1 00:00:05,790 --> 00:00:09,270 B : l'interprétation des conclusions. 2 00:00:11,664 --> 00:00:15,168 En effet, l'interprétation des conclusions est une tâche 3 00:00:15,216 --> 00:00:17,280 qui revient aux juges, 4 00:00:17,920 --> 00:00:22,992 juges qui jouent à cet égard un rôle particulièrement crucial. 5 00:00:24,096 --> 00:00:29,660 À cet égard, le juge administratif s'astreint comme le juge judiciaire 6 00:00:29,990 --> 00:00:34,040 à une neutralité vis-à-vis des conclusions. 7 00:00:34,430 --> 00:00:37,730 Dans un certain sens, le juge est encadré, 8 00:00:38,090 --> 00:00:40,528 contraint dans l'exercice de son office 9 00:00:40,592 --> 00:00:43,216 par les conclusions présentées par les parties. 10 00:00:44,016 --> 00:00:49,370 Toutefois, quelques aménagements nous le verrons, tempèrent ce constat. 11 00:00:50,390 --> 00:00:52,624 Commençons par un rappel du principe ; 12 00:00:52,992 --> 00:00:54,592 le principe est net, 13 00:00:55,184 --> 00:01:00,560 c'est l'interdiction de statuer infra ou ultra ou extra petita, 14 00:01:01,136 --> 00:01:03,984 c'est-à-dire moins que les conclusions, 15 00:01:04,432 --> 00:01:08,270 plus que les conclusions ou autre chose que les conclusions. 16 00:01:08,900 --> 00:01:12,464 La subordination du juge aux conclusions des parties 17 00:01:12,810 --> 00:01:17,216 interdit donc de statuer au-delà de ce qui est demandé, 18 00:01:18,512 --> 00:01:21,920 mais également en deçà de ce qui est demandé, 19 00:01:21,984 --> 00:01:25,536 ou à côté de ce qui est demandé. 20 00:01:26,240 --> 00:01:29,930 Cette prohibition, cette triple prohibition en quelque sorte, 21 00:01:30,784 --> 00:01:33,904 peut conduire parfois à des solutions 22 00:01:34,320 --> 00:01:41,024 que l'on peut juger irritantes pour les parties et même pour le juge. 23 00:01:41,712 --> 00:01:47,960 Par exemple, lorsqu'il est saisi d'une demande d'annulation partielle 24 00:01:48,200 --> 00:01:54,352 d'une décision et que le juge relève l'incompétence de l'auteur de l'acte, 25 00:01:54,860 --> 00:01:58,144 le problème est que le juge n'est pas autorisé 26 00:01:58,160 --> 00:02:00,144 à annuler la totalité de l'acte, 27 00:02:01,152 --> 00:02:03,296 puisque cela ne lui a pas été demandé, 28 00:02:04,120 --> 00:02:06,560 puisque le vice d'incompétence 29 00:02:06,608 --> 00:02:08,992 n'affecte pas que certaines dispositions de l'acte. 30 00:02:09,710 --> 00:02:11,824 Le vice d'incompétence de l'auteur de l'acte 31 00:02:12,016 --> 00:02:14,352 va affecter la totalité de cet acte. 32 00:02:14,730 --> 00:02:19,024 Donc lorsque le requérant forme une demande d'annulation partielle 33 00:02:19,376 --> 00:02:21,888 sur des moyens, 34 00:02:22,040 --> 00:02:23,424 grâce à des arguments 35 00:02:23,472 --> 00:02:26,544 qui permettent en réalité d'annuler la totalité de l'acte, 36 00:02:26,928 --> 00:02:30,704 et bien le juge doit se résigner 37 00:02:31,250 --> 00:02:33,728 à ne pas annuler cet acte, 38 00:02:34,048 --> 00:02:39,860 puisque ne lui a pas été demandé une annulation totale de l'acte. 39 00:02:40,460 --> 00:02:41,760 Donc dans cette perspective, 40 00:02:41,840 --> 00:02:44,400 le juge va être assujetti à la demande 41 00:02:44,640 --> 00:02:49,056 et va se résigner à laisser subsister dans l'ordonnancement juridique 42 00:02:49,456 --> 00:02:52,480 des dispositions qu'il sait illégales. 43 00:02:53,060 --> 00:02:57,744 Autre exemple de cette soumission en quelque sorte du juge 44 00:02:57,824 --> 00:03:01,456 par rapport aux demandes formulées par les parties : 45 00:03:02,432 --> 00:03:04,448 saisi d'une demande d'annulation 46 00:03:04,704 --> 00:03:09,424 de certaines dispositions indivisibles du reste de la décision, 47 00:03:09,770 --> 00:03:14,032 le juge ne peut accueillir cette demande, 48 00:03:14,304 --> 00:03:19,460 car la mesure qu'il prendrait dépasserait le cadre de ses conclusions. 49 00:03:19,760 --> 00:03:20,432 C'est-à-dire, 50 00:03:20,480 --> 00:03:24,192 lorsque le juge est saisi d'une demande d'annulation 51 00:03:24,224 --> 00:03:26,288 de certaines dispositions indivisibles 52 00:03:26,480 --> 00:03:30,048 c'est-à-dire dont l'annulation entraînerait la nantissement 53 00:03:30,816 --> 00:03:36,016 de la totalité de l'acte, le juge ne pourra pas l'accueillir, 54 00:03:36,240 --> 00:03:38,224 même si elle est fondée, 55 00:03:39,056 --> 00:03:43,200 car la mesure qu'il prendrait dépasserait le cadre des conclusions, 56 00:03:43,340 --> 00:03:46,944 c'est-à-dire que l'ensemble de l'acte serait annulé 57 00:03:47,232 --> 00:03:51,350 alors que la décision n'est que partiellement contestée. 58 00:03:52,880 --> 00:03:57,620 Ces solutions peuvent sans doute procurer un sentiment d'insatisfaction 59 00:03:58,100 --> 00:04:02,900 si le demandeur avait eu conscience de ce qu'il pouvait obtenir, 60 00:04:03,800 --> 00:04:05,456 c'est-à-dire s'il avait eu conscience 61 00:04:05,504 --> 00:04:09,248 qu'il pouvait obtenir l'annulation totale de l'acte. 62 00:04:09,680 --> 00:04:14,144 L'intervention du juge aurait ensuite été bien plus efficace. 63 00:04:14,870 --> 00:04:15,904 En d'autres termes, 64 00:04:16,096 --> 00:04:21,200 tant les intérêts du requérant que la légalité auraient été mieux servis. 65 00:04:22,176 --> 00:04:23,920 Toutefois, il faut bien comprendre 66 00:04:24,240 --> 00:04:27,776 que la neutralité du juge au regard des conclusions 67 00:04:28,160 --> 00:04:31,664 est consubstantielle à sa qualité de tiers. 68 00:04:32,270 --> 00:04:34,160 Le juge est un tiers, 69 00:04:34,416 --> 00:04:38,144 est un arbitre entre des intérêts contraires, 70 00:04:38,416 --> 00:04:43,872 ce qui lui interdit de s'autosaisir d'une question. 71 00:04:46,140 --> 00:04:53,456 Il n'en reste pas moins que cette idée de neutralité du juge 72 00:04:53,680 --> 00:04:56,580 peut être nuancée, peut être assouplie. 73 00:04:57,330 --> 00:04:59,536 En effet, la neutralité du juge 74 00:04:59,552 --> 00:05:01,830 par rapport aux conclusions n'est pas absolue. 75 00:05:02,430 --> 00:05:07,152 Tout d'abord, lorsqu'il interprète les conclusions, 76 00:05:07,440 --> 00:05:10,656 le juge peut être amené à les réorienter. 77 00:05:11,472 --> 00:05:15,570 Par exemple, lorsqu'une requête est formée contre plusieurs décisions, 78 00:05:16,050 --> 00:05:20,368 la demande est dirigée et regardée comme dirigée contre celle 79 00:05:20,784 --> 00:05:25,590 qui constitue l'objet véritable de la contestation. 80 00:05:27,990 --> 00:05:33,104 Dans d'autres cas, le juge va aller au-delà de l'interprétation 81 00:05:33,152 --> 00:05:37,500 et parfois aller jusqu'à reformuler certaines conclusions. 82 00:05:38,368 --> 00:05:43,530 Par exemple, une requête qui est appelée à tort un recours en annulation 83 00:05:44,032 --> 00:05:49,344 peut être requalifiée en recours en appréciation de validité. 84 00:05:51,440 --> 00:05:52,608 Il faut bien l'admettre, 85 00:05:53,008 --> 00:05:59,060 rien ne contraint le juge d'apporter cette aide aux parties. 86 00:06:00,300 --> 00:06:02,880 À bien des égards, il s'agit d'une pratique, 87 00:06:03,520 --> 00:06:05,968 pratique mise en oeuvre par le juge, 88 00:06:06,272 --> 00:06:09,584 lorsqu'à la lecture des écritures du requérant, 89 00:06:09,800 --> 00:06:14,360 il comprend l'objet véritable des conclusions portées devant lui 90 00:06:15,280 --> 00:06:20,760 et qu'il estime que le requérant ne les a pas correctement exprimées. 91 00:06:21,140 --> 00:06:24,530 Il faut bien ici prendre en considération la réalité suivante : 92 00:06:24,860 --> 00:06:27,568 beaucoup de requêtes, au moins en première instance, 93 00:06:27,950 --> 00:06:33,104 sont présentées sans le ministère d'un avocat devant le juge administratif, 94 00:06:33,168 --> 00:06:36,440 ce qui explique à bien des égards la bienveillance 95 00:06:36,860 --> 00:06:40,720 dont le juge administratif peut faire preuve à l'égard des parties 96 00:06:41,060 --> 00:06:46,760 en interprétant, voire en reformulant certaines de leurs conclusions, 97 00:06:46,960 --> 00:06:51,616 pour qu'elles produisent l'effet recherché par les parties 98 00:06:51,952 --> 00:06:53,488 et que le juge comprend. 99 00:06:54,690 --> 00:06:58,576 Il existe à côté de cette marge de manoeuvre, 100 00:06:58,608 --> 00:07:03,056 qui réside dans l'interprétation et la reformulation des conclusions, 101 00:07:03,600 --> 00:07:10,064 de véritables dérogations à l'interdiction de statuer ultra petita. 102 00:07:10,740 --> 00:07:15,184 Avant de revenir sur cette dérogation légale et jurisprudentielle, 103 00:07:15,450 --> 00:07:16,672 il convient de préciser 104 00:07:17,360 --> 00:07:20,576 tout d'abord que le juge se reconnaît des pouvoirs propres, 105 00:07:21,376 --> 00:07:25,888 des pouvoirs propres qu'il s'autorise à mettre en oeuvre d'office, 106 00:07:26,610 --> 00:07:29,550 c'est-à-dire indépendamment des conclusions des parties. 107 00:07:30,064 --> 00:07:30,688 Par exemple, 108 00:07:31,136 --> 00:07:36,080 si une partie ne demande pas au juge de supprimer les passages injurieux 109 00:07:36,656 --> 00:07:41,312 ou diffamatoires qui figurent dans les mémoires de son adversaire, 110 00:07:41,520 --> 00:07:45,728 le juge peut d'office procéder à cette suppression. 111 00:07:46,200 --> 00:07:51,150 Autre exemple, un défendeur n'a pas besoin de demander au juge 112 00:07:51,660 --> 00:07:56,770 que soit infligé à son adversaire une amende pour recours abusif, 113 00:07:57,120 --> 00:08:01,290 il peut d'office mettre en œuvre ce pouvoir propre. 114 00:08:01,620 --> 00:08:03,536 Il en va de même, dernier exemple, 115 00:08:04,368 --> 00:08:09,240 pour la modulation dans le temps des effets d'une annulation contentieuse. 116 00:08:10,950 --> 00:08:12,832 À côté de ses pouvoirs propres, 117 00:08:13,360 --> 00:08:15,104 que le juge peut donc mettre en oeuvre 118 00:08:15,136 --> 00:08:17,100 indépendamment des conclusions des parties, 119 00:08:17,456 --> 00:08:21,584 il convient d'analyser d'une part des dérogations légales 120 00:08:21,872 --> 00:08:24,192 à l'interdiction de statuer ultra petita, 121 00:08:24,496 --> 00:08:28,832 et d'autre part des dérogations jurisprudentielles 122 00:08:29,152 --> 00:08:31,584 à l'interdiction de statuer ou ultra petita. 123 00:08:32,448 --> 00:08:36,384 Commençons d'une part par des dérogations légales 124 00:08:36,976 --> 00:08:39,790 à l'interdiction de statuer ultra petita. 125 00:08:42,620 --> 00:08:49,880 Alors qu'initialement l'injonction devait être sollicitée par les parties, 126 00:08:50,300 --> 00:08:58,048 la loi du 23 mars 2019 a attribué au juge un pouvoir d'injonction d'office, 127 00:08:58,670 --> 00:09:02,384 c'est-à-dire que le juge peut d'office 128 00:09:02,720 --> 00:09:05,392 mettre en œuvre son pouvoir d'injonction, 129 00:09:05,744 --> 00:09:09,984 qu'il s'agisse par exemple de prendre une mesure dans un sens déterminé, 130 00:09:10,480 --> 00:09:15,200 conformément à l'article L911-1 du Code de justice administrative, 131 00:09:15,744 --> 00:09:18,976 ou qu'il s'agisse de réexaminer la demande 132 00:09:19,216 --> 00:09:24,560 conformément à l'article L911-2 du Code de justice administrative. 133 00:09:25,900 --> 00:09:28,592 L'astreinte, qui est susceptible d'accompagner 134 00:09:28,848 --> 00:09:30,384 de telles mesures d'injonction, 135 00:09:30,560 --> 00:09:34,960 n'est plus elle non plus subordonnée à une demande des parties. 136 00:09:35,550 --> 00:09:40,784 La loi du 23 mars 2019 permet désormais aux juridictions 137 00:09:41,248 --> 00:09:47,712 de prononcer une astreinte d'office conformément à l'article L911-3 138 00:09:48,032 --> 00:09:49,872 du Code de justice administrative. 139 00:09:50,896 --> 00:09:53,376 Aux côtés de ces dérogations légales 140 00:09:53,664 --> 00:09:57,248 au principe de l'interdiction de statuer ultra petita, 141 00:09:57,568 --> 00:10:02,450 il existe d'autre part des dérogations jurisprudentielle à cette interdiction. 142 00:10:03,620 --> 00:10:06,860 En effet, dans certains contentieux de pleine juridiction, 143 00:10:07,250 --> 00:10:13,440 le juge va s'autoriser à sortir du cadre du litige qui lui est soumis. 144 00:10:14,096 --> 00:10:16,880 C'est le cas par exemple en matière électorale. 145 00:10:17,728 --> 00:10:19,152 Prenons la situation suivante : 146 00:10:19,744 --> 00:10:23,408 alors même que les requérants se sont contentés de réclamer 147 00:10:23,440 --> 00:10:25,856 l'annulation de l'élection de certains candidats, 148 00:10:26,380 --> 00:10:28,416 ou se sont contentés 149 00:10:28,784 --> 00:10:32,288 de réclamer l'annulation de l'un des tours du scrutin, 150 00:10:32,736 --> 00:10:38,304 le juge a la possibilité d'annuler l'intégralité des opérations électorales. 151 00:10:38,576 --> 00:10:42,350 Il a aussi la possibilité d'annuler de déclarer un candidat inéligible 152 00:10:42,770 --> 00:10:46,576 ou encore d'annuler l'élection d'un autre candidat 153 00:10:46,800 --> 00:10:49,730 alors qu'elle n'avait pas été contestée. 154 00:10:50,000 --> 00:10:53,480 Donc, vous le voyez, cette jurisprudence montre la liberté 155 00:10:54,020 --> 00:10:57,984 dont jouit le juge en matière électorale 156 00:10:58,032 --> 00:11:00,770 par rapport aux conclusions qui lui sont soumises. 157 00:11:01,940 --> 00:11:05,296 On trouve également des manifestations d'une telle liberté 158 00:11:05,328 --> 00:11:06,800 dans d'autres contentieux, 159 00:11:07,280 --> 00:11:10,624 comme par exemple le contentieux des édifices menaçant ruine, 160 00:11:10,992 --> 00:11:14,592 où le juge peut ordonner la réparation de l'immeuble, 161 00:11:14,960 --> 00:11:19,120 alors que les parties ne l'ont pas nécessairement demandée. 162 00:11:20,470 --> 00:11:21,904 Dans toutes ces hypothèses, 163 00:11:22,160 --> 00:11:24,960 l'entorse à l'interdiction de statuer ultra petita 164 00:11:25,008 --> 00:11:30,816 résulte de l'office particulier du juge du plein contentieux en quelque sorte. 165 00:11:31,420 --> 00:11:33,616 Il appartient au juge de plein contentieux, 166 00:11:34,048 --> 00:11:38,768 non seulement de régler le litige qui lui est soumis, 167 00:11:39,088 --> 00:11:44,672 mais aussi d'apporter une solution à la situation litigieuse 168 00:11:45,024 --> 00:11:49,936 qui dépasse parfois le cadre délimité par les parties. 169 00:11:50,336 --> 00:11:53,984 En quelque sorte, pour que son intervention soit utile, 170 00:11:54,272 --> 00:11:58,848 pour qu'elle change concrètement la situation litigieuse entre les parties, 171 00:11:59,200 --> 00:12:02,432 et bien le juge s'autorise à dépasser 172 00:12:03,008 --> 00:12:08,560 en certains cas le cadre soumis à ce dernier par les parties. 173 00:12:11,056 --> 00:12:15,024 Cet argument de l'efficacité de l'intervention du juge 174 00:12:15,520 --> 00:12:17,152 peut tout de même être discuté, 175 00:12:17,328 --> 00:12:22,336 puisqu'en effet, si on tenait cet argument jusqu'à son terme, 176 00:12:22,608 --> 00:12:26,032 il impliquerait une généralisation d'ultra petita, 177 00:12:26,224 --> 00:12:27,664 quels que soient les contentieux. 178 00:12:27,800 --> 00:12:31,040 On pourrait considérer que même en excès de pouvoir, 179 00:12:31,370 --> 00:12:33,456 l'efficacité de l'intervention du juge 180 00:12:33,648 --> 00:12:37,632 suppose parfois qu'il aille au-delà de ce que lui demandent les parties. 181 00:12:37,900 --> 00:12:40,176 Souvenez-vous de l'exemple que je vous ai donné 182 00:12:40,240 --> 00:12:42,752 au sujet d'une demande d'annulation partielle : 183 00:12:43,040 --> 00:12:46,112 on pourrait considérer que le juge n'est pas contraint 184 00:12:46,528 --> 00:12:48,016 par les conclusions des parties 185 00:12:48,192 --> 00:12:51,552 et qu'il peut prononcer une annulation totale d'un acte 186 00:12:51,616 --> 00:12:53,040 lorsque cela est possible. 187 00:12:53,210 --> 00:12:57,980 Bien que les parties ne lui ait demandé qu'une annulation partielle, 188 00:12:58,670 --> 00:13:03,720 c'est sans doute la limite de l'argument de l'efficacité, 189 00:13:03,744 --> 00:13:07,136 donc cette limite à l'argument de l'efficacité 190 00:13:07,280 --> 00:13:12,880 qui explique pourquoi les dérogations ultra petita restent rares. 191 00:13:15,520 --> 00:13:16,336 Dans ce contexte, 192 00:13:16,944 --> 00:13:19,776 la reconnaissance d'un pouvoir général d'ultra petita 193 00:13:19,808 --> 00:13:24,160 en faveur du juge en matière contractuelle, tranche singulièrement. 194 00:13:24,752 --> 00:13:27,344 Reconnu dans un premier temps au juge, 195 00:13:27,392 --> 00:13:30,800 je dirai au juge des référés précontractuels, 196 00:13:31,168 --> 00:13:37,472 il convient de souligner que le juge du contrat a un pouvoir très large, 197 00:13:38,128 --> 00:13:41,984 assez exorbitant par rapport aux conclusions 198 00:13:42,064 --> 00:13:44,176 qui lui sont soumises par les parties. 199 00:13:44,736 --> 00:13:48,280 Tel est le cas lorsqu'il est juge de plein contentieux, 200 00:13:48,610 --> 00:13:56,990 saisi par les parties ou saisi par un tiers à nouveau. 201 00:13:58,112 --> 00:14:03,568 Cette jurisprudence, Commune de Béziers 1 et 2 pour l'essentiel, 202 00:14:04,030 --> 00:14:05,632 ont été justifiées par l'idée 203 00:14:05,680 --> 00:14:08,864 que l'intervention du juge du contrat devait être efficace 204 00:14:09,328 --> 00:14:12,448 et qu'il devait donc être doté de larges pouvoirs, 205 00:14:12,912 --> 00:14:16,400 qui allaient au-delà de ce qui lui avait été demandé par les parties. 206 00:14:17,024 --> 00:14:19,264 Toute la difficulté c'est qu'à nouveau, 207 00:14:19,312 --> 00:14:22,176 cet argument de l'efficacité de l'intervention du juge 208 00:14:23,648 --> 00:14:27,184 n'est pas limité au contentieux contractuel 209 00:14:27,392 --> 00:14:31,728 et on cerne assez mal ce qui devrait contraindre le juge 210 00:14:31,776 --> 00:14:33,072 dans d'autres contentieux 211 00:14:33,440 --> 00:14:38,608 à s'en tenir à l'interdiction traditionnelle de statuer ultra petita.