1 00:00:06,010 --> 00:00:07,733 Dans cette perspective, 2 00:00:07,844 --> 00:00:11,977 pour pouvoir être contestée devant le juge administratif, 3 00:00:12,222 --> 00:00:14,222 vous devez également comprendre 4 00:00:14,460 --> 00:00:21,244 que la décision administrative doit en principe être un acte décisoire faisant grief. 5 00:00:22,570 --> 00:00:27,977 Cette question de l'identification des actes décisoires faisant grief 6 00:00:28,310 --> 00:00:31,511 est l'un des chapitres majeurs du droit administratif, 7 00:00:31,822 --> 00:00:35,844 que vous avez en principe amplement étudié l'an dernier. 8 00:00:36,130 --> 00:00:40,177 Je vais donc ici me contenter de rappeler brièvement 9 00:00:40,400 --> 00:00:45,400 avec quels éléments du cours de l'an dernier vous devez ici construire un pont. 10 00:00:46,510 --> 00:00:53,666 En premier lieu, un recours est en principe possible contre un acte décisoire. 11 00:00:54,640 --> 00:00:58,688 En effet, tous les actes administratifs unilatéraux 12 00:00:58,933 --> 00:01:03,088 ne sont pas susceptibles de faire l'objet d'un recours devant le juge administratif. 13 00:01:03,580 --> 00:01:08,733 Il faut au préalable que le juge reconnaisse le caractère décisoire 14 00:01:08,950 --> 00:01:11,377 de cet acte administratif unilatéral. 15 00:01:12,550 --> 00:01:17,555 Ce caractère décisoire est principalement apprécié au regard des effets 16 00:01:17,866 --> 00:01:20,422 de droit produits par l'acte litigieux. 17 00:01:21,710 --> 00:01:24,955 Autrement dit, s'il exprime un impératif, 18 00:01:25,022 --> 00:01:29,755 s'il impose des droits et des obligations à ses destinataires 19 00:01:30,022 --> 00:01:33,555 ou encore s'il déploie une force contraignante, 20 00:01:33,733 --> 00:01:39,955 un acte administratif unilatéral est considéré comme ayant un caractère décisoire. 21 00:01:41,177 --> 00:01:43,866 À cet égard, souvenez-vous de ces actes 22 00:01:44,244 --> 00:01:52,200 à l'égard desquels on considère tantôt qu'ils revêtent un caractère décisoire tantôt non, 23 00:01:52,640 --> 00:01:57,800 comme par exemple les circulaires, les instructions ou encore les notes de service. 24 00:01:58,700 --> 00:02:00,888 Dans le dernier état de la jurisprudence, 25 00:02:01,088 --> 00:02:05,733 le Conseil d'Etat estime que les documents de portée générale 26 00:02:06,155 --> 00:02:12,088 qui émanent d'autorités publiques telles que les circulaires, les instructions, 27 00:02:12,311 --> 00:02:15,133 les recommandations, les notes, les présentations 28 00:02:15,150 --> 00:02:18,000 ou encore les interprétations du droit positif, 29 00:02:18,688 --> 00:02:23,510 peuvent être déférés au juge de l'excès de pouvoir à une condition. 30 00:02:24,620 --> 00:02:31,266 Cette condition, c'est que ces documents de portée générale 31 00:02:31,600 --> 00:02:36,911 doivent être susceptibles d'avoir des effets notables sur les droits 32 00:02:37,247 --> 00:02:39,797 ou la situation d'autres personnes 33 00:02:40,200 --> 00:02:43,143 que les agents chargés le cas échéant de les mettre en œuvre. 34 00:02:44,296 --> 00:02:48,884 Tel est notamment le cas lorsque ces documents ont un caractère impératif, 35 00:02:49,280 --> 00:02:53,552 ou lorsque ces documents présentent le caractère de ligne directrice. 36 00:02:55,040 --> 00:02:56,911 Bien évidemment et comme souvent, 37 00:02:56,930 --> 00:02:59,562 il existe des exceptions au principe 38 00:02:59,580 --> 00:03:06,978 selon lequel un recours ne peut en principe être dirigé que contre un acte décisoire. 39 00:03:07,890 --> 00:03:14,371 Pour ne citer qu'une seule de ces exceptions, rappelez-vous de la jurisprudence Fairvesta, 40 00:03:14,390 --> 00:03:19,185 SNC Numéricable par laquelle le Conseil d'État a admis 41 00:03:19,510 --> 00:03:25,087 la recevabilité de recours dirigés contre les actes dits de droit souple. 42 00:03:25,970 --> 00:03:29,675 Ce sont des jurisprudences donc deux affaires 43 00:03:30,282 --> 00:03:34,470 jugées par l'assemblée du Conseil d'État le 21 mars 2016, 44 00:03:34,983 --> 00:03:40,280 Fairvesta International GMBH et SNC Numéricable. 45 00:03:41,477 --> 00:03:45,609 En effet, si l'on s'en tenait à une conception stricte 46 00:03:46,000 --> 00:03:51,105 de ce principe selon lequel un recours doit être porté contre un acte décisoire, 47 00:03:51,530 --> 00:03:54,800 ni les communiqués de presse de l'autorité des marchés financiers, 48 00:03:55,130 --> 00:03:59,341 ni la prise de position qui était contestée de l'Autorité de la concurrence 49 00:03:59,680 --> 00:04:04,225 ne créaient par eux-mêmes des droits ou des obligations juridiques. 50 00:04:04,500 --> 00:04:08,564 Donc en principe, les recours dans ces deux affaires auraient dû être 51 00:04:08,607 --> 00:04:10,730 considérés comme irrecevables. 52 00:04:11,330 --> 00:04:16,701 Mais face à l'importance croissante de la régulation 53 00:04:16,729 --> 00:04:18,922 par de tels instruments de droit souple, 54 00:04:19,350 --> 00:04:24,621 le Conseil d'État a choisi de prendre en compte les conséquences 55 00:04:25,171 --> 00:04:28,414 que les actes attaqués étaient susceptibles d'avoir 56 00:04:28,847 --> 00:04:32,390 dans les faits sur la situation des acteurs concernés. 57 00:04:32,960 --> 00:04:37,270 Il a ainsi décidé d'ouvrir le recours pour excès de pouvoir 58 00:04:37,290 --> 00:04:39,680 contre les actes des autorités de régulation 59 00:04:40,254 --> 00:04:43,167 qui sont de nature à produire des effets notables 60 00:04:43,232 --> 00:04:47,402 ou qui ont pour objet d'influer de manière significative 61 00:04:47,416 --> 00:04:50,183 sur les comportements des personnes auxquelles ils s'adressent. 62 00:04:51,050 --> 00:04:58,376 Au fond, si l'on reprend les catégories classiques, de tels actes ne sont pas décisoires, 63 00:04:58,724 --> 00:05:00,710 mais de tels actes font grief, 64 00:05:01,214 --> 00:05:07,995 ce qui est la seconde condition requise pour qu'une décision soit susceptible de recours. 65 00:05:08,950 --> 00:05:13,195 En second lieu, un recours est en principe recevable 66 00:05:13,628 --> 00:05:20,090 à condition d'être porté contre une décision, contre un acte décisoire faisant grief. 67 00:05:21,388 --> 00:05:28,451 Toute décision administrative donc tout acte décisoire n'est pas susceptible de recours. 68 00:05:29,204 --> 00:05:31,960 Encore convient-il qu'il fasse grief. 69 00:05:34,047 --> 00:05:37,905 Il convient de l'admettre, cette notion est assez complexe à cerner. 70 00:05:38,280 --> 00:05:43,030 Elle est relative en quelque sorte à l'impact de la décision 71 00:05:43,482 --> 00:05:47,661 puisqu'une décision qui fait grief est une décision qui affecte 72 00:05:48,051 --> 00:05:56,250 de manière suffisamment immédiate ou grave des situations juridiques ou non, 73 00:05:56,520 --> 00:06:01,390 c'est- à-dire organisées par l'ordonnancement juridique ou pas. 74 00:06:03,520 --> 00:06:08,990 Le juge utilise cette notion pour empêcher l'exercice de recours 75 00:06:09,300 --> 00:06:15,030 contre des décisions qui n'ont qu'un très faible impact sur l'ordonnancement juridique. 76 00:06:16,371 --> 00:06:21,020 Pour admettre la recevabilité d'un recours contre une décision, 77 00:06:21,388 --> 00:06:25,872 il ne faut donc pas uniquement qu'elle ait un caractère décisoire, 78 00:06:26,420 --> 00:06:31,181 encore faut-il qu'elle produise des effets suffisamment graves ou immédiats. 79 00:06:32,280 --> 00:06:37,470 Or, certaines catégories de décisions ne font précisément pas grief. 80 00:06:38,658 --> 00:06:43,050 À nouveau, je vais citer ici des exemples que vous avez déjà rencontrés 81 00:06:43,482 --> 00:06:45,480 durant votre deuxième année de licence. 82 00:06:46,465 --> 00:06:49,251 Tel est le cas par exemple des actes préparatoires, 83 00:06:49,858 --> 00:06:54,230 actes préparatoires qui s'insèrent dans le processus d'édiction 84 00:06:54,588 --> 00:06:59,807 d'une décision qui est encore hypothétique au moment où lui-même intervient. 85 00:07:00,510 --> 00:07:05,872 Ainsi, l'arrêté préfectoral d'ouverture d'une enquête publique 86 00:07:06,235 --> 00:07:12,990 dans une procédure d'expropriation ne préjuge en rien de l'issue de cette procédure. 87 00:07:13,440 --> 00:07:19,524 C'est ce qui explique que le recours direct contre cet arrêté préfectoral d'ouverture 88 00:07:19,802 --> 00:07:22,950 d'une enquête publique est irrecevable. 89 00:07:24,250 --> 00:07:33,200 Vous pouvez également vous référer à vos cours relatifs aux mesures d'ordre intérieur. 90 00:07:33,730 --> 00:07:38,200 En effet, les mesures d'ordre intérieur sont une autre catégorie de décisions 91 00:07:38,715 --> 00:07:41,020 qui ne font pas grief. 92 00:07:41,472 --> 00:07:42,014 Pourquoi ? 93 00:07:42,028 --> 00:07:48,672 Eh bien parce qu'on considère qu'elles sont d'une très faible portée juridique et pratique. 94 00:07:49,030 --> 00:07:53,170 Ce qui explique pourquoi on les soustrait au contrôle juridictionnel. 95 00:07:54,370 --> 00:07:59,388 Autrement dit, c'est la traduction de la maxime "De minimis non curat praetor", 96 00:07:59,792 --> 00:08:03,970 le juge ne se préoccupe pas de ce qui est minime. 97 00:08:05,157 --> 00:08:10,390 Toutefois et comme vous avez sans doute déjà vu cet aspect, 98 00:08:10,810 --> 00:08:15,807 je vous rappelle que sous la pression du droit européen des droits de l'homme, 99 00:08:17,124 --> 00:08:24,324 la catégorie des mesures d'ordre intérieur s'est très nettement réduite, 100 00:08:24,672 --> 00:08:32,687 ce qui ressort notamment des arrêts du Conseil d'État du 17 février 1995, Hardouin et Marie. 101 00:08:34,170 --> 00:08:38,940 On le voit, le juge administratif adopte aujourd'hui une vision nuancée 102 00:08:39,341 --> 00:08:45,120 et pragmatique dans la mise en œuvre de la règle de la décision administrative préalable. 103 00:08:45,780 --> 00:08:51,821 Il élargit ainsi constamment le champ des décisions susceptibles de recours. 104 00:08:53,230 --> 00:08:58,357 Peut-être peut-on interpréter cette évolution du droit et de cette règle 105 00:08:58,724 --> 00:09:04,230 comme donnant un autre sens à la décision préalable. 106 00:09:05,134 --> 00:09:09,840 B : l'existence d'une prétention préalable. 107 00:09:11,680 --> 00:09:15,407 Si le caractère insolite de la règle de la décision préalable 108 00:09:15,435 --> 00:09:18,790 a largement été mis en avant par la doctrine publiciste, 109 00:09:19,256 --> 00:09:21,730 plusieurs éléments invitent à en douter. 110 00:09:22,545 --> 00:09:28,000 En réalité, l'exigence d'une décision préalable permet principalement de vérifier 111 00:09:28,451 --> 00:09:33,317 que l'auteur d'une demande formule une prétention dans le cadre d'un litige. 112 00:09:34,235 --> 00:09:37,298 Or, l'existence d'un litige, 113 00:09:37,680 --> 00:09:43,708 l'existence de prétentions est la condition sine qua non de l'existence de tout procès. 114 00:09:44,216 --> 00:09:48,490 Donc la différence entre le procès administratif et le procès civil 115 00:09:49,007 --> 00:09:54,100 tient alors plutôt à la manière dont le litige et dont les prétentions 116 00:09:54,484 --> 00:09:56,140 sont portées devant le juge. 117 00:09:56,997 --> 00:10:03,905 Quel que soit le procès, un litige existe antérieurement à la saisine du juge. 118 00:10:04,840 --> 00:10:08,936 Soumettre la formulation d'un recours devant un juge administratif 119 00:10:09,331 --> 00:10:13,962 à l'existence d'une décision préalable de l'administration implique seulement 120 00:10:14,672 --> 00:10:20,200 que le litige soit formalisé, matérialisé par un acte. 121 00:10:21,160 --> 00:10:25,204 Je vous l'ai déjà dit, cette règle permet en quelque sorte de vérifier 122 00:10:25,552 --> 00:10:30,010 l'existence d'un désaccord entre le requérant et l'administration. 123 00:10:31,200 --> 00:10:35,595 La règle de la décision préalable ne fonde pas une différence de nature 124 00:10:35,990 --> 00:10:38,360 entre les procès administratifs et civils. 125 00:10:38,950 --> 00:10:43,694 En toute hypothèse, il s'agit de s'assurer de l'existence d'une prétention 126 00:10:44,190 --> 00:10:49,181 et au moins deux raisons contribuent à relativiser 127 00:10:49,623 --> 00:10:51,722 cette règle de la décision préalable. 128 00:10:53,590 --> 00:11:02,155 Premier argument, bien que l'article R 421-1 du Code de justice administrative 129 00:11:02,644 --> 00:11:06,090 confère à cette règle la plus large portée, 130 00:11:06,880 --> 00:11:12,677 il y a des exceptions dans lesquelles un recours est possible devant le juge administratif 131 00:11:13,054 --> 00:11:15,100 sans décision préalable. 132 00:11:15,850 --> 00:11:19,882 Ces exceptions sont bien évidemment le contentieux contractuel 133 00:11:20,315 --> 00:11:23,750 où il n'y a pas de décision préalable de l'administration, 134 00:11:24,738 --> 00:11:29,170 mais encore certains contentieux de déclaration. 135 00:11:30,100 --> 00:11:32,145 En effet, je vous le rappelle, 136 00:11:32,164 --> 00:11:36,287 dans le cadre d'un renvoi préjudiciel par une juridiction judiciaire 137 00:11:36,687 --> 00:11:38,724 de l'exception de l'illégalité d'un acte, 138 00:11:39,632 --> 00:11:43,930 il n'y a pas de décision préalable à proprement parler. 139 00:11:44,945 --> 00:11:49,120 On constatera également que la règle de la décision préalable 140 00:11:49,661 --> 00:11:53,500 n'est pas mise en œuvre dans le cadre des procédures de référé. 141 00:11:55,580 --> 00:12:01,543 Second argument qui consiste et qui permet de nuancer la portée de cette règle, 142 00:12:02,131 --> 00:12:05,948 certaines requêtes ne sont pas considérées comme irrecevables 143 00:12:06,574 --> 00:12:10,010 malgré l'exigence d'une décision préalable, 144 00:12:10,340 --> 00:12:13,614 c'est-à-dire que même lorsque l'exigence demeure, 145 00:12:14,009 --> 00:12:17,900 c'est-à-dire même lorsque l'on n'est pas dans le champ d'une exception à cette règle, 146 00:12:18,320 --> 00:12:24,668 le juge administratif accepte parfois de se livrer à une régularisation de la requête. 147 00:12:26,140 --> 00:12:28,616 Certes, il convient de l'admettre immédiatement, 148 00:12:28,978 --> 00:12:36,936 la nouvelle rédaction de l'article R 421-1 qui résulte du décret JAD de 2016 que j'ai déjà évoqué, 149 00:12:37,290 --> 00:12:42,197 et bien cette nouvelle rédaction conforte la règle de la décision préalable 150 00:12:42,588 --> 00:12:44,404 et lui donne une portée plus large. 151 00:12:45,101 --> 00:12:47,378 Par exemple, est supprimée 152 00:12:47,571 --> 00:12:51,270 la dispense dont bénéficiait le contentieux des travaux publics. 153 00:12:51,870 --> 00:12:59,924 Avant 2016, en matière de travaux publics, il n'y avait pas de décision préalable nécessaire. 154 00:13:01,745 --> 00:13:07,260 Par ailleurs, la nouvelle rédaction de l'article R 421-1 a supprimé 155 00:13:07,530 --> 00:13:10,320 certaines hypothèses de régularisation devant le juge. 156 00:13:11,500 --> 00:13:18,070 Mais, et c'est là que je souhaite en venir, le Conseil d'État a maintenu, 157 00:13:18,490 --> 00:13:22,370 malgré cette nouvelle rédaction de l'article R 421 -1, 158 00:13:23,115 --> 00:13:28,050 la possibilité d'une régularisation d'une requête prématurée. 159 00:13:29,910 --> 00:13:30,960 De quelle façon ? 160 00:13:31,410 --> 00:13:38,484 Et bien une requête peut être régularisée devant le juge par la survenance 161 00:13:38,809 --> 00:13:43,410 en cours d'instance d'une décision liant le contentieux. 162 00:13:44,330 --> 00:13:51,148 C'est le résultat d'un avis du Conseil d'État du 27 mars 2019, Consorts Rollet. 163 00:13:52,978 --> 00:13:58,670 Autrement dit, la régularisation va se dérouler de la manière suivante. 164 00:13:59,298 --> 00:14:01,792 Au moment où vous formez un recours, 165 00:14:02,978 --> 00:14:07,310 vous pouvez ne pas disposer d'une décision administrative préalable. 166 00:14:08,272 --> 00:14:12,047 En revanche, à la date à laquelle le juge statue, 167 00:14:12,800 --> 00:14:18,616 l'administration doit avoir pris une décision explicite ou implicite 168 00:14:19,049 --> 00:14:22,136 sur la demande que vous avez formulée devant elle 169 00:14:22,832 --> 00:14:25,510 avant ou après la saisine de la juridiction. 170 00:14:26,621 --> 00:14:27,632 Autrement dit, 171 00:14:28,263 --> 00:14:36,830 l'intervention de cette décision en cours d'instance va régulariser votre requête. 172 00:14:37,802 --> 00:14:45,967 Au fond, la décision doit être préalable non pas à la saisine du juge, mais au jugement. 173 00:14:47,060 --> 00:14:52,705 L'exigence ne se résume plus à une décision préalable au recours juridictionnel, 174 00:14:53,105 --> 00:14:57,642 mais à une prise de position de l'administration avant le jugement. 175 00:14:58,343 --> 00:15:03,378 La décision préalable matérialise l'opposition des prétentions 176 00:15:03,694 --> 00:15:05,810 entre l'administré et l'administration. 177 00:15:06,140 --> 00:15:10,460 Elle permet donc la décision préalable d'identifier un litige, 178 00:15:10,880 --> 00:15:16,254 et par ricochet, de reconnaître l'existence d'une action en justice 179 00:15:16,272 --> 00:15:17,770 au profit de l'auteur d'une demande. 180 00:15:19,040 --> 00:15:24,490 Par conséquent, bien que la particularité du procès administratif 181 00:15:24,517 --> 00:15:27,830 se manifeste dans la mise en œuvre de cette règle, 182 00:15:28,310 --> 00:15:36,757 le principe ne paraît pas présenter aujourd'hui en lui-même une particulière singularité 183 00:15:37,835 --> 00:15:42,611 Tel est également le cas pour la seconde condition d'une action en justice, 184 00:15:42,738 --> 00:15:44,880 à savoir l'intérêt à agir.