1 00:00:07,860 --> 00:00:16,800 Les contreparties des prestations sociales vont donc s'étudier sous une forme de dépense. 2 00:00:16,820 --> 00:00:21,700 Donc c'est le point 2 de ce chapitre, section 2. 3 00:00:22,640 --> 00:00:27,580 Bien entendu, nous avons vu que la logique économique 4 00:00:27,820 --> 00:00:31,240 reposait principalement sur la notion d'équilibre. 5 00:00:31,370 --> 00:00:36,320 Donc si une économie ne veut pas creuser son déficit, 6 00:00:36,530 --> 00:00:44,660 elle doit converger vers une forme d'équilibre entre ses dépenses et ses recettes. 7 00:00:45,320 --> 00:00:50,940 Or les prestations sociales coûtent beaucoup. 8 00:00:51,470 --> 00:00:55,780 Il faut donc que l'État ait des réserves. 9 00:00:55,900 --> 00:01:00,980 Donc il faut que l'État touche des recettes. 10 00:01:01,580 --> 00:01:11,300 Ces recettes pour financer la protection sociale vont se constituer de deux volets : 11 00:01:11,440 --> 00:01:17,920 des cotisations sociales et des prélèvements fiscaux. 12 00:01:18,660 --> 00:01:25,720 Alors ces cotisations sociales peuvent être lourdes et surtout, 13 00:01:26,030 --> 00:01:31,020 elles peuvent être différentes d'une économie à l'autre. 14 00:01:31,220 --> 00:01:37,300 On aura donc ici un effet de concurrence potentielle entre les économies, 15 00:01:37,540 --> 00:01:42,880 les économies fortement taxées et les économies moins fortement taxées. 16 00:01:42,900 --> 00:01:45,925 Donc ceci peut représenter un biais 17 00:01:46,125 --> 00:01:51,740 après au niveau de la capacité de fonctionnement de nos économies. 18 00:01:52,880 --> 00:01:55,700 Comment financer les dépenses sociales ? 19 00:01:55,980 --> 00:02:03,225 Comment l'État peut-il accroître les prestations qu'il verse ? 20 00:02:03,820 --> 00:02:07,720 Eh bien il n'y a pas de solution miraculeuse. 21 00:02:07,880 --> 00:02:15,325 Si l’État veut verser davantage aux bénéficiaires de la protection sociale, 22 00:02:15,620 --> 00:02:22,220 il doit prélever aussi davantage à ceux qui financent 23 00:02:22,330 --> 00:02:26,390 et donc ceux qui cotisent au niveau social. 24 00:02:28,880 --> 00:02:37,280 Donc l’État ici est confronté à certaines limites acceptables 25 00:02:37,440 --> 00:02:46,380 puisque les employeurs vont devoir verser des cotisations ainsi que les salariés. 26 00:02:47,100 --> 00:02:53,060 Nous aurons donc des régimes d'assurance sociale qui vont dépendre 27 00:02:53,340 --> 00:03:01,960 des cotisations versées par les employeurs et des cotisations versées par les salariés. 28 00:03:03,400 --> 00:03:08,200 L'employeur verse en fait les deux types de charges, 29 00:03:08,460 --> 00:03:13,280 c'est-à-dire les cotisations à la charge des salariés 30 00:03:13,320 --> 00:03:16,580 qui sont prélevées directement sur le salaire brut 31 00:03:17,360 --> 00:03:23,420 et les cotisations concernant l'entreprise directement donc l'employeur, 32 00:03:24,140 --> 00:03:31,080 ces cotisations étant versées à un organisme de recouvrement 33 00:03:31,225 --> 00:03:41,160 qui est l'Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale 34 00:03:41,380 --> 00:03:47,040 et d'allocations familiales, ce que l'on appelle donc l'Urssaf. 35 00:03:50,460 --> 00:03:55,120 La difficulté à laquelle se trouvent confrontés les employeurs, 36 00:03:55,230 --> 00:04:00,500 ils savent que les prestations sociales ne cessent de croître, 37 00:04:00,990 --> 00:04:05,650 ce qui est donc une bonne chose pour les bénéficiaires 38 00:04:05,875 --> 00:04:12,000 et aussi la preuve d'un développement économique atteint 39 00:04:12,040 --> 00:04:16,600 puisque les risques majeurs sont donc tous couverts. 40 00:04:17,370 --> 00:04:27,500 Le social représente d'une manière générale 15 % du revenu disponible des ménages en 1950, 41 00:04:27,760 --> 00:04:29,780 45 % aujourd'hui. 42 00:04:30,000 --> 00:04:36,300 On peut donc dire effectivement que les prestations sociales versées 43 00:04:36,420 --> 00:04:39,480 n'ont cessé de progresser. 44 00:04:41,180 --> 00:04:44,460 Comment expliquer cette évolution ? 45 00:04:45,920 --> 00:04:53,380 À la fois par les dépenses de santé, les prestations vieillesse, 46 00:04:53,980 --> 00:05:00,080 les prestations liées à la perte d'emploi, l'effet du chômage, 47 00:05:00,920 --> 00:05:04,760 la pauvreté et l'exclusion sociale. 48 00:05:06,280 --> 00:05:11,350 Il en résulte inévitablement un gros déficit financier 49 00:05:11,350 --> 00:05:14,600 des administrations de Sécurité sociale, 50 00:05:14,900 --> 00:05:25,040 même si on nous annonce un excédent financier à coup de 700 millions d'euros à compter de 2019, 51 00:05:25,160 --> 00:05:29,200 pour l'instant, l'évolution est une évolution déficitaire. 52 00:05:29,640 --> 00:05:33,660 On ne peut donc escompter en retour, 53 00:05:34,200 --> 00:05:37,100 raisonnablement une diminution 54 00:05:37,200 --> 00:05:43,220 des montants de cotisations à charge des employeurs et des salariés. 55 00:05:43,930 --> 00:05:50,940 Donc finalement, pour financer cette protection sociale croissante, 56 00:05:52,120 --> 00:05:54,340 trois voies sont possibles. 57 00:05:55,040 --> 00:06:00,080 L’État augmente les taux de cotisations sociales, 58 00:06:00,640 --> 00:06:06,100 L’État s'endette et creuse donc son déficit 59 00:06:07,525 --> 00:06:16,960 ou l’État augmente les impôts et notamment donc les impôts de cotisations sociales. 60 00:06:18,980 --> 00:06:22,760 Ceci présente aujourd'hui une grosse difficulté. 61 00:06:23,160 --> 00:06:27,900 La difficulté majeure tient au fait que chaque pays 62 00:06:27,920 --> 00:06:35,780 dispose d'une totale liberté d'organisation de son système de protection sociale. 63 00:06:36,960 --> 00:06:43,470 Or le degré et le niveau de protection sociale est inégal selon les pays 64 00:06:43,830 --> 00:06:50,620 donc les contraintes financières, les exigences de cotisations vont aussi différer 65 00:06:50,840 --> 00:06:58,060 et ceci jouera inévitablement sur la compétitivité des entreprises. 66 00:06:59,100 --> 00:07:10,925 D'une manière générale, on peut classer les niveaux de protection sociale aujourd'hui 67 00:07:10,925 --> 00:07:16,220 donc dans nos économies contemporaines en trois catégories. 68 00:07:16,650 --> 00:07:20,060 Il y a trois niveaux de protection qui sont observés : 69 00:07:20,260 --> 00:07:25,980 une protection sociale élevée donc une très bonne couverture des risques 70 00:07:26,460 --> 00:07:31,040 qui représente entre 25 et 35 % du PIB. 71 00:07:31,350 --> 00:07:37,450 C'est le cas de la France, de l'Italie, de la Belgique, de l'Allemagne, de la Suède 72 00:07:37,650 --> 00:07:39,880 donc taux de protection élevé, 73 00:07:40,050 --> 00:07:45,870 ce qui implique charges financières de cotisations sociales fortes 74 00:07:46,180 --> 00:07:47,400 pour leurs entreprises. 75 00:07:48,150 --> 00:07:57,060 Deuxième niveau, une protection sociale moyenne, entre 20 et 25 % du PIB. 76 00:07:57,240 --> 00:08:04,840 C'est le cas du Royaume-Uni donc un effort de cotisations sociales 77 00:08:05,120 --> 00:08:10,960 déjà plus allégé au Royaume-Uni qu'en France par exemple. 78 00:08:11,650 --> 00:08:20,060 Et enfin un niveau de protection sociale réduit, inférieur à 20 % du PIB. 79 00:08:20,250 --> 00:08:26,400 C'est le cas des États-Unis, du Japon, de l'Irlande, de l'Espagne, du Portugal. 80 00:08:28,240 --> 00:08:35,160 On constate donc que des économies très développées comme les États-Unis 81 00:08:36,210 --> 00:08:42,060 offrent des garanties beaucoup plus aléatoires à leurs citoyens. 82 00:08:43,560 --> 00:08:51,200 Aux États-Unis, on considère en effet qu'une large partie de la protection sociale 83 00:08:51,460 --> 00:08:56,720 doit être garantie par l'individu lui-même, 84 00:08:57,270 --> 00:09:00,980 soit par capitalisation, soit par des assurances. 85 00:09:01,240 --> 00:09:07,600 C'est l'individu qui se couvre lui-même et il n'y a pas d'obligation, 86 00:09:07,800 --> 00:09:13,680 mais il doit à ce moment-là assumer les risques de ses décisions 87 00:09:13,680 --> 00:09:16,800 s'il refuse une couverture élargie, 88 00:09:16,800 --> 00:09:22,820 c'est-à-dire s'il refuse de prendre en charge personnellement la couverture totale. 89 00:09:23,620 --> 00:09:28,220 Alors la France est un des pays donc les mieux protégés. 90 00:09:28,530 --> 00:09:33,900 La France a augmenté considérablement ses prestations sociales, 91 00:09:33,990 --> 00:09:40,600 ce qui explique aussi que les cotisations sociales salariés et employeurs 92 00:09:40,650 --> 00:09:44,460 soient élevées, fortement élevées en France 93 00:09:44,500 --> 00:09:49,580 et réduisent la compétitivité de nos entreprises. 94 00:09:50,910 --> 00:09:57,740 Nous avons posé le problème de la protection sociale et de son élargissement, 95 00:09:57,760 --> 00:10:01,360 de son étendue à une multitude de risques. 96 00:10:01,440 --> 00:10:08,940 Nous avons soulevé la difficulté du financement de cette extension de garantie. 97 00:10:09,150 --> 00:10:13,775 Nous sommes alors capables désormais de dresser un bilan 98 00:10:14,125 --> 00:10:17,480 des principaux modes de protection, 99 00:10:17,660 --> 00:10:22,280 les dates clés et les résultats donc majeurs. 100 00:10:22,400 --> 00:10:26,780 Ce sera l'objet donc de la section 3 : 101 00:10:27,400 --> 00:10:34,080 le bilan de la protection sociale en quelques dates et quelques chiffres. 102 00:10:36,080 --> 00:10:43,100 Nous le savons, l'État a une mission d'État de bien-être dans l'économie, 103 00:10:43,100 --> 00:10:48,050 fonction donc principale, majeure de l'État, 104 00:10:48,050 --> 00:10:53,500 mise en expérience dès 1942 en Grande-Bretagne 105 00:10:53,800 --> 00:10:58,675 avec le plan de protection sociale de Beveridge, 106 00:10:58,950 --> 00:11:04,680 couvrir la maladie, le risque donc santé accident. 107 00:11:06,290 --> 00:11:13,380 En 1945, on a la création de l'administration de Sécurité sociale 108 00:11:13,780 --> 00:11:17,580 pour gérer le système de santé français. 109 00:11:17,970 --> 00:11:27,620 Donc la France s'interroge sur les modalités d'une protection de ses citoyens 110 00:11:27,780 --> 00:11:36,080 et elle répond à ce besoin par une couverture sociale en termes de Sécurité sociale 111 00:11:36,320 --> 00:11:39,380 sur le risque santé accident. 112 00:11:40,430 --> 00:11:50,080 En 1978, la création de la Couverture maladie universelle, la CMU, 113 00:11:50,980 --> 00:11:55,780 offre une nouvelle dimension puisque les plus démunis, 114 00:11:56,040 --> 00:12:05,020 sans ressources de travail bénéficient désormais d'une couverture totale universelle. 115 00:12:06,260 --> 00:12:13,540 En 2004-2005, on a une réforme de l'assurance maladie 116 00:12:13,860 --> 00:12:21,880 dans le but de responsabiliser les patients et l'ensemble des professionnels de santé. 117 00:12:22,550 --> 00:12:25,180 C'est une lutte anti gaspillage. 118 00:12:25,400 --> 00:12:32,300 On est conscients des contraintes que pose la protection sociale. 119 00:12:32,490 --> 00:12:36,960 On demande à chacun de se responsabiliser. 120 00:12:37,440 --> 00:12:46,500 On retire ainsi par exemple un certain nombre de médicaments de la planche de remboursement, 121 00:12:46,620 --> 00:12:49,080 de la gamme des remboursements pris en compte, 122 00:12:49,660 --> 00:12:56,220 on facture également certains actes en fonction de leur coefficient 123 00:12:56,260 --> 00:12:58,200 en termes de Sécurité sociale. 124 00:12:58,490 --> 00:13:06,940 Donc c'est une prise en charge partielle qui s'impose au lieu d'une prise en charge totale, 125 00:13:08,160 --> 00:13:18,540 ceci compte tenu de l'évolution extrêmement forte des dépenses de protection sociale. 126 00:13:19,050 --> 00:13:27,580 Les dépenses publiques françaises représentaient 12 % du PIB en 1815, 127 00:13:28,170 --> 00:13:34,840 56 % du PIB en 2011, aujourd'hui, 54 % 128 00:13:35,140 --> 00:13:41,780 avec ce plan de responsabilisation des agents économiques. 129 00:13:43,140 --> 00:13:53,240 Les dépenses de protection sociale en Europe représentent en moyenne 28 % du PIB en 2011, 130 00:13:53,500 --> 00:14:01,820 33 % du PIB en 2017 en France contre 27 % en Europe. 131 00:14:02,950 --> 00:14:05,800 On a donc ici la confirmation 132 00:14:06,225 --> 00:14:14,400 non seulement d'un système de protection sociale très élargi en France, 133 00:14:14,500 --> 00:14:17,460 mais également très dépensier 134 00:14:17,900 --> 00:14:25,460 donc la France se situe dans une position inconfortable vis-à-vis de l'Europe 135 00:14:25,750 --> 00:14:32,740 pour ceux qui vont financer ces dépenses de protection sociale. 136 00:14:34,700 --> 00:14:40,300 On peut également affirmer que les contributions sociales 137 00:14:40,880 --> 00:14:48,680 profitent en moyenne à 60 % du financement de la protection sociale. 138 00:14:49,220 --> 00:14:58,100 Donc les contributions sociales sous forme de cotisations sociales 139 00:14:58,310 --> 00:15:03,320 assurent le financement majoritaire des prestations. 140 00:15:05,220 --> 00:15:08,600 Comment sont financés les 40 % restants ? 141 00:15:09,080 --> 00:15:15,580 Les 40 % restants donc le solde est financé par la fiscalité, 142 00:15:15,890 --> 00:15:19,480 c'est-à-dire les impôts, les taxes. 143 00:15:21,250 --> 00:15:29,560 Une forme d'impôt que l'on connaît tous, la Cotisation sociale généralisée, la fameuse CSG. 144 00:15:30,520 --> 00:15:35,080 Elle est créée en France en 1991 145 00:15:35,360 --> 00:15:41,280 pour financer précisément les dépenses de protection sociale. 146 00:15:41,980 --> 00:15:47,900 L'État donc instaure un système complémentaire de recettes 147 00:15:48,880 --> 00:15:53,340 pour faire face à ses dépenses sociales croissantes. 148 00:15:54,620 --> 00:16:06,340 Donc créée en 1991, la CSG a un taux à l'origine qui est égal à 1,1 %. 149 00:16:06,910 --> 00:16:16,760 Mais ce taux ne cesse de croître pour s'établir à 8,2 % en 2012 150 00:16:16,900 --> 00:16:24,280 et pour cumuler en définitive à 17,5 % en 2018 151 00:16:24,660 --> 00:16:31,740 donc il faut avoir conscience aujourd'hui que l'effort demandé aux citoyens 152 00:16:32,000 --> 00:16:38,340 pour financer la protection sociale devient de plus en plus lourd. 153 00:16:39,010 --> 00:16:50,760 En effet, le taux de la CSG 2018, il est en cumulatif de l'ordre de 17,5 %. 154 00:16:52,040 --> 00:16:54,225 Comment se répartit-il ? 155 00:16:55,875 --> 00:16:59,050 Il touche les revenus du travail. 156 00:17:00,240 --> 00:17:08,580 Il affecte les retraites et il prélève également les revenus du patrimoine. 157 00:17:08,750 --> 00:17:11,930 La répartition en est la suivante. 158 00:17:12,680 --> 00:17:20,800 Ce taux de CSG se situe entre 8,2 et 9,2 % 159 00:17:21,240 --> 00:17:25,360 pour l'imposition prélevée sur les revenus du travail. 160 00:17:25,460 --> 00:17:36,000 Donc la CSG coûte à un salarié entre 8,2 et 9,2 % de son salaire en termes de cotisations. 161 00:17:37,390 --> 00:17:47,420 La CSG est de 8,3 % sur les retraites et de 9,9 % sur les revenus du patrimoine. 162 00:17:48,190 --> 00:17:54,060 Alors ce sont des taux, quand ils se cumulent, qui deviennent élevés. 163 00:17:54,250 --> 00:18:00,520 Et c'est surtout un manque à gagner par exemple pour l'investissement 164 00:18:00,790 --> 00:18:08,280 ou pour le pouvoir d'achat des retraités ou pour le pouvoir d'achat des salariés. 165 00:18:09,050 --> 00:18:16,980 À ce taux général de cotisations, s'ajoutent d'autres prélèvements sociaux : 166 00:18:17,180 --> 00:18:22,840 le prélèvement social aujourd'hui de 4,5 %, 167 00:18:23,280 --> 00:18:32,960 la contribution additionnelle, 0,3 % et le prélèvement de solidarité, 2 %. 168 00:18:33,370 --> 00:18:42,760 Donc en définitive, les agents qui doivent cotiser et donc payer 169 00:18:43,000 --> 00:18:52,760 supportent de plus en plus une part de ponction de leurs revenus réels 170 00:18:52,840 --> 00:18:57,000 donc un manque à gagner en termes de pouvoir d'achat. 171 00:18:58,230 --> 00:19:01,240 À cette cotisation générale, 172 00:19:01,700 --> 00:19:09,720 s'ajoutent en effet des Contributions pour le remboursement de la dette sociale, la CRDS, 173 00:19:10,260 --> 00:19:19,500 qui a été instaurée en 2009, son taux était de 0,5 % en 2012, 174 00:19:19,660 --> 00:19:25,220 il est aujourd'hui encore de 0,5 % donc en 2018. 175 00:19:26,260 --> 00:19:36,780 Le taux global des cotisations sociales est donc aujourd'hui de 17,5 % en 2018, 176 00:19:37,020 --> 00:19:44,220 ce qui représente une somme non négligeable et qui explique aussi 177 00:19:44,260 --> 00:19:47,560 pourquoi nos économies vont stagner, 178 00:19:47,580 --> 00:19:49,840 parce que c'est un prélèvement, 179 00:19:50,000 --> 00:19:56,800 c'est un manque à gagner sur le pouvoir d'achat direct de nos citoyens. 180 00:19:58,860 --> 00:20:06,680 Le besoin de financement des administrations de Sécurité sociale s'est toutefois réduit. 181 00:20:07,760 --> 00:20:17,420 Il était de 16 milliards d'euros en 2004 puis de 12,5 milliards d'euros en 2011 182 00:20:17,740 --> 00:20:24,740 et il devrait être en 2019 non plus un besoin, mais un excédent 183 00:20:24,900 --> 00:20:28,840 avec 700 millions d'euros donc excédentaire. 184 00:20:29,640 --> 00:20:35,720 Donc un total de prestations sociales extrêmement fort, 185 00:20:36,100 --> 00:20:42,720 nécessitant une cotisation sociale de plus en plus pesante, 186 00:20:42,900 --> 00:20:46,425 donc, pour les agents économiques. 187 00:20:48,000 --> 00:20:49,675 D'une manière générale, 188 00:20:49,750 --> 00:20:56,225 on peut encore affirmer que la Sécurité sociale prend en charge 189 00:20:56,225 --> 00:21:03,720 près de 80 % du financement des prestations maladie en 2010 190 00:21:04,240 --> 00:21:11,860 et que ce sont les complémentaires santé qui doivent donc financer le solde, 191 00:21:11,880 --> 00:21:14,300 c'est-à-dire ici les 10 %. 192 00:21:14,670 --> 00:21:20,550 Il resterait donc simplement 10 % à charge des ménages. 193 00:21:21,030 --> 00:21:25,075 80 % pris en charge par la Sécurité sociale, 194 00:21:25,200 --> 00:21:31,700 10 % à charge des mutuelles et 10 % non pris en charge 195 00:21:31,700 --> 00:21:36,325 donc à charge des ménages français. 196 00:21:36,875 --> 00:21:42,275 Or cette répartition, eh bien elle va se modifier, 197 00:21:42,410 --> 00:21:50,350 elle est en cours de modification et l'effort demandé aux agents va être croissant. 198 00:21:51,430 --> 00:21:56,275 À système économique et social inchangé, 199 00:21:56,875 --> 00:22:04,675 le vieillissement démographique devrait provoquer à lui seul d'ici 2040 200 00:22:05,300 --> 00:22:11,775 une augmentation de 40 % des dépenses consacrées à la santé 201 00:22:11,975 --> 00:22:17,075 et de 80 % des dépenses consacrées à la vieillesse. 202 00:22:18,340 --> 00:22:22,675 Une prise de conscience des mutuelles s'est imposée. 203 00:22:23,360 --> 00:22:27,350 Elles considèrent que dans un tel schéma d'évolution, 204 00:22:27,775 --> 00:22:32,625 elles ne peuvent subir ce contexte 205 00:22:32,650 --> 00:22:36,900 et elles demandent donc aux agents économiques 206 00:22:37,200 --> 00:22:42,325 de payer une cotisation mutuelle plus forte 207 00:22:42,975 --> 00:22:50,100 tout en couvrant moins le financement de toutes ces prestations. 208 00:22:50,420 --> 00:22:53,650 Ceci donc signifie qu'en définitive, 209 00:22:53,800 --> 00:23:00,225 c'est bien le citoyen qui va devoir prendre de plus en plus en charge 210 00:23:00,325 --> 00:23:04,375 le financement des prestations élargies. 211 00:23:05,760 --> 00:23:10,600 Toutes choses égales par ailleurs, sans bouleversement démographique, 212 00:23:11,160 --> 00:23:17,225 une personne sur trois aura plus de 60 ans en 2040 213 00:23:17,400 --> 00:23:20,300 alors qu'aujourd'hui, il s'agit d'une personne sur cinq. 214 00:23:20,730 --> 00:23:24,750 Il faudra bien financer cette évolution. 215 00:23:26,040 --> 00:23:29,250 On a donc un résultat, 216 00:23:29,250 --> 00:23:36,400 c'est qu'on est confrontés à une dégradation des rendements financiers 217 00:23:36,600 --> 00:23:40,575 des régimes français de retraite par répartition 218 00:23:41,275 --> 00:23:45,150 puisqu’un euro cotisé aujourd'hui 219 00:23:45,150 --> 00:23:55,225 devrait rapporter 25 % en moyenne de moins en prestations en 2019. 220 00:23:55,540 --> 00:24:01,125 Donc ça veut dire que nos systèmes ne répondent plus aux attentes 221 00:24:01,120 --> 00:24:04,175 et aux couvertures de plus en plus fortes, 222 00:24:04,250 --> 00:24:07,200 aux couvertures donc généralisées. 223 00:24:07,450 --> 00:24:11,400 Il faut donc repenser ce système, 224 00:24:11,600 --> 00:24:18,450 renégocier ses prises en charge et responsabiliser les agents.