, l'arrêt Cinecustodia de 1989 qui 274 00:15:41,780 --> 00:15:44,280 concernait Romy Schneider, les héritiers de Romy Schneider, 275 00:15:44,640 --> 00:15:46,980 avec ce cas des "Rental Star Companies » 276 00:15:47,180 --> 00:15:51,540 ou"Rental Star Schemes", schéma d'évasion fiscale passant 277 00:15:51,740 --> 00:15:54,990 par une société installée à l'étranger qui perçoit des cachets au profit 278 00:15:55,190 --> 00:15:56,940 d'un contribuable français dans notre hypothèse. 279 00:15:57,990 --> 00:16:00,480 L'article 155 A du Code général des impôts permet d'imposer, 280 00:16:01,890 --> 00:16:06,660 directement entre les mains de la star française, le montant des 281 00:16:06,860 --> 00:16:10,230 cachets qu'elle perçoit indirectement, qu'elle est censée percevoir, 282 00:16:10,620 --> 00:16:13,200 après que, dans un premier temps, la société établie à l'étranger 283 00:16:13,400 --> 00:16:15,010 les a perçus, puis leur a reversés ensuite. 284 00:16:15,570 --> 00:16:19,070 Ce que nous dit un arrêt Aznavour, du nom du chanteur évidemment, 285 00:16:19,350 --> 00:16:23,010 de 2008 du Conseil d'État, arrêt du 28 mars 2008 du Conseil 286 00:16:23,210 --> 00:16:28,290 d'État, c'est que, évidemment, ce mécanisme trouve à s'appliquer, 287 00:16:28,500 --> 00:16:34,590 notamment lorsque le contribuable est résident français établi en France, 288 00:16:34,790 --> 00:16:37,020 et donc réalise un certain nombre d'opérations même en France, 289 00:16:37,500 --> 00:16:38,760 quoiqu'elles soient rémunérées. 290 00:16:38,960 --> 00:16:41,990 C'était en Suisse, si ma mémoire est bonne, pour le cas de la société 291 00:16:43,620 --> 00:16:45,030 liée à Charles Aznavour. 292 00:16:45,670 --> 00:16:48,300 Cet arrêt de 2008 vient préciser les modalités d'application de 293 00:16:48,500 --> 00:16:49,260 ce dispositif. 294 00:16:49,890 --> 00:16:52,530 Depuis lors, le Conseil d'État a un peu précisé les choses pour 295 00:16:52,730 --> 00:16:56,520 éviter notamment la contrariété avec le droit de l'Union européenne, 296 00:16:56,720 --> 00:16:58,770 et le Conseil constitutionnel est également intervenu. 297 00:16:59,130 --> 00:17:02,670 Le Conseil constitutionnel en 2011, dans une décision du 21 janvier 2011, 298 00:17:02,870 --> 00:17:06,240 précisait que ce dispositif n'était conforme à la Constitution que 299 00:17:06,440 --> 00:17:07,740 s'il ne conduisait pas à une double imposition. 300 00:17:07,940 --> 00:17:14,700 Concrètement, le fait de prélever immédiatement un impôt sur le cachet 301 00:17:14,900 --> 00:17:18,450 versé à la société, avant qu'il ne soit finalement théoriquement 302 00:17:18,650 --> 00:17:21,810 reversé à l'artiste, cela était conforme à la Constitution 303 00:17:22,010 --> 00:17:24,240 que dans la mesure où au moment où le cachet était effectivement 304 00:17:24,440 --> 00:17:30,980 reversé, l'administration ne retaxe pas une seconde fois ce même flux. 305 00:17:31,410 --> 00:17:34,170 C'est une réserve d'interprétation amenée par le Conseil constitutionnel 306 00:17:34,370 --> 00:17:35,130 en 2011. 307 00:17:35,330 --> 00:17:39,630 Et l'autre élément tient en un arrêt Piazza du Conseil d'État 308 00:17:40,200 --> 00:17:46,050 du 20 mars 2013, arrêt Piazza qui vient considérer qu'au sein de 309 00:17:46,250 --> 00:17:50,430 l'Union européenne, ce dispositif était évidemment d'un emploi dangereux 310 00:17:50,630 --> 00:17:54,510 car il risquait d'être considéré par la Commission et peut-être 311 00:17:54,710 --> 00:17:59,100 la Cour de justice, comme une entrave à l'installation à l'étranger, 312 00:17:59,300 --> 00:18:04,800 ou tout simplement au fait de privilégier des relations avec 313 00:18:05,000 --> 00:18:08,430 une société luxembourgeoise pour gérer ses affaires plutôt qu'avec 314 00:18:08,630 --> 00:18:09,390 une société française. 315 00:18:10,020 --> 00:18:12,930 Le Conseil d'État a bien insisté sur le fait que ce dispositif de 316 00:18:13,130 --> 00:18:16,260 l'article 155 A au sein de l'Union européenne ne pouvait fonctionner 317 00:18:16,460 --> 00:18:19,470 que si la société, installée au Luxembourg par exemple, 318 00:18:23,520 --> 00:18:25,770 ne constituait qu'un montage artificiel, donc n'avait pas 319 00:18:26,160 --> 00:18:27,450 d'existence réelle. 320 00:18:27,650 --> 00:18:30,330 Et on retrouve un peu la logique de Cinécustodia dans cette affaire-là, 321 00:18:30,690 --> 00:18:32,220 de Romy Schneider dont j'ai déjà parlé. 322 00:18:32,760 --> 00:18:36,960 Ce qui vient tout de même limiter un peu la possibilité pour 323 00:18:37,160 --> 00:18:38,440 l'administration d'utiliser cette arme. 324 00:18:38,640 --> 00:18:42,060 Mais en tout cas, je conclus là-dessus, on le voit avec cette référence 325 00:18:42,300 --> 00:18:43,280 justement à Cinécustodia. 326 00:18:43,480 --> 00:18:50,400 Je rappelle et je conclus là-dessus que les dispositifs anti-abus généraux, 327 00:18:50,820 --> 00:18:51,930 et en particulier l'article L. 328 00:18:52,130 --> 00:18:56,280 64 du Livre des procédures fiscales, restent toujours susceptibles d'être 329 00:18:56,480 --> 00:18:59,970 mobilisés dans tout un tas de situations où l'administration 330 00:19:00,170 --> 00:19:04,140 va concerner finalement que l'impôt payé en France sera inférieur à 331 00:19:04,340 --> 00:19:07,050 ce qu'il aurait dû être, et ce, à la faveur d'un montage 332 00:19:07,250 --> 00:19:09,630 purement artificiel, en lien, le cas échéant, 333 00:19:09,830 --> 00:19:13,290 avec des sociétés et des contrats à l'étranger, donc avec des passages 334 00:19:13,490 --> 00:19:14,250 de frontière. 335 00:19:14,450 --> 00:19:15,930 C'est le cas de l'arrêt Verdannet notamment. 336 00:19:16,860 --> 00:19:19,800 Il y a toujours cette arme qui est à la disposition de 337 00:19:20,000 --> 00:19:23,220 l'administration pour les cas les plus extrêmes, ceux de montages 338 00:19:23,420 --> 00:19:24,180 artificiels. 339 00:19:24,390 --> 00:19:28,080 Et on le voit, il y a l'idée que l'ensemble des petits mécanismes, 340 00:19:28,280 --> 00:19:30,060 si je puis dire, avec un champ d'application plus réduit que je 341 00:19:30,260 --> 00:19:34,650 viens de décrire, 238 A, 209 B, 155 A, etc., ces petits 342 00:19:34,850 --> 00:19:39,000 mécanismes viennent compléter les dispositifs généraux anti-abus 343 00:19:39,300 --> 00:19:43,380 pour tenter d'identifier et de prévenir un certain nombre de 344 00:19:43,580 --> 00:19:48,270 comportements particuliers attachés à certaines professions pour les 345 00:19:48,470 --> 00:19:51,240 cachets versés à l'étranger, attachés à certaines catégories 346 00:19:51,440 --> 00:19:54,900 d'entreprises et à certains flux avec certains États, 347 00:19:55,110 --> 00:20:00,420 et donc visent à compléter les armes offertes à l'administration 348 00:20:00,750 --> 00:20:05,130 pour tenter de dissuader un certain nombre de comportements, 349 00:20:05,330 --> 00:20:06,870 un certain nombre de pratiques, dont la liste, évidemment, 350 00:20:07,230 --> 00:20:09,990 n'est pas fixée indéfiniment. 351 00:20:10,260 --> 00:20:14,430 L'idée est d'adapter cela. 352 00:20:14,730 --> 00:20:18,660 Et c'est aussi pour ça, je conclus, que l'OCDE essaye aussi 353 00:20:18,860 --> 00:20:21,120 de fournir des armes à l'ensemble des États du monde qui soit 354 00:20:21,450 --> 00:20:27,270 équivalentes, dans l'espoir globalement qu'aucun État ne joue le passager 355 00:20:27,470 --> 00:20:29,670 clandestin en tentant d'attirer sur son sol, pour de mauvaises 356 00:20:29,870 --> 00:20:31,740 raisons ou disant des raisons exclusivement fiscales, 357 00:20:32,070 --> 00:20:36,450 un certain nombre d'investissements, sans néanmoins fragiliser les relations 358 00:20:36,650 --> 00:20:37,560 économiques entre les États. 359 00:20:37,760 --> 00:20:40,950 Et donc il y a un équilibre difficile, précaire à trouver. 360 00:20:41,520 --> 00:20:44,360 C'est ce à quoi s'emploie notamment aujourd'hui l'OCDE. 361 00:20:44,560 --> 00:20:48,300 Je vous renvoie au pilier 1 et pilier 2, et au projet BEPS, qui tendent 362 00:20:49,320 --> 00:20:52,530 à mettre un peu d'harmonie et de cohérence dans l'ensemble de ces 363 00:20:52,730 --> 00:20:53,490 mécanismes.