1 00:00:05,170 --> 00:00:10,830 Mais qu’en est-il de la primauté du droit international et de la 2 00:00:11,030 --> 00:00:11,790 Constitution ? 3 00:00:11,990 --> 00:00:12,750 c. 4 00:00:12,950 --> 00:00:14,730 La primauté sur la Constitution ? 5 00:00:18,280 --> 00:00:22,880 Peut-on invoquer à l’encontre d’un acte administratif une norme 6 00:00:23,080 --> 00:00:26,840 internationale lorsque cet acte administratif fait une application 7 00:00:27,040 --> 00:00:28,740 exacte de la Constitution ? 8 00:00:29,740 --> 00:00:34,500 Le Conseil d’État a répondu à cette question dans une décision extrêmement 9 00:00:34,700 --> 00:00:40,350 importante, 30 octobre 1998 Sarran, 10 00:00:40,550 --> 00:00:41,310 Levacher et autres. 11 00:00:41,510 --> 00:00:48,420 À la suite de l’accord de Nouméa signé en mai 1998, l’article 76 12 00:00:48,620 --> 00:00:54,360 de la Constitution est modifié pour prévoir la tenue d’un référendum 13 00:00:54,560 --> 00:00:59,280 sur la ratification de l’accord par la population de la 14 00:00:59,480 --> 00:01:00,320 Nouvelle-Calédonie. 15 00:01:00,520 --> 00:01:06,440 L’article 76 de la Constitution prévoit que les personnes qui sont 16 00:01:06,640 --> 00:01:10,840 admises à participer au scrutin sont celles qui étaient admises 17 00:01:11,040 --> 00:01:15,980 à participer à un autre scrutin organisé par une loi de 1988. 18 00:01:17,580 --> 00:01:23,580 Une loi organique est adoptée, 19 00:01:23,780 --> 00:01:29,480 un décret ensuite, pour détailler les modalités du vote conformément 20 00:01:29,680 --> 00:01:32,260 à l’article 76 de la Constitution. 21 00:01:32,940 --> 00:01:38,980 Vous aurez peut-être compris que cet article 76 a pour effet d’exclure 22 00:01:39,180 --> 00:01:44,760 un certain nombre de personnes de la participation au scrutin, 23 00:01:44,960 --> 00:01:47,260 d’exclure ces personnes du corps électoral. 24 00:01:47,620 --> 00:01:51,500 En effet, des habitants de la Nouvelle-Calédonie qui n’ont pas 25 00:01:51,700 --> 00:01:54,480 sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie leur domicile 26 00:01:54,680 --> 00:02:00,420 depuis 10 ans, n’ont pas le droit de voter à ce référendum sur 27 00:02:00,620 --> 00:02:02,860 l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. 28 00:02:03,620 --> 00:02:09,780 Ces personnes demandent au Conseil d’État d’annuler le décret qui 29 00:02:09,980 --> 00:02:13,860 organise la consultation, qui organise le référendum. 30 00:02:14,340 --> 00:02:20,160 Dans leurs recours, Monsieur Sarran, Monsieur Levacher et autres invoquent 31 00:02:20,360 --> 00:02:24,780 les stipulations du pacte des Nations unies sur les droits civils et 32 00:02:24,980 --> 00:02:25,740 politiques. 33 00:02:25,940 --> 00:02:30,880 Ils estiment que les exclure du scrutin constitue une violation 34 00:02:31,080 --> 00:02:32,880 de leurs droits civils et politiques. 35 00:02:34,040 --> 00:02:37,580 Ils invoquent également, Monsieur Sarran, Levacher et autres, 36 00:02:37,780 --> 00:02:41,260 la Convention européenne des droits de l’homme. 37 00:02:41,460 --> 00:02:46,980 Cela signifie que ces requérants invoquent à l’encontre d’un décret 38 00:02:47,180 --> 00:02:52,360 qui fait application très exacte de la Constitution des normes du 39 00:02:52,560 --> 00:02:57,940 droit international, ce qui impliquait non pas d’examiner la conventionnalité 40 00:02:58,140 --> 00:03:01,500 du décret qui organise le scrutin, ce qui était en question ici, 41 00:03:01,700 --> 00:03:07,780 en réalité, c’était la conventionnalité de l’article 76 de la Constitution. 42 00:03:07,980 --> 00:03:14,740 L’exclusion des personnes domiciliées en Nouvelle-Calédonie était la 43 00:03:14,940 --> 00:03:18,180 conséquence de cet article 76. 44 00:03:18,780 --> 00:03:22,540 En l’occurrence, le Conseil d’État pouvait-il faire primer le droit 45 00:03:22,740 --> 00:03:25,080 international sur l’article 76 de la Constitution ? 46 00:03:26,760 --> 00:03:31,460 L’article 55 de la Constitution prévoit la primauté du droit 47 00:03:31,660 --> 00:03:32,920 international sur la loi. 48 00:03:33,120 --> 00:03:38,100 Mais cette primauté juge le Conseil d’État dans sa décision Sarran, 49 00:03:38,300 --> 00:03:42,640 Levacher et autres, que cette primauté ne s’applique pas dans l’ordre 50 00:03:42,840 --> 00:03:46,040 interne aux dispositions de nature constitutionnelle. 51 00:03:46,600 --> 00:03:51,340 Le juge ne pouvait pas faire primer le droit international sur 52 00:03:51,540 --> 00:03:53,060 l’application de la Constitution. 53 00:03:53,660 --> 00:03:58,140 Il ne pouvait pas annuler le décret du Premier ministre puisque ce 54 00:03:58,340 --> 00:04:02,680 décret faisait une très exacte application de l’article 76 de 55 00:04:02,880 --> 00:04:03,640 la Constitution. 56 00:04:05,020 --> 00:04:11,100 Lorsqu’il y a contradiction entre le droit international et la 57 00:04:11,300 --> 00:04:15,520 Constitution, le juge français décide de faire prévaloir la 58 00:04:15,720 --> 00:04:16,480 Constitution. 59 00:04:17,140 --> 00:04:19,100 Ce qu’il faut voir ici, c’est que la position du droit 60 00:04:19,300 --> 00:04:22,300 national et du droit international ne sont pas les mêmes. 61 00:04:22,500 --> 00:04:26,900 En effet, du point de vue du droit international, les États qui s’engagent 62 00:04:27,100 --> 00:04:28,620 doivent respecter leurs obligations. 63 00:04:28,860 --> 00:04:33,720 C’est le principe essentiel pacta sunt servanda, on respecte les 64 00:04:33,920 --> 00:04:35,660 conventions que l’on a signées. 65 00:04:35,880 --> 00:04:41,440 Un État ne peut pas invoquer son droit national pour ne pas respecter 66 00:04:41,640 --> 00:04:42,400 ses obligations internationales. 67 00:04:43,420 --> 00:04:46,460 C’est une règle essentielle du droit international public. 68 00:04:47,240 --> 00:04:51,340 Il n’est pas possible d’invoquer son droit national, même son droit 69 00:04:51,540 --> 00:04:54,480 constitutionnel, pour faire échec au droit international. 70 00:04:55,440 --> 00:04:59,760 De l’autre côté, c’est-à-dire du côté national, la Constitution 71 00:04:59,960 --> 00:05:01,520 est la norme suprême. 72 00:05:02,320 --> 00:05:04,960 C’est tout le sens de la jurisprudence Sarran. 73 00:05:05,440 --> 00:05:09,620 En effet, c’est la Constitution qui donne valeur au droit 74 00:05:09,820 --> 00:05:12,460 international, dans l’ordre national en tout cas. 75 00:05:12,660 --> 00:05:15,240 C’est ce que l’on considère, la Constitution donne une valeur 76 00:05:15,440 --> 00:05:16,900 au droit international. 77 00:05:17,280 --> 00:05:20,740 C’était le préambule de 46 que je vous ai cité, c’est aussi le 78 00:05:20,940 --> 00:05:23,660 sens de l’article 55 de notre Constitution. 79 00:05:24,980 --> 00:05:32,280 Le constituant décide que le droit international prime sur le droit 80 00:05:32,480 --> 00:05:33,240 national législatif. 81 00:05:34,000 --> 00:05:38,380 Mais puisque la Constitution organise ses rapports, elle se trouve au 82 00:05:38,580 --> 00:05:42,460 sommet de notre hiérarchie des normes pour faire très simple, 83 00:05:42,820 --> 00:05:45,760 en utilisant ce concept de Kelsen. 84 00:05:48,280 --> 00:05:51,470 C’est le premier élément qui justifie cette primauté de la Constitution. 85 00:05:51,670 --> 00:05:55,180 Le deuxième élément qui justifie cette primauté, c’est la Constitution 86 00:05:55,380 --> 00:05:59,560 qui organise les pouvoirs publics et qui donne aux Français leur 87 00:05:59,760 --> 00:06:01,020 droit et leur liberté. 88 00:06:01,420 --> 00:06:05,800 En ce sens, elle est première par rapport au droit international. 89 00:06:06,320 --> 00:06:10,460 Enfin, troisièmement, c’est sur la Constitution que repose 90 00:06:10,660 --> 00:06:12,240 l’existence du juge français. 91 00:06:13,020 --> 00:06:17,520 Le juge français ne trouve pas sa propre existence dans le droit 92 00:06:17,720 --> 00:06:19,540 international ou dans le droit européen. 93 00:06:19,860 --> 00:06:24,380 Il tire sa légitimité de la Constitution, donc il fait primer 94 00:06:24,580 --> 00:06:28,040 la Constitution sur toutes les autres normes. 95 00:06:29,700 --> 00:06:32,120 Ces deux points de vue, international et national, 96 00:06:32,320 --> 00:06:33,520 ne peuvent pas être conciliés. 97 00:06:33,720 --> 00:06:36,140 Pour le droit international, la Constitution est en dessous. 98 00:06:36,340 --> 00:06:39,020 Pour le droit national, la Constitution est au-dessus. 99 00:06:39,800 --> 00:06:45,700 Le juge administratif cherche en réalité à concilier les normes 100 00:06:45,900 --> 00:06:52,480 internationales et les normes constitutionnelles en les interprétant 101 00:06:52,680 --> 00:06:55,140 les unes à la lumière des autres. 102 00:06:57,330 --> 00:07:00,390 Je vais revenir sur ce point dans très peu de temps. 103 00:07:04,150 --> 00:07:09,210 Cela veut-il dire que l’on peut invoquer une disposition 104 00:07:09,410 --> 00:07:14,110 constitutionnelle pour demander que l’administration ne fasse pas 105 00:07:14,310 --> 00:07:16,270 application d’un traité international ? 106 00:07:16,470 --> 00:07:20,430 Peut-on invoquer la Constitution pour faire échec à l’application 107 00:07:20,630 --> 00:07:21,430 d’un traité international ? 108 00:07:21,970 --> 00:07:24,690 En réalité, la réponse est aussi négative. 109 00:07:24,890 --> 00:07:29,390 Prenons un cas particulier, l’administration prend une mesure 110 00:07:29,590 --> 00:07:31,510 pour l’application d’une convention internationale. 111 00:07:31,710 --> 00:07:35,990 Cette mesure est parfaitement conforme à cette convention internationale. 112 00:07:36,450 --> 00:07:39,010 Imaginons qu’un requérant conteste cette mesure en invoquant la 113 00:07:39,210 --> 00:07:39,970 Constitution. 114 00:07:40,170 --> 00:07:43,730 Le juge administratif ne fait pas de contrôle dans ce cas-là. 115 00:07:43,930 --> 00:07:47,670 En effet, le contrôle de la constitutionnalité des conventions 116 00:07:47,870 --> 00:07:53,410 est prévu à l’article 54 de la Constitution et ce contrôle est 117 00:07:53,610 --> 00:07:54,370 centralisé. 118 00:07:54,610 --> 00:07:57,270 Il appartient au Conseil constitutionnel. 119 00:07:57,470 --> 00:07:59,970 Le Conseil constitutionnel, sur le fondement de l’article 54 120 00:08:00,170 --> 00:08:02,810 de la Constitution, peut être saisi par le président de la République, 121 00:08:03,190 --> 00:08:05,730 par le Premier ministre, par le président de l’une ou l’autre 122 00:08:05,930 --> 00:08:09,530 assemblée, par 60 députés ou par 60 sénateurs. 123 00:08:10,590 --> 00:08:14,470 Dans le cadre de l’application de l’article 54 de la Constitution, 124 00:08:14,990 --> 00:08:19,970 le Conseil constitutionnel va vérifier que la convention est conforme 125 00:08:20,170 --> 00:08:27,250 à la Constitution, sinon demander au législateur d’abord d’en appeler 126 00:08:27,450 --> 00:08:32,870 aux constituants pour modifier la Constitution, ensuite faire 127 00:08:33,070 --> 00:08:35,490 entrer la Convention dans le droit national. 128 00:08:35,770 --> 00:08:39,470 D’abord, il faut modifier la Constitution avant de ratifier 129 00:08:39,670 --> 00:08:40,510 la Convention. 130 00:08:45,410 --> 00:08:49,570 Ce contrôle de constitutionnalité des conventions est centralisé. 131 00:08:50,370 --> 00:08:52,870 Le juge ordinaire ne le fait pas. 132 00:08:53,330 --> 00:08:56,370 C’est notamment ce qu’a jugé le Conseil d’État dans une décision 133 00:08:56,570 --> 00:09:00,890 de 2010, Fédération française de la libre pensée, je cite : 134 00:09:01,090 --> 00:09:04,050 "Il n’appartient pas au Conseil d’État, statuant au contentieux, 135 00:09:04,410 --> 00:09:08,470 de se prononcer sur la conformité d’un traité ou d’un accord à la 136 00:09:08,670 --> 00:09:09,430 Constitution". 137 00:09:09,630 --> 00:09:14,830 L’arrêt Sarran nous dit que le juge administratif ne peut pas 138 00:09:15,030 --> 00:09:18,090 faire primer une convention internationale sur la Constitution, 139 00:09:18,290 --> 00:09:20,690 mais l’inverse est aussi vrai. 140 00:09:21,190 --> 00:09:26,110 Le juge administratif ne fait pas primer la Constitution sur une 141 00:09:26,310 --> 00:09:29,830 convention lorsque la constitutionnalité d’une convention 142 00:09:30,030 --> 00:09:31,790 est remise en question devant lui. 143 00:09:32,170 --> 00:09:35,410 Dans ce cas-là, c’est au Conseil constitutionnel de se prononcer 144 00:09:35,610 --> 00:09:37,370 sur le fondement de l’article 54. 145 00:09:38,510 --> 00:09:42,730 Je vous le disais, les rapports peuvent être conflictuels entre 146 00:09:42,930 --> 00:09:48,210 Constitution et conventions internationales, mais le juge s’efforce 147 00:09:48,410 --> 00:09:54,250 d’interpréter le droit international conformément au droit constitutionnel. 148 00:09:54,770 --> 00:09:59,350 Il l’a fait dans un arrêt très important, dans un arrêt du 3 juillet 149 00:09:59,550 --> 00:10:01,610 1996, Koné. 150 00:10:03,890 --> 00:10:09,790 J’ai déjà évoqué cette affaire à propos des principes fondamentaux 151 00:10:09,990 --> 00:10:10,990 reconnus par les lois de la République. 152 00:10:11,190 --> 00:10:16,690 En effet, dans cette décision Koné, le Conseil d’État reconnaît un 153 00:10:16,890 --> 00:10:19,890 principe fondamental reconnu par une loi de la République qui est 154 00:10:20,090 --> 00:10:24,590 l’interdiction d’extrader un ressortissant étranger lorsque 155 00:10:24,790 --> 00:10:28,790 cette extradition est demandée dans un but politique. 156 00:10:30,110 --> 00:10:34,570 En l’occurrence, nous avions une convention franco-malienne qui 157 00:10:34,770 --> 00:10:38,230 empêchait les extraditions pour infraction politique, 158 00:10:38,550 --> 00:10:39,670 ce qui n’est pas la même chose. 159 00:10:40,390 --> 00:10:44,190 Les infractions politiques, ce sont par exemple la sédition, 160 00:10:44,570 --> 00:10:49,770 la trahison, ce genre d’infractions qui ont un caractère politique 161 00:10:49,970 --> 00:10:50,870 en elles-mêmes. 162 00:10:53,080 --> 00:10:57,100 Ici, l’extradition de Monsieur Koné était demandée pour des 163 00:10:57,300 --> 00:11:00,060 infractions de droit commun, ici des infractions économiques, 164 00:11:00,300 --> 00:11:05,360 mais le but qui était poursuivi par le Mali était un but politique. 165 00:11:05,560 --> 00:11:10,420 Monsieur Koné avait dérangé le pouvoir en place et le pouvoir 166 00:11:10,620 --> 00:11:13,360 en place en avait demandé l’extradition pour le juger. 167 00:11:14,380 --> 00:11:20,440 La France, estimant que le Mali demandait cette extradition dans 168 00:11:20,640 --> 00:11:25,380 un but politique, a refusé cette extradition et le Mali a demandé 169 00:11:25,580 --> 00:11:28,580 l’extradition en invoquant cette convention internationale. 170 00:11:28,800 --> 00:11:35,500 Il y avait ici deux règles en conflit, d’une part, ce principe fondamental 171 00:11:35,700 --> 00:11:39,580 reconnu par une loi de la République qui est l’interdiction d’extrader 172 00:11:39,780 --> 00:11:45,080 des étrangers pour un but politique, et de l’autre côté, la convention 173 00:11:45,280 --> 00:11:50,720 franco-malienne qui prévoyait seulement l’interdiction des extraditions 174 00:11:50,920 --> 00:11:55,400 pour infractions politiques, mais qui n’interdisait pas les 175 00:11:55,600 --> 00:11:57,620 extraditions pour mobiles politiques. 176 00:11:57,820 --> 00:12:00,700 Qu’a fait le Conseil d’État dans cette décision ? 177 00:12:00,900 --> 00:12:06,480 Dans cette décision Koné, le Conseil d’État interprète la 178 00:12:06,680 --> 00:12:11,480 convention franco-malienne à l’aune de ce principe fondamental reconnu 179 00:12:11,680 --> 00:12:15,160 par une loi de la République et estime que dans cette convention 180 00:12:15,360 --> 00:12:18,500 franco-malienne, certes, il n’est question que des infractions 181 00:12:18,700 --> 00:12:22,660 à caractère politique, mais en réalité, sont aussi exclues, 182 00:12:22,860 --> 00:12:25,940 conformément à ce principe fondamental reconnu par une loi de la République, 183 00:12:26,140 --> 00:12:29,860 les extraditions demandées pour un mobile politique. 184 00:12:30,320 --> 00:12:36,520 Vous le voyez, depuis cette décision Koné, le Conseil d’État effectue 185 00:12:36,720 --> 00:12:42,180 en quelque sorte des interprétations conformes à la Constitution des 186 00:12:42,380 --> 00:12:46,720 conventions internationales pour éviter que ces deux catégories 187 00:12:46,920 --> 00:12:49,520 de normes n’entrent en conflit direct.