1 00:00:05,792 --> 00:00:10,762 2 : une condition temporelle, le respect des délais de forclusion. 2 00:00:12,480 --> 00:00:13,571 En premier lieu, 3 00:00:13,665 --> 00:00:19,289 la recevabilité d'une demande devant le juge administratif est soumise à un délai franc, 4 00:00:19,750 --> 00:00:23,872 délai franc de droit commun d'une durée de deux mois, 5 00:00:24,400 --> 00:00:30,385 deux mois à compter de la notification ou de la publication de la décision attaquée 6 00:00:31,044 --> 00:00:35,425 ou de la date à laquelle est née une décision implicite de rejet, 7 00:00:35,774 --> 00:00:43,632 conformément aux articles R421-1 et R421-2 du Code de justice administrative. 8 00:00:44,410 --> 00:00:46,644 À l'expiration de ce délai de recours, 9 00:00:46,945 --> 00:00:53,140 le recours à l'encontre de la décision administrative litigieuse est irrecevable. 10 00:00:53,995 --> 00:00:59,938 Cette forclusion du titulaire d'une action en justice produit des effets radicaux. 11 00:01:00,395 --> 00:01:03,938 La décision administrative devient définitive, 12 00:01:04,329 --> 00:01:09,380 ce qui explique que la durée de ce délai soit assez cruciale. 13 00:01:10,112 --> 00:01:13,665 Elle n'a absolument pas été déterminée de manière arbitraire, 14 00:01:13,717 --> 00:01:17,703 puisqu'elle est pensée comme un point d'équilibre 15 00:01:18,094 --> 00:01:21,250 entre des aspirations contradictoires. 16 00:01:21,665 --> 00:01:26,607 C'est-à-dire qu'elle doit à la fois laisser, au titulaire d'une action en justice, 17 00:01:26,945 --> 00:01:32,748 un laps de temps suffisant pour s'interroger sur l'opportunité d'un recours, 18 00:01:33,209 --> 00:01:38,023 sans pour autant bloquer indéfiniment l'action administrative. 19 00:01:39,310 --> 00:01:40,988 À l'expiration du délai de recours, 20 00:01:41,330 --> 00:01:46,004 la recherche d'une stabilité du droit au profit des administrés et de l'administration 21 00:01:46,437 --> 00:01:50,620 prend le pas sur la protection du droit d'agir en justice. 22 00:01:51,665 --> 00:01:55,938 À propos cette fois-ci de la détermination du point de départ du délai de recours, 23 00:01:56,320 --> 00:02:01,021 l'originalité du procès administratif se manifeste une fois de plus. 24 00:02:01,750 --> 00:02:07,030 Seule la publicité d'un acte fait courir le délai à son encontre, 25 00:02:07,416 --> 00:02:10,277 sous réserve qu'elle soit suffisante, 26 00:02:10,682 --> 00:02:14,287 pour permettre aux intéressés de prendre connaissance du contenu de l'acte, 27 00:02:14,781 --> 00:02:17,560 d'en comprendre le sens et les motifs. 28 00:02:18,729 --> 00:02:23,860 Par exemple, pour un acte réglementaire à portée générale et impersonnelle, 29 00:02:24,240 --> 00:02:30,404 sa publication dans un recueil accessible à tout administré est requise. 30 00:02:31,778 --> 00:02:33,515 À l'inverse, ou différemment, 31 00:02:33,840 --> 00:02:37,835 pour un acte individuel à portée particulière et personnelle, 32 00:02:38,122 --> 00:02:43,920 seule une notification au destinataire de l'acte fait courir ce délai. 33 00:02:45,070 --> 00:02:51,100 À cet égard, l'article R421-5 du Code de justice administrative 34 00:02:51,490 --> 00:02:57,105 précise que le délai de recours contre une décision administrative n'est opposable 35 00:02:57,312 --> 00:03:01,872 qu'à la condition d'avoir été mentionné, ainsi que les voies de recours, 36 00:03:02,169 --> 00:03:05,810 dans la notification de la décision. 37 00:03:06,795 --> 00:03:10,941 Autrement dit, si dans la notification d'une décision, 38 00:03:11,350 --> 00:03:16,390 n'est pas fait mention des voies de recours, ou encore du délai de recours, 39 00:03:17,562 --> 00:03:23,529 ce délai est inopposable au destinataire de la décision. 40 00:03:24,644 --> 00:03:33,101 Autrement dit, il pourra exercer un recours au-delà du délai de deux mois. 41 00:03:34,550 --> 00:03:39,623 Toutefois, l'exercice d'une action en justice est soumis, 42 00:03:40,032 --> 00:03:44,640 en second lieu, au respect d'un délai de secours. 43 00:03:45,731 --> 00:03:50,700 En premier lieu, le requérant devra respecter un délai de recours. 44 00:03:51,162 --> 00:03:57,383 En second lieu, il devra respecter ce que l'on a qualifié de délai de secours, 45 00:03:57,821 --> 00:04:03,788 créé par la jurisprudence du Conseil d'État du 13 juillet 2016, Czabaj. 46 00:04:05,195 --> 00:04:12,169 En effet, bien que l'absence d'information sur les voies et délais de recours 47 00:04:12,517 --> 00:04:15,910 rendent le délai de recours inopposable, 48 00:04:16,395 --> 00:04:21,896 le Conseil d'État estime que l'action en justice 49 00:04:22,240 --> 00:04:25,900 doit venir buter sur une autre limite temporelle. 50 00:04:26,980 --> 00:04:29,760 C'est pourquoi, par cet arrêt Czabaj, 51 00:04:29,825 --> 00:04:34,602 le Conseil d'État considère que le principe de sécurité juridique, 52 00:04:35,590 --> 00:04:40,145 qui implique que ne puissent être remises en cause sans conditions de délais, 53 00:04:40,371 --> 00:04:43,068 des situations consolidées par l'effet du temps, 54 00:04:43,614 --> 00:04:48,221 fait obstacle à ce que puisse être contestée indéfiniment 55 00:04:48,630 --> 00:04:55,007 une décision administrative individuelle qui a été notifiée à son destinataire, 56 00:04:55,623 --> 00:05:02,760 ou dont il est établi, à défaut d'une telle notification, que celui-ci en a eu connaissance. 57 00:05:03,850 --> 00:05:08,395 Ainsi, tout en maintenant le principe selon lequel 58 00:05:08,668 --> 00:05:14,324 le délai de recours dont on n'a pas été informé est inopposable, 59 00:05:15,374 --> 00:05:19,708 le Conseil d'État affirme que le destinataire de la décision 60 00:05:19,943 --> 00:05:25,840 ne peut exercer de recours juridictionnel au-delà d'un délai raisonnable. 61 00:05:27,220 --> 00:05:33,340 La durée de ce que le Conseil d'État considère comme une durée raisonnable 62 00:05:33,730 --> 00:05:36,760 varie en fonction des contentieux. 63 00:05:37,331 --> 00:05:43,270 Le plus souvent, on considère qu'un délai raisonnable est un délai d'un an, 64 00:05:44,014 --> 00:05:50,380 un an à compter de la date à laquelle une décision expresse a été notifiée, 65 00:05:51,002 --> 00:05:55,303 ou un an à compter de la date à laquelle il est établi 66 00:05:55,632 --> 00:05:59,460 que le destinataire de la décision en a eu connaissance. 67 00:06:01,472 --> 00:06:05,727 L'accueil fait à cette nouvelle règle processuelle a été pour le moins réservé. 68 00:06:06,480 --> 00:06:09,374 La doctrine critique assez unanimement 69 00:06:10,592 --> 00:06:14,268 la fermeture du prétoire que cette solution favorise, 70 00:06:14,983 --> 00:06:18,564 ce, d'autant plus qu'elle s'inscrit dans un contexte 71 00:06:18,625 --> 00:06:25,717 où la recherche de sécurité juridique conduit à d'autres types de restrictions, 72 00:06:25,727 --> 00:06:26,880 sur lesquelles nous reviendrons. 73 00:06:28,110 --> 00:06:29,458 En dépit de vives critiques, 74 00:06:29,887 --> 00:06:34,927 la solution dégagée par la jurisprudence Czabaj a été étendue, par exemple, 75 00:06:35,237 --> 00:06:38,263 à l'exercice d'un recours administratif préalable obligatoire, 76 00:06:38,663 --> 00:06:44,330 à la contestation d'un titre exécutoire, d'une décision à objet pécuniaire, 77 00:06:44,343 --> 00:06:51,449 d'une autorisation d'urbanisme, ou encore d'une décision implicite de rejet. 78 00:06:53,800 --> 00:06:55,312 Cette dernière extension, 79 00:06:55,327 --> 00:07:01,390 c'est-à-dire l'extension de la jurisprudence Czabaj aux décisions implicites de rejet, 80 00:07:01,741 --> 00:07:09,712 a été accompagnée de précisions quant à la preuve de la connaissance de la décision. 81 00:07:10,296 --> 00:07:15,200 En effet, le Conseil d'État estime que cette connaissance est établie 82 00:07:15,550 --> 00:07:18,983 lorsque l'intéressé a été clairement informé 83 00:07:19,444 --> 00:07:24,752 des conditions de naissance d'une décision implicite lors de la présentation de sa demande, 84 00:07:25,360 --> 00:07:29,590 ou lorsque la décision a par la suite été expressément mentionnée 85 00:07:30,010 --> 00:07:32,560 au cours des échanges avec l'administration. 86 00:07:33,100 --> 00:07:43,901 Par exemple, si vous avez une demande auprès de l'administration, 87 00:07:44,978 --> 00:07:48,180 que celle-ci a fait l'objet d'une décision implicite de rejet, 88 00:07:48,705 --> 00:07:50,776 mais que vous n'aviez pas été informé 89 00:07:51,209 --> 00:07:54,795 des voies et des recours contre une décision implicite de rejet, 90 00:07:56,174 --> 00:07:59,534 en principe le délai de recours vous est inopposable. 91 00:08:00,500 --> 00:08:06,409 En revanche, s'il apparaît par exemple au cours d'échanges avec l'administration 92 00:08:06,729 --> 00:08:10,100 que vous évoquez cette décision implicite de rejet, 93 00:08:10,512 --> 00:08:14,410 cela permet d'attester que vous en avez eu connaissance. 94 00:08:14,931 --> 00:08:20,752 Le délai raisonnable de la jurisprudence Czabaj courra à compter 95 00:08:20,980 --> 00:08:27,054 de la date à laquelle il peut être établi que vous avez eu connaissance de cette décision. 96 00:08:28,970 --> 00:08:36,621 Une fois que les prétentions ont été fixées, il convient de les formaliser. 97 00:08:37,237 --> 00:08:39,950 B : formaliser les prétentions. 98 00:08:41,090 --> 00:08:46,258 La formalisation des prétentions va passer par le respect d'une double condition : 99 00:08:46,785 --> 00:08:49,647 une condition procédurale, tout d'abord, 100 00:08:49,708 --> 00:08:53,840 à savoir le respect de la règle de l'exception de recours parallèles ; 101 00:08:55,129 --> 00:08:58,310 et une condition formelle ensuite, 102 00:08:58,720 --> 00:09:04,280 relative aux règles concernant la présentation du recours. 103 00:09:06,564 --> 00:09:11,468 Commençons, 1, par une condition procédurale : 104 00:09:11,783 --> 00:09:15,778 le respect de la règle relative à l'exception de recours parallèle. 105 00:09:16,640 --> 00:09:19,002 C'est une règle que j'ai déjà évoquée, 106 00:09:19,016 --> 00:09:22,340 et sur laquelle je vais maintenant revenir un peu plus en détail. 107 00:09:23,120 --> 00:09:25,990 En effet, on peut opposer une fin de non-recevoir, 108 00:09:26,315 --> 00:09:29,637 c'est-à-dire considérer qu'un recours est irrecevable, 109 00:09:30,094 --> 00:09:33,505 en raison de l'existence d'un recours parallèle. 110 00:09:34,461 --> 00:09:38,207 En d'autres termes et au 19e siècle, 111 00:09:38,578 --> 00:09:44,301 on forge cette règle pour interdire au titulaire d'une action en justice 112 00:09:44,757 --> 00:09:49,223 de former un recours pour excès de pouvoir, devant le juge administratif, 113 00:09:49,290 --> 00:09:53,510 pour obtenir un résultat qu'il aurait pu atteindre 114 00:09:53,585 --> 00:09:56,442 par une autre voie de recours plus naturelle. 115 00:09:57,430 --> 00:10:02,084 Née au 19e siècle, il faut bien comprendre que cette règle répond aux exigences de son temps 116 00:10:02,420 --> 00:10:07,792 puisqu'elle conduit à faire prévaloir une conception restrictive du recours 117 00:10:07,825 --> 00:10:08,810 pour excès de pouvoir, 118 00:10:09,190 --> 00:10:14,672 par crainte que la création de cette voie de droit, à cette époque, 119 00:10:14,997 --> 00:10:20,437 ne vienne concurrencer de manière excessive les voies de recours dites ordinaires. 120 00:10:22,536 --> 00:10:26,200 L'irrecevabilité, fondée sur l'existence d'un recours parallèle, 121 00:10:26,500 --> 00:10:31,780 visait à compenser l'aisance avec laquelle un administré peut déclencher 122 00:10:32,484 --> 00:10:35,560 un contrôle juridictionnel grâce à un recours pour excès de pouvoir. 123 00:10:37,063 --> 00:10:43,630 En somme, un recours parallèle est une action directe susceptible 124 00:10:44,127 --> 00:10:49,778 d'aboutir au même résultat pratique individuel que le recours pour excès de pouvoir. 125 00:10:51,620 --> 00:10:56,120 Cette définition générale peut sembler toujours d'actualité ; 126 00:10:56,451 --> 00:10:59,712 néanmoins, le champ d'application, 127 00:10:59,727 --> 00:11:04,640 et plus fondamentalement la raison d'être de la règle de l'exception de recours parallèle, 128 00:11:04,974 --> 00:11:08,540 paraît avoir considérablement évolué au cours du 20e siècle. 129 00:11:10,010 --> 00:11:14,649 En effet, jugée très en recul dès le début du 20e siècle 130 00:11:14,658 --> 00:11:17,614 en raison du dynamisme du contentieux de l'excès de pouvoir, 131 00:11:18,110 --> 00:11:21,082 qui avait donc largement perdu son caractère subsidiaire, 132 00:11:21,821 --> 00:11:28,610 force est de constater que la fin de non-recevoir tirée de l'existence d'un recours parallèle 133 00:11:29,021 --> 00:11:33,020 connaît un certain renouveau depuis la fin des années 80. 134 00:11:33,950 --> 00:11:38,644 Cette fin de non-recevoir peut désormais être invoquée à l'encontre de tout recours, 135 00:11:39,294 --> 00:11:41,171 y compris de pleine juridiction, 136 00:11:41,783 --> 00:11:45,540 exercé à la place d'une autre voie de droit prévue par le droit positif. 137 00:11:46,362 --> 00:11:53,237 Plusieurs exemples récents attestent de la vivacité de cette fin de non-recevoir. 138 00:11:54,560 --> 00:11:59,680 Voyez, par exemple, un arrêt du Conseil d'État du 1er juillet 2015, Département du Nord. 139 00:12:00,898 --> 00:12:04,250 Initialement pensée pour contenir le recours pour excès de pouvoir, 140 00:12:04,610 --> 00:12:08,300 la fin de non-recevoir tirée de l'existence d'un recours parallèle 141 00:12:08,649 --> 00:12:15,449 apparaît désormais comme une charge qui contraint le titulaire d'une action en justice, 142 00:12:15,807 --> 00:12:22,150 à choisir la voie de droit appropriée, eu égard au litige en cause. 143 00:12:24,752 --> 00:12:27,650 Passons, 2, à la condition formelle. 144 00:12:27,948 --> 00:12:29,741 2 : une condition formelle ; 145 00:12:30,065 --> 00:12:33,990 le respect des règles relatives à la présentation du recours. 146 00:12:35,680 --> 00:12:40,094 Il existe trois types de règles relatives à la présentation du recours : 147 00:12:40,494 --> 00:12:42,432 celles relatives à la rédaction, 148 00:12:42,743 --> 00:12:46,840 celles relatives au dépôt et celles relatives au contenu du recours. 149 00:12:47,727 --> 00:12:52,018 En premier lieu, les règles de forme relatives à la rédaction du recours 150 00:12:52,390 --> 00:12:55,449 sont aussi nombreuses que simples à satisfaire. 151 00:12:56,541 --> 00:13:02,997 Conformément aux articles R411-1 et R412-1 du Code de justice administrative, 152 00:13:03,364 --> 00:13:09,421 la requête doit préciser le nom et le domicile des parties, de manière exacte et complète, 153 00:13:09,854 --> 00:13:11,520 être signée par le requérant, 154 00:13:11,557 --> 00:13:16,197 et être accompagnée de la production de la décision contestée. 155 00:13:17,054 --> 00:13:22,051 Par ailleurs, un arrêt du Conseil d'État du 22 novembre 1985, 156 00:13:22,127 --> 00:13:27,940 Quillevère, rappelle que l'usage de la langue française est obligatoire 157 00:13:28,061 --> 00:13:33,948 pour l'écriture d'une requête, ainsi que, par ailleurs, 158 00:13:33,962 --> 00:13:39,552 la production de copies de la requête en nombre égal à celui des autres parties, 159 00:13:40,075 --> 00:13:41,722 augmentées de deux. 160 00:13:42,795 --> 00:13:48,268 L'idée ici est de comprendre qu'il y a donc plusieurs conditions formelles 161 00:13:48,277 --> 00:13:49,910 qui doivent être respectées. 162 00:13:50,522 --> 00:13:56,828 Les premières sont énoncées aux articles R411-1 et R412-1. 163 00:13:57,487 --> 00:14:00,220 La deuxième, à savoir l'usage de la langue française, 164 00:14:00,635 --> 00:14:02,677 est rappelée par la jurisprudence Quillevère. 165 00:14:03,105 --> 00:14:07,390 Et la troisième, relative à la production de copies et de la requête, 166 00:14:07,840 --> 00:14:13,900 est rappelée à l'article R411-3 du Code de justice administrative. 167 00:14:14,672 --> 00:14:17,011 L'objectif de l'ensemble de ces règles de forme 168 00:14:17,115 --> 00:14:20,940 est véritablement la clarté du débat contentieux. 169 00:14:22,141 --> 00:14:31,760 En second lieu, vous devez saisir la juridiction par le dépôt ou l'envoi par courrier, 170 00:14:32,310 --> 00:14:36,536 avec ou sans accusé de réception, du recours auprès du greffe, 171 00:14:37,200 --> 00:14:42,451 articles R413-à 611-1 du Code de justice administrative. 172 00:14:43,308 --> 00:14:50,051 La date de dépôt ou de l'arrivée marque l'enregistrement de la requête 173 00:14:50,117 --> 00:14:51,854 auprès de la juridiction, 174 00:14:52,178 --> 00:14:56,823 et permet de vérifier le respect du délai de recours, 175 00:14:57,251 --> 00:15:03,040 notamment grâce au certificat délivré par le greffier en chef, 176 00:15:03,520 --> 00:15:06,381 qui atteste de la date d'arrivée de la requête, 177 00:15:06,611 --> 00:15:11,510 article R413-6 du Code de justice administrative. 178 00:15:13,340 --> 00:15:19,077 Dès 2005, une expérimentation a été menée au sujet de la téléprocédure, 179 00:15:19,310 --> 00:15:26,037 et a permis l'introduction par voie électronique de certaines requêtes 180 00:15:26,042 --> 00:15:28,640 devant les juridictions administratives. 181 00:15:29,327 --> 00:15:33,195 À bien des égards, il semble que cette modalité, la téléprocédure, 182 00:15:33,628 --> 00:15:37,308 préfigure sans doute ce que sera dans un avenir assez proche 183 00:15:37,689 --> 00:15:41,540 la forme habituelle du contentieux administratif. 184 00:15:42,250 --> 00:15:45,896 En effet, ce dispositif a été pérennisé 185 00:15:46,235 --> 00:15:52,340 au terme d'une expérimentation menée avec succès depuis 2012. 186 00:15:54,830 --> 00:16:00,770 À cet égard, Télérecours, c'est-à-dire l'application informatique 187 00:16:00,898 --> 00:16:04,936 par laquelle une requête peut être adressée à la juridiction administrative, 188 00:16:05,331 --> 00:16:13,632 est obligatoire pour certaines catégories de requérants, énumérées à l'article R414-1. 189 00:16:15,317 --> 00:16:16,828 A même été créé, depuis, 190 00:16:17,143 --> 00:16:22,254 un téléservice déployé dans les juridictions depuis le 30 novembre 2016, 191 00:16:22,696 --> 00:16:24,682 appelé Télérecours citoyen, 192 00:16:25,000 --> 00:16:30,658 qui permet cette fois-ci aux personnes privées de saisir 193 00:16:31,487 --> 00:16:34,385 la juridiction administrative via Télérecours. 194 00:16:35,435 --> 00:16:41,952 En dernier lieu, l'article R411-1 impose, à peine d'irrecevabilité de la requête, 195 00:16:42,437 --> 00:16:45,976 que son auteur expose des faits et moyens 196 00:16:46,385 --> 00:16:49,660 à l'appui de l'énoncé des conclusions qu'il soumet au juge. 197 00:16:50,380 --> 00:16:55,477 Autrement dit, l'article R411-1 pose une exigence de motivation 198 00:16:55,774 --> 00:17:00,060 quant au contenu de la requête adressée à la justice administrative. 199 00:17:00,898 --> 00:17:05,350 À bien des égards, cette exigence de motivation est importante, 200 00:17:05,425 --> 00:17:10,282 au point que de nombreux développements vont lui être consacrés par la suite.