1 00:00:05,560 --> 00:00:08,000 B : les intervenants.  2 00:00:08,930 --> 00:00:13,700 L’intervention est l’acte par lequel une personne qui n’est pas une 3 00:00:13,900 --> 00:00:16,880 partie est introduite dans l’instance. 4 00:00:17,390 --> 00:00:20,630 Dans cette perspective, l’intervention est considérée comme 5 00:00:20,830 --> 00:00:25,430 un incident de procédure, régie par l’article R.632-1 du 6 00:00:25,630 --> 00:00:27,290 Code de justice administrative. 7 00:00:27,490 --> 00:00:32,420 L’intervention permet à une personne de se joindre à une instance dans 8 00:00:32,620 --> 00:00:36,740 laquelle elle n’est pas une partie, en vue de soutenir les conclusions 9 00:00:36,940 --> 00:00:39,080 du demandeur ou celle du défendeur. 10 00:00:42,140 --> 00:00:47,510 Il existe ainsi des interventions en demande ou des interventions 11 00:00:47,710 --> 00:00:48,470 en défense. 12 00:00:49,370 --> 00:00:54,080 Cette intervention peut d’ailleurs résulter de la propre volonté d’une 13 00:00:54,280 --> 00:00:58,670 personne extérieure à l’instance ou résulter de la volonté d’une 14 00:00:58,870 --> 00:01:00,410 partie originaire. 15 00:01:01,130 --> 00:01:04,760 En d’autres termes, une intervention au procès administratif peut être 16 00:01:04,960 --> 00:01:06,940 volontaire ou forcée. 17 00:01:07,140 --> 00:01:11,720 Donc, il convient de distinguer très nettement ces deux formes 18 00:01:11,920 --> 00:01:12,680 d’intervention. 19 00:01:12,880 --> 00:01:18,080 Commençons, en premier lieu  par l’intervention dite volontaire. 20 00:01:18,770 --> 00:01:23,780 Il y a intervention volontaire lorsqu’un tiers à l’instance, 21 00:01:23,990 --> 00:01:28,130 désireux de préserver certains intérêts, demande au juge 22 00:01:28,370 --> 00:01:31,760 l’autorisation de participer à cette instance. 23 00:01:32,240 --> 00:01:36,740 Cela peut être le cas d’une association de défense des étrangers, 24 00:01:36,950 --> 00:01:41,750 qui souhaite intervenir au soutien d’un requérant contestant la mesure 25 00:01:41,950 --> 00:01:43,820 d’éloignement prise à son encontre. 26 00:01:44,210 --> 00:01:49,670 Il peut s’agir également d’une commune qui souhaite intervenir 27 00:01:49,870 --> 00:01:53,390 au soutien de l’État, pour justifier une déclaration 28 00:01:53,590 --> 00:01:55,790 d’utilité publique prise à son profit. 29 00:01:55,990 --> 00:02:02,150 Tel peut encore être le cas d’un syndicat qui souhaite intervenir 30 00:02:02,350 --> 00:02:06,500 au soutien d’un agent qui conteste une sanction disciplinaire. 31 00:02:07,460 --> 00:02:12,680 Tout l’intérêt d’une intervention est, en principe, d’enrichir la qualité 32 00:02:12,880 --> 00:02:16,130 du débat contentieux, puisque l’intervenant peut parfois 33 00:02:16,330 --> 00:02:19,880 invoquer des arguments spécifiques, produire des informations 34 00:02:20,080 --> 00:02:24,410 supplémentaires ou venir préciser certains éléments du débat. 35 00:02:24,920 --> 00:02:29,480 Il peut même arriver que l’intervenant parvienne à mieux justifier une 36 00:02:29,680 --> 00:02:33,830 prétention, que la partie au soutien de laquelle il intervient. 37 00:02:34,700 --> 00:02:38,300 Sur un plan plus symbolique, la présence d’un intervenant n’est 38 00:02:38,500 --> 00:02:39,830 pas neutre pour le requérant. 39 00:02:40,430 --> 00:02:45,440 Quand un intervenant intervient précisément en demande, 40 00:02:45,640 --> 00:02:50,870 l’intervenant vient au soutien du requérant, lequel ne se trouve 41 00:02:51,070 --> 00:02:55,850 plus seul face à une administration puissante et une justice qui peut 42 00:02:56,050 --> 00:02:57,770 être impressionnante. 43 00:02:58,820 --> 00:03:04,280 En principe, pour que sa demande soit admise, l’intervenant volontaire 44 00:03:04,480 --> 00:03:07,670 doit justifier d’un intérêt à intervenir. 45 00:03:08,540 --> 00:03:15,500 Selon un arrêt de section OFPRA, cet intervenant doit se prévaloir 46 00:03:15,700 --> 00:03:21,500 d’un intérêt suffisant eu égard à la nature et à l’objet du litige. 47 00:03:22,130 --> 00:03:26,570 Pour devenir un intervenant volontaire au cours d’un procès administratif, 48 00:03:26,990 --> 00:03:31,940 il convient de se prévaloir d’un intérêt suffisant eu égard à la 49 00:03:32,140 --> 00:03:35,570 nature et à l’objet du litige, conformément à la jurisprudence 50 00:03:35,770 --> 00:03:37,910 du 25 juillet 2013, OFPRA. 51 00:03:39,060 --> 00:03:44,190 En principe, un intervenant volontaire se borne à appuyer les prétentions 52 00:03:44,390 --> 00:03:48,360 de l’une ou l’autre des parties puisque le procès doit demeurer 53 00:03:48,560 --> 00:03:50,790 entre les mains des parties. 54 00:03:51,330 --> 00:03:55,200 Dans ce premier cas, l’intervention est dite accessoire. 55 00:03:55,770 --> 00:04:00,240 Mais par exception, l’intervenant peut également faire valoir des 56 00:04:00,440 --> 00:04:01,440 conclusions propres. 57 00:04:01,800 --> 00:04:05,970 Et dans ce second cas, l’intervention est dite principale. 58 00:04:06,660 --> 00:04:10,710 Premièrement et, en principe, l’intervention volontaire est 59 00:04:10,980 --> 00:04:11,740 accessoire. 60 00:04:12,300 --> 00:04:16,410 En principe, j’insiste, l’intervenant demande à intervenir 61 00:04:16,610 --> 00:04:21,810 par une requête distincte et ne peut rien demander de plus que 62 00:04:22,350 --> 00:04:24,660 la partie qu'il vient soutenir. 63 00:04:25,140 --> 00:04:29,820 Il ne peut donc que s’associer aux conclusions du demandeur ou 64 00:04:30,020 --> 00:04:31,230 du défendeur. 65 00:04:31,430 --> 00:04:36,300 Ainsi, par exemple, un intervenant volontaire accessoire ne peut pas 66 00:04:36,500 --> 00:04:40,530 demander l’annulation d’une décision qui n’est pas attaquée par le requérant 67 00:04:40,860 --> 00:04:44,910 ou il ne peut pas demander la réparation d’un préjudice autre 68 00:04:45,110 --> 00:04:51,060 que celui demandé par le requérant et qui ne lui serait pas personnel. 69 00:04:51,260 --> 00:04:56,790 L’intervention volontaire accessoire est donc dépendante des conclusions 70 00:04:56,990 --> 00:04:58,770 au soutien desquelles elle est formée. 71 00:04:59,310 --> 00:05:04,650 Dès lors, l’intervention en demande est irrecevable, si la demande 72 00:05:04,850 --> 00:05:06,030 principale l’est. 73 00:05:06,230 --> 00:05:11,280 Deuxièmement, et par exception, l’intervention volontaire peut 74 00:05:11,480 --> 00:05:12,540 être principale. 75 00:05:13,050 --> 00:05:16,980 Par exception, l’intervenant peut formuler des conclusions propres, 76 00:05:17,340 --> 00:05:20,070 et ce, principalement dans deux hypothèses. 77 00:05:20,550 --> 00:05:22,440 La première hypothèse est la suivante. 78 00:05:23,080 --> 00:05:28,560 L’intervenant volontaire peut suggérer, au juge, l’exercice d’un pouvoir 79 00:05:28,860 --> 00:05:33,600 que ce dernier pourrait employer de lui-même, indépendamment des 80 00:05:33,800 --> 00:05:37,350 conclusions des parties, comme le rappelle un arrêt de section 81 00:05:37,550 --> 00:05:39,870 du 6 mai 1970 Ubaud. 82 00:05:40,650 --> 00:05:45,900 Tel est le cas du pouvoir de moduler, dans le temps, les effets d’une 83 00:05:46,100 --> 00:05:46,860 annulation. 84 00:05:47,060 --> 00:05:49,860 En effet, le pouvoir de moduler, dans le temps, les effets d’une 85 00:05:50,060 --> 00:05:52,350 annulation est un pouvoir propre du juge. 86 00:05:52,590 --> 00:05:55,650 Il n’a pas besoin qu’une partie sollicite la mise en œuvre de ce 87 00:05:55,850 --> 00:05:57,300 pouvoir pour l’exercer. 88 00:05:57,500 --> 00:06:01,500 C’est la raison pour laquelle on admet qu’un intervenant volontaire 89 00:06:01,700 --> 00:06:05,820 suggère, au juge, l’exercice d’un tel pouvoir, comme le rappelle 90 00:06:06,020 --> 00:06:08,790 un arrêt du Conseil d’État du 28 avril 2006, Dellas. 91 00:06:10,540 --> 00:06:12,550 La seconde hypothèse est la suivante. 92 00:06:13,240 --> 00:06:17,230 Un intervenant volontaire peut formuler des conclusions propres, 93 00:06:17,560 --> 00:06:21,970 si ses conclusions ne soumettent pas au juge une question différente 94 00:06:22,330 --> 00:06:26,100 de celle résultant des conclusions des parties originaires. 95 00:06:26,300 --> 00:06:30,370 C’est ce que vient préciser un arrêt de section du Conseil d’État 96 00:06:30,570 --> 00:06:33,620 du 6 novembre 1959, Pomar. 97 00:06:35,260 --> 00:06:40,330 En second lieu, après l’intervention volontaire, il convient de s’intéresser 98 00:06:40,530 --> 00:06:42,120 à l’intervention forcée. 99 00:06:42,320 --> 00:06:46,600 L’intervention forcée consiste à obliger, cette fois-ci, 100 00:06:47,020 --> 00:06:50,920 un tiers à une instance à s’y joindre sans qu’il le demande. 101 00:06:51,640 --> 00:06:56,400 Un tiers à une instance peut donc s’y trouver appelé au motif qu’il 102 00:06:56,600 --> 00:06:58,240 a un lien avec le litige. 103 00:06:58,440 --> 00:07:03,070 C’est parce qu’il a un lien avec le litige qu’une partie originaire 104 00:07:03,270 --> 00:07:06,850 demandera, au juge, que ce tiers soit associé au procès. 105 00:07:07,600 --> 00:07:12,640 Autrement dit, une partie originaire demandera, au juge, de mettre en 106 00:07:12,840 --> 00:07:14,080 cause un tiers. 107 00:07:15,040 --> 00:07:18,640 En réalité, l’intervention forcée est un mécanisme qui joue 108 00:07:18,840 --> 00:07:22,360 principalement dans les contentieux indemnitaires. 109 00:07:22,560 --> 00:07:27,460 Ce mécanisme ne joue pas, par exemple dans les contentieux 110 00:07:27,660 --> 00:07:30,430 de la légalité, vous allez comprendre pourquoi. 111 00:07:31,180 --> 00:07:36,940 Il existe trois types d’intervention forcée selon la partie originaire 112 00:07:37,140 --> 00:07:39,430 à l’initiative d’une telle intervention. 113 00:07:39,630 --> 00:07:45,340 Premièrement, la première forme d’intervention forcée est l’appel 114 00:07:45,540 --> 00:07:46,300 en cause. 115 00:07:46,500 --> 00:07:51,190 L’appel en cause peut être demandé par le demandeur originaire pour 116 00:07:51,390 --> 00:07:55,390 attraire une personne à l’instance dans le but d’engager sa 117 00:07:55,590 --> 00:07:56,410 responsabilité. 118 00:07:57,040 --> 00:08:00,160 En d’autres termes, il s’agit, pour le demandeur originaire, 119 00:08:00,360 --> 00:08:04,000 d’introduire, dans l’assistance, un nouveau défendeur pour que les 120 00:08:04,200 --> 00:08:08,410 deux défendeurs, ou au moins l’un des deux, soient condamnés à réparer 121 00:08:08,610 --> 00:08:09,370 son préjudice. 122 00:08:09,880 --> 00:08:14,200 Cela évite, au demandeur, d’avoir à engager un second procès 123 00:08:14,500 --> 00:08:18,130 s’il s’avère finalement que le défendeur originaire n’était pas 124 00:08:18,580 --> 00:08:21,640 le responsable du fait dont il demande la réparation. 125 00:08:22,240 --> 00:08:26,140 Cela évite également au défendeur originaire, s’il est reconnu 126 00:08:26,340 --> 00:08:30,280 responsable, d’avoir à exercer une action récursoire contre le 127 00:08:30,480 --> 00:08:34,750 tiers pour qu’il assume sa part de responsabilité dans la réparation 128 00:08:34,950 --> 00:08:35,710 du dommage. 129 00:08:36,550 --> 00:08:40,750 La deuxième forme que peut prendre une intervention forcée est l’appel 130 00:08:40,950 --> 00:08:41,710 en garantie. 131 00:08:41,910 --> 00:08:47,200 L’appel en garantie ressemble à l’appel en cause puisqu’elle vise 132 00:08:47,400 --> 00:08:51,100 également à attraire une personne à l’instance dans le but d’engager 133 00:08:51,300 --> 00:08:52,300 sa responsabilité. 134 00:08:52,990 --> 00:08:57,640 Mais la différence est que l’appel en garantie est demandé par le 135 00:08:57,840 --> 00:09:01,930 défendeur originaire, et non par le demandeur originaire. 136 00:09:02,740 --> 00:09:06,310 Dans ce cadre, en effet, le défendeur originaire souhaite 137 00:09:06,510 --> 00:09:11,440 être garanti par un tiers dont il estime qu’il doit assumer tout 138 00:09:11,640 --> 00:09:14,110 ou partie de la réparation du dommage. 139 00:09:14,530 --> 00:09:17,470 Par exemple, dans une opération de travaux publics, l’entrepreneur 140 00:09:18,640 --> 00:09:22,870 qui est poursuivi peut appeler, en garantie, l’architecte qui a 141 00:09:23,070 --> 00:09:27,250 élaboré les plans de l’immeuble défectueux à l’origine du préjudice. 142 00:09:28,150 --> 00:09:31,660 Autre exemple, il est fréquent que l’assureur de la personne 143 00:09:31,860 --> 00:09:37,570 poursuivie soit appelé en garantie à l’instance, au lieu d’engager 144 00:09:37,770 --> 00:09:40,870 ultérieurement un recours en garantie contre l’assureur. 145 00:09:42,310 --> 00:09:47,500 Troisième et dernière forme d’intervention forcée possible : 146 00:09:47,700 --> 00:09:50,080 l’appel en déclaration de jugement commun. 147 00:09:51,400 --> 00:09:57,190 Cette troisième forme d’intervention forcée est moins agressive que 148 00:09:57,390 --> 00:10:01,480 les deux précédentes parce qu’il ne s’agit pas d’obtenir la condamnation 149 00:10:01,810 --> 00:10:02,570 du tiers. 150 00:10:02,770 --> 00:10:07,510 Il s’agit, plus simplement, de lui rendre le jugement opposable. 151 00:10:08,750 --> 00:10:11,980 Il s’agit de faire en sorte que ce jugement soit commun aux parties 152 00:10:12,180 --> 00:10:15,940 originaires et à ce tiers. 153 00:10:16,140 --> 00:10:22,400 L’appel en déclaration de jugement commun peut être demandé par l’une 154 00:10:22,600 --> 00:10:26,750 ou l’autre des parties originaires, tant par le demandeur originaire 155 00:10:26,950 --> 00:10:28,610 que par le défendeur originaire. 156 00:10:29,540 --> 00:10:34,100 Tout l’intérêt de cette intervention forcée est de fermer la voie de 157 00:10:34,300 --> 00:10:37,220 la tierce opposition à ce tiers. 158 00:10:37,670 --> 00:10:41,060 Nous verrons, plus tard dans le cours, ce qu’est une tierce opposition, 159 00:10:41,260 --> 00:10:45,530 mais retenez, à ce stade, que l’intérêt de l’appel en déclaration 160 00:10:45,730 --> 00:10:49,490 de jugement commun est de fermer la voie de la tierce opposition 161 00:10:49,690 --> 00:10:50,450 à ce tiers. 162 00:10:50,750 --> 00:10:55,670 Il s’agit, en quelque sorte, de sécuriser le jugement en évitant 163 00:10:55,870 --> 00:10:59,450 que celui-ci puisse, après son prononcé, être contesté 164 00:10:59,650 --> 00:11:02,690 par un tiers par la voie de la tierce opposition. 165 00:11:03,800 --> 00:11:07,850 Le plus souvent, en pratique, ce type d’intervention forcée vise 166 00:11:08,050 --> 00:11:12,590 à rendre opposable le jugement à un assureur, de manière à éviter 167 00:11:12,790 --> 00:11:16,070 sa remise en cause ultérieure par la voie de la tierce opposition. 168 00:11:17,700 --> 00:11:23,060 Parmi tous ces intervenants, il convient d’admettre que certains 169 00:11:23,260 --> 00:11:27,290 d’entre eux deviendront de véritables parties au procès. 170 00:11:27,490 --> 00:11:29,120 Oui, mais lesquelles ? 171 00:11:30,050 --> 00:11:35,060 En réalité, il faut que vous compreniez qu’un intervenant volontaire principal 172 00:11:35,260 --> 00:11:40,680 ou un intervenant forcé devient une véritable partie au procès, 173 00:11:41,240 --> 00:11:45,080 au point que l’intervenant volontaire principal et l’intervenant forcé 174 00:11:45,350 --> 00:11:48,320 sont le plus souvent qualifiés de parties nouvelles, 175 00:11:48,620 --> 00:11:53,120 de parties agrégées ou encore de parties attraites à l’instance, 176 00:11:53,360 --> 00:11:55,910 pour les distinguer des parties originaires. 177 00:11:57,170 --> 00:12:00,530 On va même jusqu’à les qualifier de faux intervenants. 178 00:12:00,730 --> 00:12:01,490 Pourquoi ? 179 00:12:01,690 --> 00:12:05,420 Parce que, comme les parties originaires, l’intervenant volontaire 180 00:12:05,620 --> 00:12:10,310 principal et l’intervenant forcé vont formuler des prétentions propres 181 00:12:10,580 --> 00:12:14,000 sur le droit en litige, parce que la décision rendue par 182 00:12:14,200 --> 00:12:17,210 le juge va préjudicier à leur droit. 183 00:12:17,750 --> 00:12:21,830 Dès lors, l’intervenant volontaire principal et l’intervenant forcé 184 00:12:22,160 --> 00:12:26,630 remplissent les deux critères cumulatifs de la notion de partie. 185 00:12:26,830 --> 00:12:27,590 Pourquoi ? 186 00:12:27,790 --> 00:12:29,960 Parce que non seulement, ils participent au lien juridique 187 00:12:30,160 --> 00:12:35,270 d’instance, mais également et surtout, parce qu’ils participent aux litiges 188 00:12:35,570 --> 00:12:40,190 en ayant des prétentions propres et contraires sur le droit au cœur 189 00:12:40,390 --> 00:12:41,150 du litige. 190 00:12:41,750 --> 00:12:46,340 En effet, l’intervenant volontaire principal ou l’intervenant forcé 191 00:12:46,640 --> 00:12:50,390 participe aux litiges parce que ses droits sont en cause, 192 00:12:50,660 --> 00:12:56,300 parce que la décision que le juge va rendre préjudiciera à leur droit. 193 00:12:56,540 --> 00:13:01,220 C’est pour cela qu’ils forment une prétention propre sur le droit 194 00:13:01,490 --> 00:13:02,250 en litige. 195 00:13:03,170 --> 00:13:08,060 Cette qualification de partie, au profit de l’intervenant volontaire 196 00:13:08,260 --> 00:13:14,420 principal et de l’intervenant forcé, a des conséquences fondamentales 197 00:13:14,780 --> 00:13:19,340 puisque cet intervenant obtiendra la communication des pièces des 198 00:13:19,540 --> 00:13:26,120 mémoires des autres parties, disposera de la faculté de présenter 199 00:13:26,320 --> 00:13:31,040 des conclusions et des moyens propres, ou encore disposera de la faculté 200 00:13:31,400 --> 00:13:36,830 d’exercer un appel ou une cassation contre le jugement rendu au fond. 201 00:13:37,030 --> 00:13:37,790 Pourquoi ? 202 00:13:37,990 --> 00:13:42,710 Parce que toutes ces facultés sont attachées à la qualité de partie 203 00:13:42,910 --> 00:13:43,670 au procès. 204 00:13:44,600 --> 00:13:49,760 Par contraste et a contrario, l’intervenant volontaire accessoire 205 00:13:49,960 --> 00:13:52,880 ne devient pas une partie au procès. 206 00:13:53,480 --> 00:13:58,730 En effet, une différence de nature sépare l’intervenant volontaire 207 00:13:58,930 --> 00:14:02,960 principal et l’intervenant forcé d’une part, et l’intervenant volontaire 208 00:14:03,160 --> 00:14:04,070 accessoire, d’autre part. 209 00:14:04,270 --> 00:14:05,030 Pourquoi ? 210 00:14:05,540 --> 00:14:09,290 Parce qu’à la différence de l’intervenant volontaire principal 211 00:14:09,490 --> 00:14:13,760 ou de l’intervenant forcé, l’intervenant volontaire accessoire 212 00:14:13,960 --> 00:14:18,980 est associé aux parties sans être assimilé aux parties. 213 00:14:19,180 --> 00:14:23,960 Certes, il participe au lien juridique d’instance parce que l’intervention 214 00:14:24,260 --> 00:14:29,570 est unie à l’instance par un lien suffisant, en raison de son caractère 215 00:14:29,770 --> 00:14:30,530 accessoire. 216 00:14:30,730 --> 00:14:34,550 Donc, certes, le critère formel de la notion de partie ne fait 217 00:14:34,750 --> 00:14:39,560 pas défaut, mais l’intervenant volontaire accessoire n’a pas de 218 00:14:39,760 --> 00:14:44,450 prétention propre sur le droit litigieux, parce qu’il saisit le 219 00:14:44,650 --> 00:14:48,710 juge uniquement pour venir soutenir les conclusions principales en 220 00:14:48,910 --> 00:14:50,090 demande ou en défense. 221 00:14:50,570 --> 00:14:53,470 Il n’a pas de prétention propre sur le droit litigieux, 222 00:14:53,720 --> 00:14:57,290 donc il ne devient pas une partie au procès. 223 00:14:58,430 --> 00:15:03,590 En l’absence de prétention propre, parce que le jugement ne préjudicie 224 00:15:03,790 --> 00:15:08,540 pas à ses droits, l’intervenant volontaire accessoire ne satisfait 225 00:15:08,740 --> 00:15:11,900 pas le critère matériel de la notion de parti. 226 00:15:12,290 --> 00:15:16,400 C’est d’ailleurs ce qu’est venue confirmer la jurisprudence OFPRA 227 00:15:16,600 --> 00:15:17,410 déjà citée. 228 00:15:17,980 --> 00:15:21,760 Ainsi que le Conseil d’Etat le rappelle par cet arrêt, 229 00:15:21,960 --> 00:15:25,990 s’il suffit qu’une personne se prévale d’un intérêt suffisant, 230 00:15:26,290 --> 00:15:30,130 eu égard à la nature et à l’objet du litige pour devenir un intervenant 231 00:15:30,330 --> 00:15:34,060 volontaire accessoire, cela, je cite, "n’a toutefois pas 232 00:15:34,260 --> 00:15:38,650 pour effet de donner, à son auteur, la qualité de partie 233 00:15:38,850 --> 00:15:39,850 à l’instance". 234 00:15:40,660 --> 00:15:43,690 Vous le comprenez bien, parmi les intervenants, 235 00:15:43,890 --> 00:15:49,120 il faut opérer une distinction nette entre l’intervenant volontaire 236 00:15:49,720 --> 00:15:53,800 principal et l’intervenant forcé, d’une part, qui sont en réalité 237 00:15:54,000 --> 00:15:57,760 de nouvelles parties attraites à l’instance, et l’intervenant 238 00:15:57,960 --> 00:16:00,730 volontaire accessoire, d’autre part, qui, quant à lui, 239 00:16:00,930 --> 00:16:03,850 ne devient pas une partie au procès.