1 00:00:08,610 --> 00:00:14,720 Bonjour à tous et bienvenue à ce cours sur l'équilibre macroéconomique néoclassique. 2 00:00:15,750 --> 00:00:19,280 Nous sommes toujours dans le chapitre 1, l'école néoclassique. 3 00:00:19,680 --> 00:00:24,800 Nous abordons la section 9, le modèle macroéconomique néoclassique. 4 00:00:27,160 --> 00:00:30,780 Les travaux des économistes que nous avons décrits jusqu'à présent 5 00:00:31,160 --> 00:00:34,680 relèvent principalement de l'analyse microéconomique. 6 00:00:35,830 --> 00:00:40,560 Leur point de départ est le comportement individuel d'agents rationnels, 7 00:00:41,160 --> 00:00:45,400 les consommateurs et les producteurs qui procèdent à des échanges 8 00:00:45,520 --> 00:00:48,080 sur des marchés en concurrence pure et parfaite. 9 00:00:50,380 --> 00:00:55,720 Il est possible de présenter cette analyse sous un angle macroéconomique. 10 00:00:56,920 --> 00:01:00,000 Une telle étude permet de mettre en évidence 11 00:01:00,020 --> 00:01:03,020 un certain nombre de grands agrégats économiques 12 00:01:03,900 --> 00:01:06,680 et de mieux cerner les points de rupture 13 00:01:07,030 --> 00:01:10,580 avec la théorie keynésienne que nous étudierons juste après. 14 00:01:12,040 --> 00:01:18,320 Ce modèle sert souvent de référence implicite à beaucoup de raisonnements, 15 00:01:18,740 --> 00:01:21,140 notamment en matière de politique économique. 16 00:01:23,020 --> 00:01:26,740 Ce modèle se représente sous la forme de nombreuses équations 17 00:01:27,300 --> 00:01:30,860 que nous ne développerons  pas par souci de simplicité. 18 00:01:33,040 --> 00:01:35,230 Cette section s'articule en trois parties. 19 00:01:36,500 --> 00:01:43,220 En I, nous allons étudier les hypothèses du modèle macroéconomique néoclassique. 20 00:01:44,860 --> 00:01:47,780 En II, nous décrirons sa structure. 21 00:01:49,060 --> 00:01:53,460 En III, nous étudierons la portée de ce modèle,  22 00:01:53,460 --> 00:01:56,000 notamment en termes de politique économique. 23 00:01:58,440 --> 00:02:04,200 I : les hypothèses du modèle macroéconomique néoclassique. 24 00:02:06,630 --> 00:02:09,460 Ce modèle a d'abord des bases classiques, 25 00:02:09,940 --> 00:02:13,500 car il reprend les trois piliers de l'analyse classique :  26 00:02:14,640 --> 00:02:20,000 l'autorégulation des marchés sans l'intervention de l'État qui est développée 27 00:02:20,120 --> 00:02:24,760 notamment dans la parabole de la main invisible d'Adam Smith,  28 00:02:26,360 --> 00:02:32,580 la neutralité de la monnaie réaffirmée à travers la théorie quantitative de la monnaie, 29 00:02:33,950 --> 00:02:39,280 et enfin, troisième pilier, l'idée que l'offre fait la demande,  30 00:02:39,520 --> 00:02:44,680 idée que l'on retrouve notamment dans la loi des débouchés de Jean-Baptiste Say. 31 00:02:47,230 --> 00:02:52,900 Ce modèle reprend également les fondements de l'analyse néoclassique  32 00:02:53,800 --> 00:02:55,480 et, plus particulièrement,  33 00:02:55,780 --> 00:02:59,220 les enseignements de l'équilibre général walrasien, 34 00:03:00,060 --> 00:03:06,260 à savoir le comportement d'optimisation des agents microéconomiques  35 00:03:06,520 --> 00:03:09,140 sur des marchés en concurrence pure et parfaite,  36 00:03:10,820 --> 00:03:16,640 ainsi que la parfaite flexibilité des prix et des (inaudible)  37 00:03:17,160 --> 00:03:19,940 qui permet à ces marchés de s'équilibrer. 38 00:03:23,270 --> 00:03:26,520 Cette analyse se situe néanmoins dans le court terme. 39 00:03:27,560 --> 00:03:33,820 Les entreprises peuvent seulement ajuster leurs capacités de production 40 00:03:34,120 --> 00:03:38,100 en modulant leurs embauches sans jouer sur le stock de capital. 41 00:03:41,240 --> 00:03:43,860 II : la structure du modèle. 42 00:03:46,860 --> 00:03:52,140 La modélisation se fait en résumant l'économie à quatre principaux marchés :  43 00:03:53,160 --> 00:03:57,760 le marché du travail, le marché des biens et services,  44 00:03:59,460 --> 00:04:04,040 le marché du capital de prêt  et le marché de la monnaie. 45 00:04:06,240 --> 00:04:09,480 Étudions ce qui se passe sur chacun de ces marchés. 46 00:04:11,310 --> 00:04:13,960 Le premier marché étudié est le marché du travail. 47 00:04:16,170 --> 00:04:20,000 Sur ce marché, les travailleurs offrent leur travail 48 00:04:20,060 --> 00:04:22,700 et les entreprises demandent du travail. 49 00:04:23,730 --> 00:04:28,740 Attention, en économie, l'offre de travail provient des travailleurs 50 00:04:29,220 --> 00:04:33,200 alors que la demande de travail émane des entreprises, 51 00:04:33,900 --> 00:04:37,220 contrairement à ce que l'on dit dans le langage courant. 52 00:04:39,690 --> 00:04:43,800 Les néoclassiques pensent que la variable clé 53 00:04:44,825 --> 00:04:50,000 qui influence l'offre et la demande de travail sur le marché du travail,  54 00:04:50,650 --> 00:04:53,775 c'est le taux de salaire réel. 55 00:04:55,380 --> 00:04:57,200 Qu'est-ce que le taux de salaire réel ? 56 00:04:58,440 --> 00:05:01,620 Tout d'abord, étudions ce qu'est le salaire réel. 57 00:05:04,230 --> 00:05:09,620 Ce salaire peut se définir comme le salaire nominal corrigé par l'inflation. 58 00:05:11,640 --> 00:05:13,350 Le salaire nominal représente 59 00:05:13,350 --> 00:05:17,260 le salaire effectivement versé au travailleur par l'entreprise, 60 00:05:17,960 --> 00:05:21,260 c'est ce que vous allez avoir sur votre fiche de paie par exemple. 61 00:05:22,350 --> 00:05:27,400 Cependant, un travailleur n'est pas uniquement sensible au salaire qu'il perçoit,  62 00:05:27,400 --> 00:05:30,520 mais également à ce qu'il peut acheter avec,  63 00:05:31,420 --> 00:05:34,020 donc au prix des biens et services. 64 00:05:35,950 --> 00:05:40,570 Le salaire réel est donc une mesure du pouvoir d'achat du travailleur. 65 00:05:42,540 --> 00:05:48,700 Si l'on appelle W le salaire nominal,  P le niveau général des prix,  66 00:05:49,620 --> 00:05:55,440 le salaire réel s'exprime comme le rapport entre W sur P. 67 00:05:57,940 --> 00:05:59,780 À partir du salaire réel, 68 00:06:00,080 --> 00:06:07,600 on peut définir le taux de salaire réel qui est le salaire réel en taux horaire. 69 00:06:10,280 --> 00:06:16,300 Comment ce taux de salaire réel influence-t-il l'offre et la demande de travail ? 70 00:06:18,430 --> 00:06:23,380 Voici le raisonnement des néoclassiques qui reposent sur de nombreuses hypothèses. 71 00:06:25,150 --> 00:06:31,900 Côté offre de travail, plus la rémunération horaire des travailleurs est grande,  72 00:06:32,940 --> 00:06:38,760 plus l'heure de travail supplémentaire procure satisfaction et utilité. 73 00:06:40,900 --> 00:06:45,020 Une heure de travail supplémentaire devient alors beaucoup plus attractive 74 00:06:45,200 --> 00:06:46,725 par rapport à une heure de loisir 75 00:06:48,125 --> 00:06:50,500 et les salariés sont prêts à travailler davantage. 76 00:06:51,610 --> 00:06:55,320 C'est pourquoi l'offre de travail des travailleurs 77 00:06:55,700 --> 00:06:59,800 est une fonction croissante du taux de salaire réel. 78 00:07:02,740 --> 00:07:10,380 Regardons ce qui se passe du côté de la demande de travail des entreprises. 79 00:07:11,460 --> 00:07:12,940 Pour les néoclassiques,  80 00:07:13,080 --> 00:07:19,900 les entreprises paient leurs salariés en fonction de leur contribution à la production. 81 00:07:21,790 --> 00:07:26,825 Les néoclassiques supposent ici qu'un patron d'entreprise peut évaluer précisément 82 00:07:26,825 --> 00:07:29,600 ce que lui rapporte chaque travailleur,  83 00:07:30,080 --> 00:07:33,520 qui d'ailleurs, dans la perspective néoclassique,  84 00:07:34,160 --> 00:07:35,860 tous les travailleurs sont identiques. 85 00:07:37,300 --> 00:07:40,480 Une entreprise cherche la rentabilité. 86 00:07:41,980 --> 00:07:45,880 Elle embauche tant que le salarié supplémentaire 87 00:07:45,880 --> 00:07:48,900 lui rapporte plus qu'elle ne lui coûte. 88 00:07:50,500 --> 00:07:56,660 Il faut donc que le supplément de production lié à l'embauche d'un travailleur 89 00:07:57,240 --> 00:08:03,500 soit au moins égal à ce que cela coûte à l'entreprise, c'est-à-dire son salaire. 90 00:08:05,230 --> 00:08:07,240 Dans le jargon des économistes,  91 00:08:07,400 --> 00:08:12,780 on dit que le salaire est égal à la productivité marginale du travail. 92 00:08:14,590 --> 00:08:20,440 Or, au fur et à mesure que l'entreprise embauche des travailleurs,  93 00:08:21,820 --> 00:08:24,740 le supplément de production s'amoindrit. 94 00:08:26,890 --> 00:08:31,460 Les néoclassiques font ainsi l'hypothèse d'une production à rendement décroissant. 95 00:08:32,830 --> 00:08:37,120 En conséquence, plus taux de salaire réel est important,  96 00:08:38,620 --> 00:08:44,700 plus il y a de chances qu'il devienne supérieur à la productivité marginale des travailleurs 97 00:08:45,580 --> 00:08:47,680 et moins l'entreprise embauche. 98 00:08:49,030 --> 00:08:55,450 C'est pourquoi la demande des entreprises est une fonction décroissante 99 00:08:56,075 --> 00:08:57,960 du taux de salaire réel. 100 00:09:01,240 --> 00:09:05,380 Si le marché du travail est en concurrence pure et parfaite, 101 00:09:06,520 --> 00:09:13,500 les néoclassiques démontrent que la parfaite flexibilité du taux de salaire réel 102 00:09:14,240 --> 00:09:19,580 permet l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché du travail. 103 00:09:21,850 --> 00:09:27,740 Il est alors possible de déterminer simultanément le niveau d'emploi 104 00:09:28,240 --> 00:09:30,175 et le taux de salaire réel d'équilibre 105 00:09:32,775 --> 00:09:34,025 pour les néoclassiques. 106 00:09:34,780 --> 00:09:37,600 Cet équilibre est un équilibre de plein-emploi. 107 00:09:39,640 --> 00:09:44,740 Cela signifie qu'au taux de salaire réel d'équilibre,  108 00:09:45,480 --> 00:09:47,700 il n'y a pas de chômage possible. 109 00:09:48,280 --> 00:09:53,960 Enfin, plus exactement, il n'y a pas de chômage involontaire possible. 110 00:09:55,570 --> 00:09:59,400 Tous les individus qui acceptent de travailler 111 00:09:59,880 --> 00:10:03,580 au taux de salaire d'équilibre trouvent un emploi. 112 00:10:05,620 --> 00:10:11,860 Les néoclassiques n'excluent cependant pas totalement la possibilité de chômage. 113 00:10:13,270 --> 00:10:19,560 Ils reconnaissent l'existence de chômage volontaire et de chômage frictionnel. 114 00:10:21,870 --> 00:10:25,360 Le chômage volontaire provient des salariés 115 00:10:25,840 --> 00:10:30,520 qui n'acceptent pas de travailler au taux de salaire d'équilibre, 116 00:10:30,840 --> 00:10:32,040 qu'ils trouvent trop faible. 117 00:10:33,480 --> 00:10:40,060 Quant au chômage frictionnel,  il résulte de déséquilibres temporaires 118 00:10:40,740 --> 00:10:45,500 liés au délai d'adaptation entre l'offre et la demande de travail. 119 00:10:47,130 --> 00:10:51,900 Il provient par exemple de l'insuffisante mobilité du travail. 120 00:10:54,240 --> 00:10:59,720 Ces déséquilibres finissent cependant pour les plus classiques par se résorber. 121 00:11:02,860 --> 00:11:06,820 Le deuxième marché étudié est le marché des biens et services. 122 00:11:08,910 --> 00:11:12,760 À partir du nombre de travailleurs embauchés sur le marché du travail,  123 00:11:14,180 --> 00:11:17,700 il est possible de déterminer le volume de production. 124 00:11:19,470 --> 00:11:24,280 Les entreprises utilisent en effet du capital et du travail pour produire un bien, 125 00:11:25,400 --> 00:11:28,580 mais à court terme, le capital est fixe. 126 00:11:29,790 --> 00:11:35,400 Il est donc possible de déduire uniquement à partir du nombre de travailleurs employés 127 00:11:36,050 --> 00:11:38,300 le niveau de production des entreprises. 128 00:11:40,230 --> 00:11:43,020 C'est là que la loi de Jean-Baptiste Say intervient. 129 00:11:44,220 --> 00:11:46,720 En raison de la loi de Jean-Baptiste Say, 130 00:11:46,740 --> 00:11:51,300 l'offre fait la demande sans possibilité de crise de surproduction. 131 00:11:53,220 --> 00:11:55,820 Les néoclassiques appliquent ce principe 132 00:11:57,080 --> 00:12:01,240 grâce à la parfaite flexibilité du niveau général des prix. 133 00:12:01,710 --> 00:12:03,780 La demande s'adapte à l'offre. 134 00:12:04,830 --> 00:12:08,760 Le marché des biens, des services est alors à l'équilibre. 135 00:12:12,060 --> 00:12:15,620 Le troisième marché est le marché du capital de prêt. 136 00:12:18,870 --> 00:12:24,260 Ce marché permet la rencontre d'une part entre les épargnants 137 00:12:24,640 --> 00:12:27,380 qui cherchent à placer leurs économies 138 00:12:28,280 --> 00:12:31,760 avec d'autre part les emprunteurs qui ont besoin de fonds. 139 00:12:32,950 --> 00:12:38,860 Ainsi, ce marché permet la rencontre des agents aux capacités de financement, 140 00:12:39,080 --> 00:12:43,760 comme les ménages, avec les agents aux besoins de financement 141 00:12:43,760 --> 00:12:45,720 comme notamment les entreprises. 142 00:12:48,260 --> 00:12:52,860 On représente souvent ce marché sous la forme d'un marché des titres 143 00:12:53,390 --> 00:12:55,460 où il y aurait une offre de titres 144 00:12:56,220 --> 00:12:58,680 qui correspond à une demande de fonds prêtables 145 00:13:00,060 --> 00:13:04,440 et une demande de titres ou offres de fonds prêtables. 146 00:13:07,750 --> 00:13:13,300 La demande et l'offre de titres dépendent du taux d'intérêt réel. 147 00:13:14,440 --> 00:13:16,240 Mais qu'est-ce que le taux d'intérêt réel ? 148 00:13:17,920 --> 00:13:22,980 Le taux d'intérêt, c'est la rémunération du capital prêté 149 00:13:23,620 --> 00:13:26,720 exprimée en pourcentage du montant prêté. 150 00:13:28,060 --> 00:13:31,300 Il est versé par l'emprunteur au prêteur. 151 00:13:33,780 --> 00:13:38,720 On distingue alors le taux d'intérêt nominal et le taux d'intérêt réel. 152 00:13:40,530 --> 00:13:44,700 Le taux d'intérêt nominal est le taux auquel un prêt est conclu. 153 00:13:46,800 --> 00:13:52,500 Le taux d'intérêt réel correspond à la charge réelle qui pèse sur l'emprunteur 154 00:13:52,600 --> 00:13:54,580 en raison notamment de l'inflation. 155 00:13:56,850 --> 00:14:01,320 C'est ce dernier taux que les néoclassiques considèrent. 156 00:14:03,180 --> 00:14:06,060 Que se passe-t-il alors sur le marché du capital ? 157 00:14:08,640 --> 00:14:11,520 En ce qui concerne la demande de titres des agents économiques,  158 00:14:12,360 --> 00:14:15,080 elle provient de leur comportement individuel. 159 00:14:16,260 --> 00:14:20,860 Les agents doivent arbitrer entre consommer aujourd'hui et consommer demain. 160 00:14:23,100 --> 00:14:26,120 Pour pouvoir consommer demain, ils doivent épargner. 161 00:14:28,590 --> 00:14:34,680 Le taux d'intérêt réel apparaît alors comme le prix de la renonciation 162 00:14:34,780 --> 00:14:36,780 à une consommation immédiate. 163 00:14:37,470 --> 00:14:39,780 Sous un certain nombre d'hypothèses, 164 00:14:40,260 --> 00:14:45,300 les néoclassiques montrent que plus le taux d'intérêt réel est élevé,  165 00:14:45,880 --> 00:14:49,580 plus les individus acceptent de prêter des fonds et d'épargner,  166 00:14:50,260 --> 00:14:52,020 et plus ils demandent de titres. 167 00:14:53,460 --> 00:14:56,960 On peut donc construire une fonction d'épargne croissante 168 00:14:57,400 --> 00:14:59,260 avec le taux d'intérêt réel. 169 00:15:01,860 --> 00:15:06,400 Au contraire en ce qui concerne l'offre de titres des entreprises,  170 00:15:07,020 --> 00:15:08,220 qui cherchent à investir, 171 00:15:09,080 --> 00:15:13,100 on peut montrer que cet investissement décroît avec le taux d'intérêt réel. 172 00:15:14,880 --> 00:15:18,840 On peut intuitivement comprendre que plus le coût de l'emprunt est élevé,  173 00:15:19,140 --> 00:15:21,900 moins il devient intéressant d'investir. 174 00:15:24,120 --> 00:15:28,680 La parfaite flexibilité du taux d'intérêt réel 175 00:15:29,360 --> 00:15:33,920 permet d'équilibrer ce marché et de déterminer le niveau d'épargne 176 00:15:34,340 --> 00:15:37,220 ainsi que le niveau d'investissement d'équilibre. 177 00:15:38,700 --> 00:15:40,420 Dans l'optique néoclassique,  178 00:15:41,220 --> 00:15:44,440 l'épargne qui permet l'investissement des entreprises 179 00:15:44,640 --> 00:15:48,560 et la production de demain joue un rôle essentiel. 180 00:15:50,160 --> 00:15:52,420 La consommation n'est qu'un résidu. 181 00:15:53,100 --> 00:16:00,240 C'est ce qui reste aux individus une fois leur salaire touché et l'épargne déduite. 182 00:16:00,930 --> 00:16:04,960 Étudions à présent le dernier marché, le marché de la monnaie. 183 00:16:07,260 --> 00:16:09,680 Il est possible de définir un marché de la monnaie. 184 00:16:10,890 --> 00:16:14,840 Sur ce marché, l'offre de monnaie provient des autorités monétaires. 185 00:16:16,500 --> 00:16:19,660 La demande de monnaie émane quant à elle des agents 186 00:16:20,020 --> 00:16:23,520 qui ont besoin d'argent pour réaliser leurs transactions. 187 00:16:25,790 --> 00:16:28,790 Il est facile de montrer que ce marché est toujours à l'équilibre. 188 00:16:29,900 --> 00:16:33,480 En effet, on a ici une économie à quatre marchés. 189 00:16:34,790 --> 00:16:40,260 Les trois marchés que nous avons présentés jusqu'à présent étaient déjà à l'équilibre. 190 00:16:41,180 --> 00:16:47,220 Si l'on applique la loi de Walras, le quatrième marché, c'est-à-dire le marché de la monnaie, 191 00:16:47,960 --> 00:16:51,500 va lui aussi être à l'équilibre. 192 00:16:56,350 --> 00:16:59,400 III : la portée de ce modèle. 193 00:17:01,690 --> 00:17:08,060 Le modèle macroéconomique néoclassique souligne l'existence d'équilibre 194 00:17:08,350 --> 00:17:10,360 sur l'ensemble des marchés. 195 00:17:11,720 --> 00:17:17,640 Équilibre du marché du travail grâce à la flexibilité du taux de salaire réel,  196 00:17:19,420 --> 00:17:21,700 équilibre du marché des biens et services 197 00:17:21,720 --> 00:17:25,100 grâce à la flexibilité du niveau général des prix,  198 00:17:26,560 --> 00:17:32,100 équilibre du marché du capital prêt grâce à la flexibilité du taux d'intérêt réel. 199 00:17:33,010 --> 00:17:37,430 Enfin, équilibre du marché de la monnaie par la loi de Walras. 200 00:17:39,400 --> 00:17:44,380 Les équilibres sur les marchés s'enchaînent schématiquement selon la logique suivante. 201 00:17:45,420 --> 00:17:48,740 Pour les néoclassiques, on part toujours du marché du travail. 202 00:17:50,410 --> 00:17:53,960 Sur ce marché, on arrive à déterminer le niveau d'emploi d'équilibre 203 00:17:55,120 --> 00:18:01,040 qui permet de déterminer le niveau de production d'équilibre qui en résulte. 204 00:18:03,080 --> 00:18:07,880 Sur le marché des biens et services, grâce à la loi de Say,  205 00:18:07,960 --> 00:18:10,140 toute la production s'écoule forcément. 206 00:18:10,400 --> 00:18:15,760 On en déduit donc le niveau de la demande qui équilibre l'offre de production. 207 00:18:19,030 --> 00:18:23,100 Sur le marché du capital prêt,  il est possible de calculer l'épargne,  208 00:18:23,280 --> 00:18:26,560 l'investissement et la consommation (inaudible). 209 00:18:28,460 --> 00:18:34,720 En fait, l'enjeu fondamental de ce modèle est de montrer 210 00:18:34,840 --> 00:18:38,360 que lorsque les marchés sont en concurrence pure et parfaite,  211 00:18:38,760 --> 00:18:41,420 les déséquilibres sont impossibles 212 00:18:41,740 --> 00:18:45,280 et l'économie tend naturellement vers le plein emploi. 213 00:18:47,260 --> 00:18:48,720 Quel rôle alors pour l'État ? 214 00:18:50,920 --> 00:18:53,360 Les marchés s'équilibrent naturellement. 215 00:18:54,200 --> 00:18:57,340 Toute politique économique devient inutile. 216 00:18:58,510 --> 00:19:03,160 L'État ne doit surtout pas mettre en place de politique monétaire expansive 217 00:19:03,940 --> 00:19:07,460 qui consisterait dans un accroissement de la masse monétaire 218 00:19:08,600 --> 00:19:12,200 et n'aurait pour seul effet que de créer de l'inflation. 219 00:19:13,960 --> 00:19:17,600 Il en est de même de toute politique budgétaire et fiscale,  220 00:19:17,880 --> 00:19:20,560 hausse des dépenses publiques,  accroissement des impôts,  221 00:19:20,940 --> 00:19:23,560 qui se révéleraient totalement inefficaces. 222 00:19:25,330 --> 00:19:28,700 Le rôle de l'État ne doit cependant pas être inexistant, 223 00:19:29,740 --> 00:19:32,880 il doit s'assurer du bon fonctionnement des marchés,  224 00:19:33,800 --> 00:19:35,900 préserver leur flexibilité 225 00:19:36,300 --> 00:19:40,260 et favoriser le respect des règles de la concurrence pure et parfaite. 226 00:19:42,190 --> 00:19:43,580 Sur le marché de la monnaie, 227 00:19:43,920 --> 00:19:48,320 il doit aussi veiller à un contrôle strict de la monnaie pour éviter l'inflation. 228 00:19:49,270 --> 00:19:53,180 Sur le marché du travail, si  des déséquilibres apparaissent,  229 00:19:53,740 --> 00:19:56,840 ils sont dus pour les néoclassiques à des dysfonctionnements 230 00:19:57,240 --> 00:20:01,860 liés principalement à des rigidités artificielles du taux de salaire réel,  231 00:20:02,560 --> 00:20:06,780 comme par exemple l'instauration d'un salaire minimum,  232 00:20:07,640 --> 00:20:12,520 des allocations chômage ou la présence de syndicats trop puissants. 233 00:20:14,020 --> 00:20:21,080 Il revient à l'État de rétablir la parfaite flexibilité du salaire réel 234 00:20:21,220 --> 00:20:23,900 afin d'atteindre le plein emploi.