1 00:00:05,710 --> 00:00:09,550 Nous allons maintenant étudier donc les effets du contrat et de 2 00:00:09,750 --> 00:00:13,120 manière classique, on distinguera dans un premier temps les effets 3 00:00:13,320 --> 00:00:16,720 du contrat entre les parties et dans un second temps, 4 00:00:16,920 --> 00:00:20,860 nous étudierons les effets du contrat à l'égard des tiers. 5 00:00:21,760 --> 00:00:25,990 Ce qu'on peut observer d'ores et déjà, c'est que finalement, 6 00:00:26,190 --> 00:00:29,020 il y a assez peu de textes sur cette question des effets du contrat, 7 00:00:29,590 --> 00:00:34,330 notamment si on compare les développements qui sont consacrés 8 00:00:34,530 --> 00:00:40,330 aux effets du contrat dans le Code civil aux nombreux textes qu'on a vus, 9 00:00:40,530 --> 00:00:45,310 qu'on a déjà étudiés et qui consacrent, eux, la formation et la validité 10 00:00:45,510 --> 00:00:46,270 du contrat. 11 00:00:46,470 --> 00:00:49,480 Donc peu de textes, des principes qui ne sont pas d'ailleurs tous 12 00:00:49,680 --> 00:00:52,240 au même endroit puisque certains d'entre eux, on les avait déjà 13 00:00:52,440 --> 00:00:58,030 vus au sein des principes directeurs des dispositions qui ouvrent les 14 00:00:58,450 --> 00:01:02,830 nouvelles règles aujourd'hui sur le droit des contrats dans le Code 15 00:01:03,030 --> 00:01:03,790 civil. 16 00:01:03,990 --> 00:01:08,020 Alors premier point : les effets du contrat d'abord entre 17 00:01:08,220 --> 00:01:08,980 les parties. 18 00:01:09,180 --> 00:01:11,950 Alors ici, on ne va pas suivre tout à fait l'ordre qui est donné 19 00:01:12,150 --> 00:01:15,220 dans le Code civil, on va changer à plusieurs reprises, 20 00:01:15,420 --> 00:01:18,490 contrairement à ce que j'ai fait pour la formation et la validité, 21 00:01:19,420 --> 00:01:23,140 puisque le premier point qu'on va étudier, il est traité dans 22 00:01:23,340 --> 00:01:26,470 le code dans un chapitre à part, mais nous, on va l'intégrer dans 23 00:01:26,670 --> 00:01:29,560 les effets du contrat à l'égard entre les parties. 24 00:01:30,010 --> 00:01:33,970 C'est la question de l'interprétation du contrat, puisqu'en effet, 25 00:01:34,390 --> 00:01:38,050 le contrat qui ensuite va avoir une force obligatoire et qui lie 26 00:01:38,530 --> 00:01:42,760 les parties, ce contrat peut poser des difficultés quant à son 27 00:01:42,960 --> 00:01:43,760 interprétation. 28 00:01:43,960 --> 00:01:47,950 Les parties ne comprennent pas totalement, ne sont pas d'accord 29 00:01:48,160 --> 00:01:51,760 sur ce qui est dû, sur le contenu des obligations qui figurent dans 30 00:01:51,960 --> 00:01:56,950 le contrat et donc le juge, dans un litige, va avoir à interpréter 31 00:01:57,280 --> 00:01:59,740 la convention, l'accord qui lie les parties. 32 00:02:00,280 --> 00:02:04,090 Donc c'est important de partir de là, de partir de ce constat. 33 00:02:04,420 --> 00:02:08,260 Le contrat fait la loi des parties, ce qu'on verra à travers la notion 34 00:02:08,530 --> 00:02:09,670 de force obligatoire. 35 00:02:10,000 --> 00:02:14,000 Mais en cas de litige, le juge va pouvoir être amené à 36 00:02:14,200 --> 00:02:19,720 interpréter le contrat pour trancher tout différend et savoir ce qui est dû, 37 00:02:19,960 --> 00:02:24,040 ce qui est contenu dans les obligations, dans les clauses qui 38 00:02:24,240 --> 00:02:25,120 figurent dans le contrat. 39 00:02:26,050 --> 00:02:30,070 Alors avant la réforme de 2016, on avait neuf textes, 40 00:02:30,270 --> 00:02:33,460 aujourd'hui, on a resserré les dispositions, on n'a plus que cinq 41 00:02:33,660 --> 00:02:34,420 textes. 42 00:02:34,620 --> 00:02:38,470 La question générale de l'interprétation du contrat renvoie 43 00:02:38,670 --> 00:02:39,550 à deux interrogations. 44 00:02:40,630 --> 00:02:44,560 La première, il s'agit de savoir qui va interpréter, c'est-à-dire 45 00:02:45,550 --> 00:02:49,090 qu'on va s'intéresser ici au pouvoir d'interpréter, le pouvoir 46 00:02:49,290 --> 00:02:52,390 d'interprétation, à qui appartient ce pouvoir ? 47 00:02:52,870 --> 00:02:57,310 Et dans un deuxième temps, on va voir comment on va interpréter 48 00:02:57,520 --> 00:03:01,240 le contrat, c'est-à-dire qu'on s'intéressera ici aux méthodes 49 00:03:01,440 --> 00:03:05,020 d'interprétation qui figurent dans le Code civil. 50 00:03:05,500 --> 00:03:09,490 Première question, l’interprète, qui a le pouvoir d’interpréter ? 51 00:03:10,750 --> 00:03:13,750 Il y a un principe, on a un principe et comme souvent évidemment, 52 00:03:13,950 --> 00:03:16,870 en droit, on a des exceptions qui viennent tempérer, qui viennent 53 00:03:17,070 --> 00:03:19,050 limiter la portée de ce principe. 54 00:03:19,250 --> 00:03:24,700 Le principe, il a été posé il y a 200 ans par la Cour de cassation. 55 00:03:25,270 --> 00:03:29,080 L'interprétation des contrats, c'est une question de fait. 56 00:03:29,590 --> 00:03:32,770 C'est une question de fait, cela veut dire que c'est une question 57 00:03:32,970 --> 00:03:37,990 qui appartient au pouvoir souverain des juges du fond et ceci a été 58 00:03:38,190 --> 00:03:42,580 affirmé par la Cour de cassation dans un arrêt du 2 février 1808 59 00:03:42,780 --> 00:03:45,430 donc vous voyez que c'est une règle évidemment ancienne. 60 00:03:46,330 --> 00:03:47,980 Alors question de fait, parce qu'évidemment, 61 00:03:48,850 --> 00:03:54,130 un contrat intéresse avant tout deux parties, et pour interpréter 62 00:03:54,330 --> 00:03:57,370 un contrat, il va falloir s'arrêter aux circonstances et notamment 63 00:03:57,570 --> 00:04:00,310 aux circonstances de fait, on le sait, ce n'est pas le travail 64 00:04:00,510 --> 00:04:03,850 de la Cour de cassation et donc on estime que le contrat va être 65 00:04:04,050 --> 00:04:07,150 interprété une première fois au premier degré et une deuxième fois 66 00:04:07,350 --> 00:04:10,240 éventuellement en appel, il n'est pas besoin que la Cour 67 00:04:10,440 --> 00:04:13,840 de cassation intervienne une troisième fois pour interpréter le contrat. 68 00:04:14,110 --> 00:04:18,880 De plus, la Cour de cassation a un pouvoir dans l'application uniforme 69 00:04:19,080 --> 00:04:23,530 du droit sur tout le territoire français, elle ne va pas intervenir 70 00:04:23,730 --> 00:04:28,180 dans un litige qui concerne uniquement deux personnes et elle abandonne 71 00:04:28,660 --> 00:04:31,720 ce pouvoir d'interprétation au juge du fond. 72 00:04:32,530 --> 00:04:34,930 Cela veut dire, d'un point de vue procédural, qu'on ne forme pas 73 00:04:35,130 --> 00:04:40,750 un pourvoi en cassation qui serait fondé comme moyen sur un défaut 74 00:04:40,950 --> 00:04:41,710 d'interprétation. 75 00:04:42,130 --> 00:04:44,860 Donc ça, c'est le principe, pouvoir souverain des juges du fond. 76 00:04:45,310 --> 00:04:49,660 On n'attaque pas un arrêt d'appel, on ne forme pas un pourvoi en estimant 77 00:04:49,860 --> 00:04:52,690 que les juges du fond ont mal interprété le contrat. 78 00:04:53,020 --> 00:04:57,790 Mais par exception, la Cour de cassation va parfois se reconnaître 79 00:04:58,240 --> 00:05:00,610 un certain pouvoir dans l'interprétation du contrat. 80 00:05:02,480 --> 00:05:04,340 La première exception, c'est une exception, 81 00:05:04,540 --> 00:05:08,990 là encore traditionnelle, avec un arrêt ancien du 19ᵉ siècle, 82 00:05:09,440 --> 00:05:13,820 c'est le pouvoir que retrouve le juge de cassation en cas de 83 00:05:14,020 --> 00:05:15,200 dénaturation du contrat. 84 00:05:16,040 --> 00:05:20,840 Ce pouvoir d'interpréter l'interprétation par les juges 85 00:05:21,040 --> 00:05:25,070 du fond en cas de dénaturation, il ressort d'un arrêt de la Cour 86 00:05:25,270 --> 00:05:28,430 de cassation du 15 avril 1872. 87 00:05:28,630 --> 00:05:33,050 Donc là encore, solution classique, et la règle a été consacrée dans 88 00:05:33,250 --> 00:05:37,940 la réforme de 2016, elle est reprise à l'article 1192 du Code civil. 89 00:05:38,140 --> 00:05:40,190 Qu'est-ce que la dénaturation ? 90 00:05:40,390 --> 00:05:44,390 Même s'il y a parfois des hésitations quant à la définition précise de 91 00:05:44,590 --> 00:05:49,910 la dénaturation, il s'agit de l'hypothèse dans laquelle les juges 92 00:05:50,110 --> 00:05:54,950 du fond donnent un sens au contrat, aux clauses du contrat, 93 00:05:55,490 --> 00:06:00,290 qui est manifestement erroné face à une disposition qui est claire, 94 00:06:00,680 --> 00:06:03,950 une disposition qui est dépourvue d'ambiguïté. 95 00:06:05,150 --> 00:06:08,660 La dénaturation suppose en effet qu'on donne un sens donc manifestement, 96 00:06:08,860 --> 00:06:10,970 il faut que ça saute aux yeux, il ne faut pas, que ce soit un 97 00:06:11,170 --> 00:06:13,910 travail d'interprétation, justement parce que dès lors qu'on doit 98 00:06:14,110 --> 00:06:16,400 interpréter une clause, on ne peut pas la dénaturer. 99 00:06:16,880 --> 00:06:20,960 La dénaturation suppose qu'on soit face à un acte clair, 100 00:06:21,320 --> 00:06:25,340 à un acte dépourvu d'ambiguïté, et alors même que c'était clair, 101 00:06:25,540 --> 00:06:29,090 qu'il n'y avait aucune ambiguïté, les juges ont donné une interprétation 102 00:06:29,290 --> 00:06:30,440 manifestement erronée. 103 00:06:31,010 --> 00:06:35,180 Cela veut dire que le moyen de défense qui va être utilisé ici 104 00:06:35,380 --> 00:06:38,330 le plus souvent pour échapper au grief de dénaturation, 105 00:06:39,200 --> 00:06:41,390 c'est de dire que l'acte est équivoque. 106 00:06:41,840 --> 00:06:44,420 L'acte est équivoque, l'acte est ambigu, ça veut dire 107 00:06:44,620 --> 00:06:47,360 qu'il faut l'interpréter, il faut interpréter cette volonté 108 00:06:47,560 --> 00:06:50,870 des parties qui est finalement obscure et donc qu'il ne peut pas 109 00:06:51,070 --> 00:06:54,830 y avoir de dénaturation parce que, je le répète, la dénaturation n'est 110 00:06:55,030 --> 00:06:56,870 pas possible lorsqu'il faut interpréter. 111 00:06:57,070 --> 00:07:01,340 La dénaturation suppose qu'on soit face à un acte qui est totalement 112 00:07:01,540 --> 00:07:04,520 clair, totalement dépourvu d'ambiguïté. 113 00:07:04,720 --> 00:07:09,470 Donc là, c'est le premier cas classique dans lequel la Cour de cassation 114 00:07:09,670 --> 00:07:12,470 va retrouver son pouvoir dans l'interprétation. 115 00:07:12,920 --> 00:07:16,280 En cas de dénaturation, elle cassera l'arrêt d'appel qui 116 00:07:16,480 --> 00:07:17,240 lui est soumis. 117 00:07:18,200 --> 00:07:22,430 Deuxième cas dans lequel la Cour de cassation va retrouver un pouvoir 118 00:07:22,630 --> 00:07:26,570 d'interprétation, même si la doctrine est parfois partagée sur cette 119 00:07:26,770 --> 00:07:30,260 question, même s'il n'y a pas de réel arrêt de principe comme ce 120 00:07:30,460 --> 00:07:34,100 qu'on vient de voir pour la dénaturation, c'est l'interprétation 121 00:07:34,300 --> 00:07:35,060 des contrats types. 122 00:07:35,420 --> 00:07:37,700 Les contrats types, c'est-à-dire les contrats qui sont reproduits 123 00:07:37,900 --> 00:07:41,060 en milliers d'exemplaires, contrats de transport avec la SNCF 124 00:07:41,260 --> 00:07:44,240 par exemple, contrats de consommation qui sont reproduits et reproduits 125 00:07:44,440 --> 00:07:45,260 en grand nombre. 126 00:07:45,950 --> 00:07:50,420 L'idée ici, c'est qu'on ne va pas accepter qu'il y ait une interprétation 127 00:07:50,620 --> 00:07:53,960 différente du même contrat, puisque ce contrat s'applique sur 128 00:07:54,160 --> 00:07:56,810 tout le territoire et est présenté à de nombreux usagers, 129 00:07:57,010 --> 00:07:59,900 de nombreux consommateurs, il n'est pas possible que 130 00:08:00,100 --> 00:08:03,440 l'interprétation de ce même contrat soit différente selon le juge saisi. 131 00:08:04,040 --> 00:08:06,950 L'interprétation du contrat de transport devra être la même, 132 00:08:07,160 --> 00:08:10,010 que le juge soit saisi à Paris, à Bordeaux, à Nantes, 133 00:08:10,210 --> 00:08:10,970 à Toulouse, etc. 134 00:08:11,990 --> 00:08:16,430 Donc on peut retrouver derrière cette idée, et même si je le répète, 135 00:08:16,630 --> 00:08:19,460 les auteurs ne sont pas toujours d'accord sur un pouvoir général 136 00:08:19,910 --> 00:08:22,820 d'interprétation par la Cour de cassation des clauses des contrats 137 00:08:23,020 --> 00:08:26,150 types, on peut retrouver l'idée que c'est la mission de la Cour 138 00:08:26,350 --> 00:08:31,160 de cassation d'unifier l'application du droit sur l'ensemble du territoire 139 00:08:31,360 --> 00:08:32,120 national. 140 00:08:32,320 --> 00:08:37,070 Et c'est la même idée qui va justifier que le juge judiciaire ait un pouvoir 141 00:08:37,270 --> 00:08:39,710 d'interprétation, et notamment au niveau de la Cour de cassation 142 00:08:40,070 --> 00:08:42,800 pour les conventions collectives, alors notamment les conventions 143 00:08:43,000 --> 00:08:46,700 collectives de niveau national ou de niveau interprofessionnel. 144 00:08:47,910 --> 00:08:50,090 Alors petite parenthèse dans le droit du travail, la convention 145 00:08:50,290 --> 00:08:52,220 collective, c'est un contrat un peu particulier parce qu'il y a 146 00:08:52,420 --> 00:08:57,890 aussi un aspect réglementaire, mais la Cour de cassation applique 147 00:08:58,090 --> 00:09:00,980 aux conventions collectives des règles qu'on connaît pour le droit 148 00:09:01,180 --> 00:09:03,890 des contrats, donc double nature contractuelle et réglementaire 149 00:09:04,090 --> 00:09:07,790 de la convention collective, ici, on reconnaît que le juge peut 150 00:09:07,990 --> 00:09:09,620 l'interpréter, et c'est la même idée. 151 00:09:10,130 --> 00:09:12,830 La Cour de cassation ne va pas accepter que la même convention 152 00:09:13,030 --> 00:09:16,850 collective, qui concerne des milliers de salariés, soit appliquée 153 00:09:17,050 --> 00:09:20,600 différemment, soit interprétée de manière différente selon le 154 00:09:20,800 --> 00:09:21,700 juge saisi. 155 00:09:21,900 --> 00:09:26,480 On retrouve la même volonté d'unification derrière ce pouvoir 156 00:09:26,680 --> 00:09:28,880 d'interprétation que se reconnaît la Cour de cassation. 157 00:09:29,080 --> 00:09:33,680 Enfin, dernière hypothèse, et qui n'est pas la moins importante, 158 00:09:33,980 --> 00:09:37,370 souvenez-vous, on en avait parlé au tout début du semestre quand 159 00:09:37,570 --> 00:09:40,700 je vous avais parlé des différentes classifications des contrats, 160 00:09:41,330 --> 00:09:45,560 le juge et la Cour de cassation va ici avoir un rôle, 161 00:09:45,760 --> 00:09:49,940 un pouvoir dans la qualification du contrat, puisque la qualification 162 00:09:50,140 --> 00:09:52,010 du contrat est une question de droit. 163 00:09:52,210 --> 00:09:55,100 Souvenez-vous, on avait vu que depuis 2020, il y a un premier 164 00:09:55,300 --> 00:09:58,790 arrêt en 2020, il y a eu d'autres décisions depuis, décisions dans 165 00:09:58,990 --> 00:10:02,220 lesquelles la Cour de cassation a requalifié le contrat d'indépendant 166 00:10:02,420 --> 00:10:06,540 d'un chauffeur Uber en contrat de travail, c'est-à-dire que d'après 167 00:10:06,740 --> 00:10:11,340 l'article 12 du Code de procédure civile, le juge n'est pas lié par 168 00:10:12,030 --> 00:10:14,550 la qualification donnée à leur engagement par les parties. 169 00:10:15,330 --> 00:10:20,100 Le juge pourra tout à fait requalifier, notamment s'il estime que les parties 170 00:10:20,300 --> 00:10:24,150 ont appelé leur contrat de telle manière pour échapper à un statut 171 00:10:24,350 --> 00:10:25,110 obligatoire. 172 00:10:25,310 --> 00:10:28,200 Ici, dans l'affaire des chauffeurs Uber, il s'agissait d'échapper 173 00:10:28,400 --> 00:10:30,990 à la législation protectrice en matière de droit du travail, 174 00:10:31,190 --> 00:10:34,020 de contrat de travail pour donner un contrat d'indépendant. 175 00:10:34,220 --> 00:10:37,980 Mais le juge va requalifier parce qu'il va examiner les circonstances 176 00:10:38,430 --> 00:10:41,070 et d'après ce qu'on appelle la méthode du faisceau d'indices en 177 00:10:41,270 --> 00:10:44,730 droit du travail, il va regarder les conditions dans lesquelles 178 00:10:44,930 --> 00:10:50,370 le travail est effectué et va en déduire l'existence d'une relation 179 00:10:50,570 --> 00:10:53,610 de subordination, d'un lien de subordination et donc d'un contrat 180 00:10:53,810 --> 00:10:54,570 de travail. 181 00:10:54,990 --> 00:10:58,830 Donc dans le pouvoir qui est donné au juge par l'article 12 du Code 182 00:10:59,030 --> 00:11:01,560 de procédure civile, de donner aux faits leur exacte 183 00:11:01,760 --> 00:11:04,920 qualification, c'est bien une question de qualification, une question de droit, 184 00:11:05,490 --> 00:11:11,460 la Cour de cassation va intervenir et pourra rectifier la mauvaise 185 00:11:11,660 --> 00:11:15,450 qualification qu'ont donné les parties à l'engagement qui les lie. 186 00:11:16,680 --> 00:11:20,340 Voilà les différentes exceptions en matière d'interprétation des 187 00:11:20,540 --> 00:11:23,310 hypothèses dans lesquelles la Cour de cassation va recouvrer, 188 00:11:23,510 --> 00:11:26,520 va retrouver plutôt son pouvoir d'interprétation. 189 00:11:26,720 --> 00:11:32,370 Maintenant, la deuxième question sur ce thème, c'est la question 190 00:11:32,570 --> 00:11:35,760 des méthodes d'interprétation, c'est-à-dire comment le juge va 191 00:11:35,960 --> 00:11:36,720 interpréter. 192 00:11:37,260 --> 00:11:40,290 Et ici, ce qui est intéressant, c'est que le code va donner des 193 00:11:40,490 --> 00:11:41,250 lignes directrices. 194 00:11:41,450 --> 00:11:45,000 Il y a plusieurs textes qui vont indiquer au juge quelles sont les 195 00:11:45,200 --> 00:11:49,320 méthodes qu'il peut utiliser pour interpréter un contrat. 196 00:11:49,890 --> 00:11:55,320 Alors on estime qu'il s'agit d'un simple guide à l'usage du juge, 197 00:11:55,680 --> 00:11:58,680 de directives générales qui normalement ne s'imposent pas à lui, 198 00:11:58,920 --> 00:12:01,230 qui n'ont pas de caractère impératif. 199 00:12:01,430 --> 00:12:05,880 Ça veut dire que si le juge méconnaissait une des règles données 200 00:12:06,480 --> 00:12:11,400 par le Code civil, ceci n'ouvrirait pas, ne fonderait pas un pourvoi 201 00:12:11,600 --> 00:12:15,060 en cassation, ne pourrait donner lieu à ouverture à cassation. 202 00:12:15,870 --> 00:12:19,080 Alors les textes, même si je l'ai dit tout à l'heure en introduction, 203 00:12:19,470 --> 00:12:24,090 même si on a simplifié par rapport aux dispositions antérieures à 204 00:12:24,290 --> 00:12:27,540 la réforme de 2016, en gros, ce sont les mêmes idées qui sont 205 00:12:27,870 --> 00:12:28,630 reprises. 206 00:12:28,840 --> 00:12:32,970 Alors la première idée vraiment importante, elle figure à l'article 207 00:12:33,170 --> 00:12:34,620 1188 du Code civil. 208 00:12:35,610 --> 00:12:40,440 Elle suppose que, elle indique au juge que celui-ci doit rechercher, 209 00:12:40,640 --> 00:12:44,370 en cas de difficultés d'interprétation, la commune intention des parties 210 00:12:44,970 --> 00:12:48,270 et qu'il ne peut pas s'attacher aux termes utilisés par celles-ci. 211 00:12:48,750 --> 00:12:52,980 Donc c'est ce qu'on traduit par la formule l'esprit plutôt que 212 00:12:53,180 --> 00:12:53,940 la lettre. 213 00:12:54,140 --> 00:12:54,900 Pourquoi ? 214 00:12:55,100 --> 00:12:55,860 Alors pourquoi ? 215 00:12:56,060 --> 00:12:59,910 Parce que le juge doit rechercher, pour connaître les obligations 216 00:13:00,110 --> 00:13:01,470 des parties, ce qu'elles ont vraiment voulu. 217 00:13:01,860 --> 00:13:05,580 Or les parties sont souvent ignorantes des termes juridiques, 218 00:13:05,780 --> 00:13:09,000 elles ne savent pas réellement la portée des termes donc elles 219 00:13:09,200 --> 00:13:12,060 ont pu se tromper en utilisant tel ou tel terme qui a un sens 220 00:13:12,260 --> 00:13:14,190 précis dans le langage du droit. 221 00:13:14,850 --> 00:13:16,920 Ce que doit faire le juge, donc, c'est rechercher quelle était 222 00:13:17,120 --> 00:13:20,070 leur volonté réelle, même si elle s'est mal exprimée 223 00:13:20,430 --> 00:13:24,000 à travers un choix de vocabulaire qui est un choix malheureux de 224 00:13:24,200 --> 00:13:26,000 vocabulaire, si elles ont fait des contresens, etc. 225 00:13:27,510 --> 00:13:31,140 Parce que le fondement du contrat, ce n'est pas forcément la volonté 226 00:13:31,340 --> 00:13:34,560 telle qu'elle a été exprimée maladroitement, c'est avant tout 227 00:13:34,760 --> 00:13:35,640 la volonté des parties. 228 00:13:35,910 --> 00:13:38,070 Le fondement du contrat, on le rappelle en droit français, 229 00:13:38,270 --> 00:13:40,470 c'est le consentement, la volonté, et donc c'est cette 230 00:13:40,670 --> 00:13:45,870 volonté que le juge doit restituer, doit rechercher au lieu de s'arrêter 231 00:13:46,070 --> 00:13:49,430 à des termes impropres qui auraient été choisis par les parties. 232 00:13:49,630 --> 00:13:53,040 Alors pour rechercher cette volonté, c'est comme quand on interprète la loi, 233 00:13:53,460 --> 00:13:57,900 le juge peut, pour interpréter la loi, rechercher les travaux préparatoires, 234 00:13:58,620 --> 00:14:01,980 les différents documents qui accompagnent l'élaboration d'un texte. 235 00:14:02,180 --> 00:14:05,700 Ici, c'est la même chose, c'est-à-dire que le juge pourra 236 00:14:05,900 --> 00:14:09,030 utiliser les documents précontractuels, s'il y a eu négociation, 237 00:14:09,230 --> 00:14:12,660 s'il y a des documents qui ont précédé la conclusion du contrat, 238 00:14:13,830 --> 00:14:17,790 le juge pourra s'en servir, pourra les utiliser pour interpréter 239 00:14:18,180 --> 00:14:18,940 le contrat. 240 00:14:19,140 --> 00:14:23,370 Mais les parties peuvent préférer que l'interprétation se fasse d'après 241 00:14:23,570 --> 00:14:26,610 les termes mêmes du contrat et d'après le seul contrat lui-même. 242 00:14:27,390 --> 00:14:31,530 Les parties peuvent donc prévoir l'exclusion, au contraire du recours 243 00:14:31,890 --> 00:14:34,050 à ces documents pour l'interprétation de leur contrat. 244 00:14:34,500 --> 00:14:36,480 C'est ce qu'on appelle en pratique la clause d'intégralité, 245 00:14:36,680 --> 00:14:39,930 c'est-à-dire qu'on prend uniquement le contrat dans son intégralité, 246 00:14:40,130 --> 00:14:44,910 mais pas les documents précontractuels qui éventuellement ont accompagné 247 00:14:45,110 --> 00:14:45,960 la négociation. 248 00:14:47,220 --> 00:14:51,210 Alors s'il y a un doute sur la recherche de cette intention véritable 249 00:14:51,410 --> 00:14:54,720 des parties, il y a d'autres méthodes qui sont présentées par le Code civil. 250 00:14:55,470 --> 00:14:59,400 Une méthode objective et prévue par le code, on doit se référer, 251 00:15:00,250 --> 00:15:03,610 nous disent les textes aujourd'hui, à une personne raisonnable, 252 00:15:03,810 --> 00:15:06,940 c'est-à-dire que les parties à un contrat sont supposées être 253 00:15:07,140 --> 00:15:07,900 raisonnables. 254 00:15:08,100 --> 00:15:11,950 Ici, il y a une incidence des principes européens du droit des contrats, 255 00:15:12,250 --> 00:15:14,830 sur ce critère, cette référence à la personne raisonnable, 256 00:15:15,030 --> 00:15:20,350 et on va rechercher le sens d'une clause ambiguë d'après ce qu'aurait 257 00:15:20,550 --> 00:15:23,770 voulu une partie, une personne raisonnable, les parties étant 258 00:15:24,010 --> 00:15:25,060 supposées comme telles. 259 00:15:25,720 --> 00:15:29,350 De même, les textes, notamment, là, c'est l'article 1189, 260 00:15:29,770 --> 00:15:33,820 fait référence, en matière d'interprétation, à un principe 261 00:15:34,020 --> 00:15:34,780 de cohérence. 262 00:15:35,200 --> 00:15:39,070 Le principe de cohérence, il vaut à la fois pour une clause 263 00:15:39,490 --> 00:15:43,510 dans son interprétation et à la fois pour un contrat dans un ensemble 264 00:15:43,710 --> 00:15:44,470 contractuel. 265 00:15:44,670 --> 00:15:47,140 Alors je m'explique, une clause va être interprétée, 266 00:15:47,340 --> 00:15:50,080 mais non pas en la prenant isolément, la clause doit être interprétée 267 00:15:50,280 --> 00:15:53,530 en la replaçant éventuellement dans son ensemble, dans le contrat 268 00:15:53,730 --> 00:15:57,370 lui-même, c'est-à-dire qu'on interprète une clause qui doit avoir un sens 269 00:15:57,730 --> 00:15:59,500 au regard des autres clauses du contrat. 270 00:15:59,830 --> 00:16:03,100 Donc là, c'est une cohérence de la clause à l'intérieur même du 271 00:16:03,300 --> 00:16:07,060 contrat avec les autres clauses, on va estimer qu'il ne faut pas que, 272 00:16:07,260 --> 00:16:09,130 dans le même contrat, les clauses se contredisent. 273 00:16:09,760 --> 00:16:13,240 Mais la cohérence, et ça, c'est l'alinéa 2 de l'article 1189, 274 00:16:13,870 --> 00:16:17,410 va guider aussi le juge dans l'interprétation d'un contrat qui 275 00:16:17,610 --> 00:16:21,040 lui-même est intégré dans un ensemble contractuel, dans une opération 276 00:16:21,240 --> 00:16:24,220 contractuelle, c'est-à-dire qu'on ne peut pas, en interprétant, 277 00:16:24,610 --> 00:16:28,660 donner à un contrat un sens qui serait manifestement contraire 278 00:16:29,050 --> 00:16:35,350 aux autres contrats qui contribuent à la réalisation d'une même opération 279 00:16:35,550 --> 00:16:36,310 contractuelle. 280 00:16:36,510 --> 00:16:38,980 Donc cohérence d'ensemble, à la fois de la clause dans le 281 00:16:39,180 --> 00:16:42,010 contrat et du contrat dans un ensemble contractuel. 282 00:16:42,210 --> 00:16:46,600 L'idée, c'est qu'il faut respecter la logique et on ne peut pas avoir 283 00:16:46,800 --> 00:16:48,730 des clauses qui se contrediraient entre elles. 284 00:16:49,720 --> 00:16:53,980 Également une règle ici importante sur le sens de l'interprétation 285 00:16:54,850 --> 00:17:00,250 et qui montre à nouveau l'importance de la qualification du contrat 286 00:17:00,450 --> 00:17:03,010 dans les classifications qu'on avait vues au tout début du semestre, 287 00:17:03,310 --> 00:17:06,970 on retrouve l'importance de la qualification de contrat d'adhésion. 288 00:17:07,240 --> 00:17:10,570 En effet, les textes font la distinction aujourd'hui entre le 289 00:17:10,770 --> 00:17:14,290 contrat de gré à gré, donc un contrat librement négocié 290 00:17:14,650 --> 00:17:17,770 qui va s'interpréter en cas de doute contre le créancier, 291 00:17:18,550 --> 00:17:21,280 et le contrat d'adhésion, donc souvenez-vous, c'est le contrat 292 00:17:21,640 --> 00:17:25,990 dans lequel les clauses ne sont pas négociables et qui sont déterminées 293 00:17:26,190 --> 00:17:31,030 unilatéralement par une des parties, en cas d'ambiguïté, le contrat 294 00:17:31,230 --> 00:17:35,290 d'adhésion va s'interpréter contre celui qui a rédigé les clauses, 295 00:17:35,530 --> 00:17:40,000 celui qui a proposé la conclusion du contrat à l'autre. 296 00:17:40,200 --> 00:17:44,440 Et donc c'est la partie forte, solution qu'on avait déjà avant 297 00:17:44,640 --> 00:17:45,790 la réforme de 2016. 298 00:17:46,570 --> 00:17:51,820 Parce que cette règle qui va permettre d'interpréter un contrat en faveur 299 00:17:52,020 --> 00:17:53,680 de la partie faible, finalement, si on résume, 300 00:17:53,880 --> 00:17:56,920 c'est un peu cette idée à la fois pour le contrat de gré à gré et 301 00:17:57,120 --> 00:17:59,530 le contrat d'adhésion, c'est une règle classique qu'on 302 00:17:59,730 --> 00:18:01,870 retrouve dans d'autres endroits du Code civil. 303 00:18:02,800 --> 00:18:08,110 L'ancien article 1162 avait déjà un peu cette règle, on interprétait 304 00:18:08,310 --> 00:18:10,780 contre la partie forte qui a rédigé le contrat. 305 00:18:11,380 --> 00:18:13,900 On retrouve cette même règle en droit de la consommation, 306 00:18:14,470 --> 00:18:15,430 l'article L. 307 00:18:15,630 --> 00:18:20,500 211-1 alinéa 2, du Code de la consommation, précise qu'on interprète 308 00:18:20,700 --> 00:18:24,370 contre le professionnel et dans le sens le plus favorable au 309 00:18:24,570 --> 00:18:25,330 consommateur. 310 00:18:26,110 --> 00:18:29,440 Et enfin, on a la même idée en matière de vente puisque l'article 311 00:18:29,640 --> 00:18:33,730 1602 alinéa 2 du Code civil précise "qu’en matière de vente, 312 00:18:34,030 --> 00:18:38,500 tout pacte obscur ou ambigu s'interprète contre le vendeur » 313 00:18:38,700 --> 00:18:42,280 et le vendeur est censé être la partie forte dans le contrat de vente. 314 00:18:42,480 --> 00:18:46,390 Donc vous voyez que cette idée qu'on retrouve ici, cette distinction 315 00:18:46,590 --> 00:18:49,810 contrat de gré à gré et contrat d'adhésion, et cette interprétation 316 00:18:50,010 --> 00:18:53,380 en faveur de la partie faible, c'est quelque chose qu'on retrouvait 317 00:18:53,580 --> 00:18:57,490 déjà de manière éparse dans d'autres dispositions, soit du Code civil, 318 00:18:57,690 --> 00:18:58,480 soit dans d'autres codes. 319 00:18:58,960 --> 00:19:03,400 On la retrouve ici ayant une portée générale dans le Code civil et 320 00:19:03,600 --> 00:19:06,760 en passant, c'est le deuxième intérêt de la classification du contrat 321 00:19:06,960 --> 00:19:10,660 d'adhésion avec ce qu'on avait vu sur la lutte contre les clauses 322 00:19:10,860 --> 00:19:11,620 abusives. 323 00:19:11,820 --> 00:19:16,450 Enfin, le Code civil précise que si une clause est susceptible de 324 00:19:16,650 --> 00:19:19,600 deux sens possibles, on va l'interpréter pour qu'elle 325 00:19:19,800 --> 00:19:20,560 produise un effet. 326 00:19:20,760 --> 00:19:22,990 Alors on retrouve un peu la même idée que dans les personnes 327 00:19:23,190 --> 00:19:25,180 raisonnables, la référence aux personnes raisonnables. 328 00:19:25,510 --> 00:19:28,780 Si une clause figure dans le contrat, c'est généralement pour qu'elle 329 00:19:28,980 --> 00:19:29,740 produise un effet. 330 00:19:29,980 --> 00:19:34,000 Donc s'il y a deux sens possibles, un sens qui la prive d'efficacité 331 00:19:34,200 --> 00:19:38,230 et un autre qui la rend efficace, on va évidemment privilégier le 332 00:19:38,430 --> 00:19:42,250 sens qui permet d'appliquer la clause, qui permet de donner un effet 333 00:19:42,610 --> 00:19:44,230 finalement à cette clause. 334 00:19:45,280 --> 00:19:49,360 Donc ces différentes règles, elles figurent aujourd'hui dans 335 00:19:49,560 --> 00:19:50,320 le Code civil. 336 00:19:50,620 --> 00:19:53,830 Elles ont simplifié les règles qui existaient déjà avant la réforme 337 00:19:54,030 --> 00:19:54,790 de 2016. 338 00:19:54,990 --> 00:19:58,450 La seule question qu'on peut vraiment se poser, c'est si, dans leur nature, 339 00:19:58,650 --> 00:20:02,540 elles ont changé, c'est-à-dire si d'un simple guide à destination 340 00:20:02,740 --> 00:20:06,710 du juge, elles deviennent vraiment des règles impératives. 341 00:20:06,910 --> 00:20:10,370 Alors la doctrine, généralement, pense que non, c'est-à-dire qu'on 342 00:20:10,570 --> 00:20:12,770 pense qu'on reste dans la même idée qu'avant la réforme, 343 00:20:13,070 --> 00:20:18,350 avec des illustrations et des méthodes à destination du juge pour l'aider 344 00:20:18,550 --> 00:20:20,300 dans son travail d'interprétation. 345 00:20:20,500 --> 00:20:24,350 Alors néanmoins ici, on peut peut-être penser qu'en 346 00:20:24,550 --> 00:20:27,350 matière de contrat d'adhésion, l'interprétation s'impose au juge, 347 00:20:27,830 --> 00:20:31,940 mais que les autres textes sont plus effectivement des indications 348 00:20:32,140 --> 00:20:34,550 données aux juges, en tout cas qui ne peuvent pas donner lieu 349 00:20:35,150 --> 00:20:39,560 à une ouverture en cassation en cas de méconnaissance par les juges 350 00:20:39,760 --> 00:20:40,520 du fond. 351 00:20:40,720 --> 00:20:43,670 Donc ce sont les deux questions en matière d'interprétation, 352 00:20:43,870 --> 00:20:47,560 la question du pouvoir et de la détermination de l'interprète et 353 00:20:47,760 --> 00:20:51,230 ensuite des méthodes d'interprétation mais c'est un élément qui, 354 00:20:51,430 --> 00:20:54,770 même s'il est traité à part dans les dispositions du Code civil, 355 00:20:55,190 --> 00:20:59,180 est évidemment important en cas de litige, puisque, avant de savoir 356 00:20:59,510 --> 00:21:02,870 si le contrat va vraiment obliger les parties, il faut savoir à quoi 357 00:21:03,070 --> 00:21:06,890 elles se sont obligées et donc déterminer le sens précis des clauses 358 00:21:07,220 --> 00:21:10,970 en cas d'ambiguïté et en cas de désaccord entre les parties. 359 00:21:11,210 --> 00:21:15,080 C'est pour ça que cette interprétation précède l'étude de ce qu'on va 360 00:21:15,280 --> 00:21:19,040 voir par la suite, c'est-à-dire de la force obligatoire du contrat.